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Enseignement de l’homéopathie : « à repenser », selon les étudiants en pharmacie

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Enseignement de l’homéopathie : « à repenser », selon les étudiants en pharmacie

Publié le 15 juillet 2019
Par Anne-Hélène Collin
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Indispensable, mais à repenser. C’est l’opinion des 3 361 étudiants en pharmacie interrogés sur l’enseignement de l’homéopathie à l’université, au lendemain de l’annonce du déremboursement total de l’homéopathie en 2021 par le ministère de la Santé. Une décision ministérielle par ailleurs soutenue par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF).

Pour la grande majorité des étudiants (72,7 %), l’enseignement de l’homéopathie doit faire partie intégrante du cursus des futurs pharmaciens, de manière obligatoire (au moins pour la filière officine) ou optionnelle « pour faire face à l’actuelle demande des médecines alternatives et complémentaires ». Il est cependant impératif qu’il soit réévalué et adapté « pour l’exercice du pharmacien et pour une bonne prise en charge des patients », tout en intégrant une analyse critique et scientifique. Et pour aller jusqu’au bout de la démarche, le terme « homéopathie » ne devrait plus être associé à la dénomination de diplôme universitaire « pour maintenir la légitimité et l’image de ce type de diplôme. » Dans tous les cas, les enseignements doivent être maintenus. Le médicament homéopathique appartient au monopole pharmaceutique, gage de sécurité d’emploi : le pharmacien, ayant une vision globale des traitements d’un patient, peut veiller à ce que les adeptes respectent les limites de l’homéopathie.

Plus d’un quart des étudiants (27,3 %) a une vision totalement opposée et considère que l’enseignement de l’homéopathie n’a pas sa place à l’université. Principales raisons évoquées : SMR (service médical rendu) insuffisant, source d’un potentiel retard de prise en charge des patients, absence de preuve de son efficacité qui « irait à l’encontre de l’éthique et du serment de Galien ». Les enseignements de l’homéopathie, « perte de temps et d’argent », devraient être remplacés par des cours sur l’effet placebo ou l’écoute active, « pour aller dans le sens d’une prise en charge humaine du patient, et une médecine personnalisée », suggèrent les plus réfractaires.

Le même débat résonne du côté des doyens. Certaines facultés ont définitivement supprimé les diplômes universitaires d’homéopathie (Lille, Angers), ou ont suspendu les inscriptions pour la rentrée prochaine, dans l’attente d’une décision (Paris V).

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