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Escap : ce modèle de coordination des soins en expérimentation dès mars 2025
L’Escap (Équipe de Soins Coordonnée avec le Patient), un nouveau dispositif de coordination des soins, verra le jour en France à la fin du mois de mars. Acté par la signature de l’avenant n° 1 à l’Accord cadre Interprofessionnel (Acip) entre l’Assurance maladie et l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) le 20 juin 2024, ce projet vise à renforcer la prise en charge des patients en favorisant une approche collaborative entre professionnels de santé. Sans lourdeur administrative ni cadre rigide, l’Escap repose sur une coordination souple et pragmatique, centrée sur les besoins des patients.
Un modèle adapté aux besoins du terrain
L’Escap se distingue des dispositifs actuels, tels que les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ou les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), par son extrême flexibilité. Aucune structure formelle ne sera créée, aucun cadre administratif complexe ne sera imposé aux professionnels de santé.
Lorsqu’un professionnel de santé identifie un patient nécessitant un suivi coordonné, il pourra proposer la création d’une Escap et inviter d’autres soignants à y participer. Le dispositif repose sur quelques règles essentielles :
– l’Escap doit réunir au moins trois professionnels de santé, dont obligatoirement le médecin traitant ;
– le patient doit être volontaire et donner son consentement.
Seuls certains profils de patients sont concernés :
– patients polypathologiques chroniques de plus de 65 ans ;
– patients diabétiques sous insuline ;
– patients ayant été victimes d’un AVC et ayant été hospitalisés récemment ;
– patients en soins palliatifs ;
Un outil numérique adapté aux usages existants
Pour assurer une communication rapide et efficace entre les professionnels impliqués, l’Escap reposera sur un outil numérique intégré à ceux déjà utilisés par les professionnels de santé.
« Nous voudrions que le dispositif soit déjà intégré à des outils existants. Nous avons déjà avancé avec les grades Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes. Les professionnels de santé utiliseront la messagerie de leurs outils existants, afin d’assurer une interopérabilité optimale avec les outils de gestion utilisés en officine ou en cabinet médical. », explique Mathilde Guest, directrice générale de l’Union naionale des professionnels de santé (UNPS).
Ce système permettra notamment :
– d’identifier tous les professionnels impliqués dans une Escap et de leur permettre d’échanger sur le suivi du patient ;
– d’accéder à terme au Dossier médical partagé (DMP) pour assurer un suivi actualisé de l’état de santé du patient ;
– d’envoyer des alertes médicales, par exemple en cas de modification du traitement ou d’hospitalisation du patient ;
– d’utiliser des services de téléconsultation et de téléexpertise pour renforcer la coordination entre les différents acteurs de santé, si leurs outils le permettent.
Une incitation financière pour favoriser l’adhésion
Pour motiver les professionnels à s’investir dans ce dispositif, une rémunération spécifique a été négociée avec l’Assurance maladie. Chaque professionnel participant à une Escap pourra percevoir jusqu’à 200 € par an :
– 100 € par an et par professionnel de santé pour l’utilisation de l’outil numérique ;
– 100 € supplémentaires pour la participation à au moins cinq Escap dans l’année.
La participation aux Escap permettra également aux pharmaciens de valider l’item « exercice coordonné » pour le forfait structure, leur offrant ainsi un levier financier supplémentaire.
Le pharmacien, un acteur pivot
En tant que professionnels de proximité, les pharmaciens auront un rôle clé au sein des Escap :
– identifier des patients éligibles et les orienter vers une Escap ;
– assurer un suivi thérapeutique optimisé en lien avec les autres professionnels de santé ;
– utiliser la messagerie sécurisée pour signaler un problème d’observance ou d’effets secondaires ;
– renforcer le lien avec les médecins, infirmiers et tous autres professionnels de santé concernés, en particulier pour les patients polypathologiques ou sous insuline.
Une expérimentation avant une éventuelle généralisation
L’Escap sera déployée en phase d’expérimentation à partir de mars 2025, pour une durée de trois ans. Un premier bilan sera réalisé après 18 mois afin d’évaluer son impact sur la prise en charge des patients et l’adhésion des professionnels de santé.
Si l’expérimentation est concluante, le dispositif pourrait être pérennisé et généralisé à l’ensemble du territoire. « L’Escap représente une première marche vers une coordination des soins plus fluide, plus accessible et mieux adaptée aux réalités du terrain », souligne Mathilde Guest.
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