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© Getty Images
Ehpad : un plan gouvernemental sans pharmacien référent
Il fallait réagir vite. Plus d’un mois après la parution de l’ouvrage Les Fossoyeurs de Victor Castanet, qui dénonce les dérives lucratives du groupe d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Orpéa, le gouvernement a avancé le 8 mars différentes mesures. Elles consistent en un plan de contrôle des établissements (7500 Ehpad contrôlés en 2 ans) par les agences régionales de santé et en une publication annuelle de dix indicateurs d’évaluation et de comparaison. Les pratiques tarifaires des groupes gestionnaires d’Ehpad privés commerciaux seront également mieux régulées, promet le gouvernement.
D’autres annonces moins médiatisées ont concerné la médicalisation des Ehpad, qui doit être orientée à la hausse. Les astreintes des infirmières de nuit devraient être généralisées à tous les Ehpad d’ici à 2023. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 prévoit un renforcement du temps de présence des médecins coordonnateurs à au moins deux jours par semaine dès cette année. Une disposition mal vue par le Dr Pascal Meyvaert, au regard d’une pénurie qui laisse 30 % des Ehpad sans médecin coordonnateur. « La situation fait qu’il peut y avoir plusieurs médecins coordonnateurs intervenant dans plusieurs Ehpad à la fois, explique leur représentant, président du syndicat de médecins SMCG-CSMF. Si on leur impose une présence accrue, ils peuvent être tentés de faire des choix entre les établissements où ils interviennent. Il vaut mieux un médecin coordonnateur a minima que pas du tout. » Une revalorisation de cette intervention vient d’être obtenue et annoncée par le Premier ministre. Elle est alignée sur celle des médecins hospitaliers. Soit une rémunération supplémentaire de 513 euros net par mois pour un équivalent temps plein.
Par ailleurs, une évolution du droit de prescription des médecins coordonnateurs figure parmi les mesures. En juillet 2019, un décret a déjà élargi les capacités de prescription du médecin coordonnateur au-delà des situations d’urgence, en cas d’absence du médecin traitant. Une évolution jugée mi-figue, mi-raisin. « Il faut bien distinguer temps de coordination et temps de soins. Si un médecin coordonnateur prescrit davantage, cela se fait au détriment de la coordination. Ou alors il faut aussi être médecin traitant, ce qui est mon cas. Je prescris pour les résidents dont je suis médecin traitant et pour les autres en cas d’urgence. »
Un professionnel de santé n’est pas évoqué dans le plan gouvernemental. Il s’agit du pharmacien référent en Ehpad. « De par son expertise, son avis est plutôt intéressant et utile pour le résident. Le fait qu’il ne soit pas rémunéré est d’autant plus une anomalie que nous associons le pharmacien référent à notre démarche de déprescription. »
L’implication du pharmacien référent porte sur la sécurisation du circuit du médicament de la préparation à l’administration. Elle peut aussi cibler le circuit des dispositifs médicaux, l’information et la formation du personnel soignant et la mise en œuvre de campagnes de veille sanitaire, énumère Christophe Wilcke, pharmacien titulaire et président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens du Grand-Est. Dans cette région, une expérimentation sur la mission de pharmacien référent a été menée. « Il y a des établissements où le médecin coordonnateur s’appuie sur lui. Cela dépend de la volonté exprimée par le directeur de l’établissement. » S’il a identifié au plan réglementaire les bases d’une rémunération pour cette mission en Ehpad, Christophe Wilcke guette les conditions qui lui donneront une existence légale.
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