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Dispositif de Diabeloop pour patients diabétiques : un accord qui privilégie l’officine

© Getty Images/iStockphoto

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Dispositif de Diabeloop pour patients diabétiques : un accord qui privilégie l’officine

Publié le 21 septembre 2021
Par Francois Pouzaud
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Un arrêté du 15 septembre 2021 porte inscription du « système de boucle semi-fermée DBLG1 » de la société Diabeloop sur la liste des produits et prestations remboursables (LPP) avec prise d’effet à compter du 29 septembre. Ce dispositif médical destiné aux patients diabétiques de type 1 est un système de délivrance automatisée d’insuline qui associe une pompe à insuline et un capteur CGM (un système classique de « boucle ouverte ») à un terminal de commande opérant un algorithme de contrôle de la glycémie. Ce matériel, qui concerne potentiellement 7 000 patients sur les 80 000 adultes aujourd’hui traités par pompe à insuline, peut être l’occasion pour les pharmaciens d’officine de mettre le pied à l’étrier en matière d’accompagnement des patients diabétiques. En effet, Diabeloop, les syndicats pharmaceutiques et le Comité économique des produits de santé (CEPS) ont signé une convention qui facilite l’accès de ce dispositif aux patients et positionne le pharmacien d’officine au centre d’une organisation dont l’astreinte médicale 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, est assurée par un centre de référence hospitalier, initiateur de la mise en place de ce dispositif auprès du patient en hospitalisation.

Concrètement, le pharmacien déléguera à son partenaire prestataire de santé à domicile toute la partie technique (mise à disposition du terminal pour algorithme, récupération, nettoyage, décontamination et révision technique de la pompe…). De son côté, il se chargera d’apporter des conseils au patient, de lui remettre la notice d’utilisation du matériel et un livret patient, d’assurer la visite de suivi trimestrielle, le renouvellement mensuel des consommables, de réaliser un retour d’informations écrit au prescripteur sur le suivi des patients ou sur d’éventuels incidents, d’effectuer un rappel régulier de la formation technique initiale du patient…

Ce binôme pharmacien/prestataire a une belle carte à jouer car le patient diabétique, à l’issue d’une période d’essai au maximum d’un mois (elle doit permettre de sélectionner les patients motivés, capables de porter et d’utiliser le système DBLG1), peut faire appel aux professionnels de son choix. « Les partenaires du pharmacien ont la capacité et l’expertise technique pour mettre en œuvre ce dispositif et pourront s’appuyer sur le réseau des pharmacies de proximité pour réduire le coût du dernier kilomètre », présente Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Ce dispositif va permettre de sortir de la mainmise des prestataires qui se sont accaparés le marché », ajoute Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

50 à 60 euros de marge par patient et par mois

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L’enjeu est plus stratégique à long terme qu’économique à court terme. En effet, selon Fabrice Camaioni, président de la commission métier à la FSPF, le marché des bandelettes glycémiques (appartenant au monopole pharmaceutique) est sur le déclin, alors qu’on assiste à un transfert économique de la prise en charge, avec le développement des pompes à insuline innovantes, au profit d’un monopole partagé entre plusieurs acteurs.

La rémunération prévoit différents forfaits dissociant d’un côté, le matériel (terminal, licence algorithme, pompe, capteur…), de l’autre, les prestations (forfait jour prestation, visite de suivi trimestrielle, livraison mensuelle des consommables…). Le cumul des rémunérations du pharmacien permettrait de dégager, selon Fabrice Camaioni, une marge de 50 à 60 € par patient et par mois.

Un forfait de 390,91 € TTC pour la formation technique initiale du patient est réservé au seul centre initiateur de pompes, mais « la nomenclature envisage dans un second temps qu’elle puisse être assurée par le prestataire ou le pharmacien », précise-t-il.