Exercice coordonné : l’exemple de la CPTS Paris 8

Exercice coordonné : l’exemple de la CPTS Paris 8

Publié le 4 janvier 2024
Par Pauline Machard
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Eric Myon, pharmacien titulaire à Paris, secrétaire général de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), est depuis 2019 président de la CPTS Paris 8. Une aventure qui lui permet d’optimiser son exercice. Il la raconte.

« Je me suis lancé dans l’aventure de la CPTS en juin 2019, intéressé à l’idée de travailler avec les professionnels de mon territoire pour porter des solutions plus efficaces pour la population. J’ai trouvé des partenaires dans l’arrondissement : deux centres de santé partageant l’ADN de mon officine, autant orientés vers la prévention que le soin. Il a fallu monter le dossier, rencontrer l’ARS. En septembre 2021, la CPTS a signé l’ACI. Les membres du bureau m’ont proposé la présidence. Qu’un pharmacien soit à ce poste m’a plu car, à Paris du moins, c’est rare.

Les apports d’un exercice en CPTS sont nombreux. Il facilite l’accès à un médecin traitant : grâce à notre coordinatrice, nous sommes rapidement informés de qui prend encore des patients. Concernant les soins non programmés, la réorientation des personnes par le pharmacien est plus précise : non seulement, on leur dit ce qu’on pense pertinent de faire, mais ça suit, alors qu’avant il leur appartenait de trouver le rendez-vous.

En matière de prévention, nos campagnes de dépistage de l’insuffisance rénale, du diabète ou du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) donnent lieu 15 jours avant à une formation interprofessionnelle avec les acteurs de la CPTS. Des médecins généralistes et spécialistes gardent des créneaux disponibles pour, si nécessaire le moment venu, permettre une orientation immédiate du patient ayant atteint un seuil d’alerte. Il est installé tout de suite dans un parcours de soins.

La CPTS permet aussi des innovations : lors des campagnes de prévention du cancer du sein, une ou deux de nos sages-femmes se rendent dans les pharmacies et délivrent des informations plus précises, plus percutantes, par exemple sur l’autopalpation. Pour le VIH, des membres de l’association Aides, présente dans l’arrondissement, sont davantage aptes à poser des questions sur les pratiques sexuelles, ils trouvent les bons mots, mettent à l’aise. Et puis, dans le cas où un test est positif, un médecin est disponible.

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La CPTS optimise complètement mon exercice : elle me permet d’apporter beaucoup plus de réponses. C’est un réel confort pour nos équipes de pouvoir trouver des solutions pertinentes et locales pour nos patients. »