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Déserts médicaux : le dispositif « Médecins solidaires » semble démontrer l’efficacité de son modèle coopératif

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Déserts médicaux : le dispositif « Médecins solidaires » semble démontrer l’efficacité de son modèle coopératif

Publié le 27 février 2025
Par Christelle Pangrazzi
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« Si 10 % des médecins adhéraient à notre système, on pourrait ouvrir 150 centres de santé », affirme Martial Jardel, cofondateur de l'association Médecins solidaires, dans une interview accordée à Franceinfo/ICI Radio France dans le cadre de l'émission « Ma France » du 26 février 2025. Une France qui peine à enrayer la crise des déserts médicaux.

Plutôt que de demander un engagement à long terme aux professionnels de santé, l’association Médecins solidaires préfère une approche plus flexible : chaque médecin volontaire s’engage à venir travailler une semaine par an dans des zones sous-dotées. Ce modèle coopératif repose sur la mutualisation des efforts pour garantir une présence médicale régulière dans ces territoires.

Un exemple récent illustre cette stratégie : le Mas-d’Agenais (Lot-et-Garonne), village de 1 500 habitants privé de médecin depuis près de trois ans, a vu l’ouverture d’un centre de santé grâce à l’intervention de l’association. « Le maire Claude Lagarde a pleuré en apprenant la nouvelle », raconte Martial Jardel, soulignant l’ampleur du soulagement des élus locaux et des habitants.

Un modèle réplicable sur tout le territoire

Depuis sa création en 2020, Médecins solidaires a déjà implanté huit centres de santé en France, notamment dans la Creuse, la Haute-Vienne, l’Indre, le Cher, la Nièvre, les Deux-Sèvres et, plus récemment, le Lot-et-Garonne. L’ambition est claire : démontrer que l’implication d’une fraction du corps médical peut suffire à désenclaver ces territoires.

« On oublie à quel point les gens souffrent dans ces régions », déplore Martial Jardel, appelant à une prise de conscience générale. En mobilisant seulement 10 % des praticiens pour ce type d’engagement, 150 centres pourraient voir le jour à travers la France.

Un modèle bénéfique pour les pharmacies ?

Alors que les pouvoirs publics peinent à apporter une réponse structurelle aux déserts médicaux, cette initiative privée interpelle. Peut-on envisager une intégration de ce modèle dans une politique de santé publique plus large ? L’appel de Médecins solidaires à une contribution accrue des autorités va dans ce sens.

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Les pharmacies, dont 80 % du chiffre d’affaires repose sur la prescription, pourraient tirer parti de cette approche. L’implantation de centres de santé dans ces territoires permettrait de stabiliser et sécuriser l’activité des officines, souvent menacées par l’absence de prescripteurs. De plus, les nouvelles missions des pharmaciens – vaccination, prescription encadrée, accompagnement thérapeutique – s’inscrivent dans une logique de complémentarité avec ces structures.