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La CPTS est-elle un passage obligé pour l’exercice officinal ?
Les pouvoirs publics poussent les professionnels de santé à adhérer à une communauté professionnelle territoriale de santé pour déployer l’exercice coordonné. Mais est-ce incontournable pour l’exercice pharmaceutique ? Dans les faits, pas vraiment, surtout si les médecins ne sont pas très impliqués.
En janvier 2024, 546 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) étaient en fonctionnement, c’est-à-dire avaient un accord signé dans le cadre de l’accord conventionnel interprofessionnel. Ces CPTS englobent ainsi les deux tiers de la population (66,70 % des habitants) en France. Pour autant, la couverture territoriale est hétérogène. Le centre de la Normandie et celui de la Bretagne, par exemple, sont dépourvus de ces structures. Premier constat : on ne peut pas adhérer à une CPTS s’il n’y en a aucune sur son bassin de vie. « Je ne fais pas partie d’une CPTS et j’exerce mon métier du mieux que je peux », indique Fabrice Camaïoni, titulaire à Revin (Ardennes) et vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
Les CPTS, impliqués ou non
Par ailleurs, les CPTS ne sont pas effecteurs de soins. Leurs missions prioritaires consistent à faciliter l’accès aux soins, notamment à un médecin traitant, à améliorer l’organisation des parcours des patients et à mettre en œuvre des actions de prévention en fonction de la population couverte. Une quatrième mission porte sur la préparation d’un plan de réponse face à une situation sanitaire exceptionnelle. De fait, la CPTS ne joue pas forcément un rôle dans le quotidien officinal, à l’exception d’actions de prévention ponctuelles (entre autres, de dépistage du diabète ou des risques cardiovasculaires) et des protocoles de coopération. Mais faut-il encore que les médecins jouent le jeu. « Certaines CPTS sont très dynamiques et d’autres vivotent car les professionnels de santé et les médecins, notamment, n’ont pas le temps d’impulser des actions. En matière de temps, œuvrer au sein d’une CPTS n’est pas rentable », remarque Grégory Tempremant, titulaire à Comines (Nord) et président de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens des Hauts-de-France. La CPTS Grand Valenciennes est un exemple d’une structure entreprenante avec des pharmacies adhérentes qui réalisent des protocoles sur la cystite et prochainement l’angine. « Il faut, pour cela, au moins un médecin délégant, et ce n’est pas toujours le cas », observe Fabrice Camaïoni. De son côté, Grégory Tempremant souligne qu’adhérer à une CPTS ne signifie pas être actif. De fait, certaines CPTS restent au point mort et risquent parfois d’être dissoutes.
Des structures plus souples
Il peut en effet s’avérer difficile de mener les missions obligatoires, en particulier dans les CPTS de tailles 3 et 4, c’est-à-dire qui couvrent respectivement de 80 000 à 175 000 habitants et plus de 175 000 habitants. Certaines de ces structures comptent 200 à 300 professionnels de santé dispersés sur le territoire. Pour le président de l’URPS Hauts-de-France, « il faut raisonner à une plus petite échelle ». Et d’ajouter : « les pouvoirs publics misent tout sur les CPTS, mais elles ne sont pas l’alpha et l’oméga. De plus, il s’agit de structures assez rigides. On pourrait faire avec d’autres organisations plus souples comme les équipes de soins primaires ». Alors faut-il absolument adhérer à une CPTS ? Pas forcément. En revanche, l’exercice coordonné devient incontournable. « Cet aspect me manque. Travailler en coordination avec le médecin et/ou l’infirmier permet de ne pas toujours être en réaction par rapport au patient et à sa situation, considère Fabrice Camaïoni. L’idéal serait de disposer d’une structure comme l’équipe de soins coordonnés autour du patient, où plusieurs professionnels de santé interviennent en fonction des besoins de la personne. Même si les CPTS représentent l’opportunité de mieux organiser les parcours de soins et une manne financière pour les libéraux. »
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