Exercice coordonné : l’exemple de l’ESP Clap

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Exercice coordonné : l’exemple de l’ESP Clap

Publié le 10 janvier 2024
Par Pauline Machard
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Fabienne Ferré-Sarault, pharmacienne à Saint-Fulgent (Vendée), fait partie d’une équipe de soins primaires coordonnée localement autour du patient, ESP Clap. Un cadre interprofessionnel souple mais qui permet d’améliorer les pratiques.

Au commencement de l’aventure de l’exercice coordonné, il y a, pour Fabienne Ferré-Sarault, une préoccupation : agir pour remédier à la fragilisation de l’accès aux soins devenue réalité avec le départ à la retraite en 2014 de deux généralistes et le décès d’un troisième. Elle et d’autres professionnels se regroupent en association, tentent en 2015-2016 de monter une « maison de santé plurisites », mais leur dossier est « retoqué ».

Une autre solution se présentera à elle lors d’une réunion de syndicat de pharmaciens. L’association ESP Clap, pour désigner une « équipe de soins primaires coordonnée localement autour du patient », introduit cette expérimentation (aujourd’hui dispositif régional) en Pays de la Loire. Il y a tout pour lui plaire : l’idée de « proximité », de liens déjà forgés, de patient dénominateur commun. Le dispositif formalise et valorise des actions de coordination, et son modèle est plus simple que celui de la MSP, son cahier des charges moins lourd : pas de structuration juridique, un seul généraliste requis contre trois… En 2018, elle se lance en ESP Clap, « la troisième créée en Vendée ».

Changer et améliorer les pratiques

C’est dans ce « cadre » que va s’épanouir le désir de travailler ensemble des professionnels. L’échange se fait via une messagerie instantanée de santé sécurisée. Par le biais de réunions de concertation « pour améliorer nos pratiques », celles au « chevet du patient », celles « sans présence du patient ». A travers la rédaction de protocoles de coopération sur les antivitamines K (AVK), l’hypertension artérielle. Tout cela en étant accompagnés et indemnisés par l’association ESP Clap, salue Fabienne Ferré-Sarault, aujourd’hui au conseil d’administration, après avoir été au bureau.

Pour elle, l’ESP a changé les pratiques, pour le meilleur : chacun a appris à mieux connaître l’autre, les apports de l’expertise de chacun, mais aussi ses problématiques. La communication est facilitée, les rapports « plus fluides », la « convivialité » accrue. Pour le patient, cela se traduit par une meilleure prise en charge globale, des ruptures de parcours évitées.

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La dynamique du collectif permet aussi d’attirer des généralistes : alors qu’il n’y en avait qu’un au départ, il y en a désormais « deux libéraux et trois salariés ». Qui s’ajoutent aux « six infirmières, au kiné, à la sage-femme, au pharmacien ». L’ESP, qui a cinq ans, « nous convient toujours très bien », assure la pharmacienne, qui n’envisage pas une évolution en MSP.