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Des contours encore trop flous
Si en théorie le parcours de soins fait consensus, en pratique, il peine à prendre corps. Les ARS, chargées de construire ces parcours, soulignent les limites de leur action.
Le parcours de soins est un des axes de la stratégie nationale de santé censée « refonder le système de santé ». Pourtant, une matinée de séminaire organisée par l’université Paris-Dauphine, mercredi 16 octobre, n’a pas suffi à éclairer cette notion aux contours flous. L’organisation du parcours de soins est rendue cruciale par le développement des maladies chroniques : cancers, diabète, etc. Et c’est bien l’équipe de soins pluriprofessionnelle de premier recours qui se trouve au cœur de cette organisation.
Christophe Duguet, représentant du Collectif interassociatif sur la santé, suggère une image : « Les personnes malades sont confrontées à une multitude d’acteurs. Il faut transformer le jeu individuel de chacun de ces acteurs en jeu collectif. Mais attention, le patient ne doit pas être le ballon, il doit être l’entraîneur ! » Côté médecins, Pierre-Louis Druais, du Collège de médecine générale, estime que le parcours de soins est un outil pour lutter contre les inégalités sociales de santé, car les personnes les plus défavorisées ont du mal à s’orienter dans un système de soins « illisible ».
Des financements cloisonnés
Deux directeurs généraux d’ARS, Marie-Sophie Desaulle (Pays de la Loire) et Claude Evin (Ile-de-France), ont fait un point sur l’avancée des parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d’autonomie (Paerpa) expérimentés dans ces deux régions. « En Mayenne, a expliqué Marie-Sophie Desaulle, nous construisons des équipes de soins de premier recours – comprenant des médecins, des pharmaciens, des infirmiers et des kinésithérapeutes – qui ont la responsabilité d’une population sur un territoire bien défini. » Elle distingue plusieurs niveaux d’organisation du parcours : « Pour la plupart des patients, le rôle du médecin traitant est suffisant. Pour les malades chroniques, un référent doit être désigné au sein de l’équipe de soins. Les pathologies les plus complexes doivent être suivies par un gestionnaire de cas. » Claude Evin a lui aussi insisté sur « la diversité des besoins des 13 millions de malades chroniques. Il faut arrêter de penser qu’il y a une réponse unique, simple, à l’ensemble des problèmes auxquels nous sommes confrontés. » Les deux directeurs n’ont pas tu les limites de leur action. « Nous sommes confrontés à un cloisonnement des financements, regrette Marie-Sophie Desaulle. Nous avons besoin d’enveloppes globales pour agir sur l’ensemble du parcours. » Claude Evin a renchéri : « Aujourd’hui, le médecin n’a pas intérêt à déléguer, l’hôpital à voir diminuer le nombre des hospitalisations de personnes âgées. Il faut donner le droit aux ARS de contractualiser avec les professionnels de santé. »
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