DASRI : les pharmaciens devront mettre la main à la poche au 1er septembre

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DASRI : les pharmaciens devront mettre la main à la poche au 1er septembre

Publié le 26 août 2022
Par Francois Pouzaud
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Le système de collecte des déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les officines, confié à l’éco-organisme DASTRI, ne sera plus financé gratuitement à compter du 1er septembre prochain.

L’annonce a été faite par le ministère de la Santé et de la Prévention lors d’un entretien téléphonique avec les syndicats pharmaceutiques le 23 août. Le système de collecte des déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les pharmaciens d’officine (vaccination antigrippale et anti-Covid-19, dépistage du Covid-19), confié à l’éco-organisme DASTRI jusqu’au 31 août, ne sera plus financé gratuitement à compter du 1er septembre prochain. Les pharmaciens devront donc, à compter de cette date, prendre en charge à leurs frais le traitement des DASRI produits par leur officine.

« Il doit être mis en œuvre sans surcoût pour les pharmaciens », proteste Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Avec une collecte payante, le président de la FSPF laisse entendre que le travail de collecte des DASRI des patients pourrait lui-aussi ne plus être réalisé gratuitement par les pharmaciens. « Nous avions demandé au ministre de la Santé de prolonger ce financement exceptionnel de l’Etat jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire, soit le 31 janvier 2023 », explique-t-il. Maintenant, les pharmaciens vont devoir négocier dans l’urgence une solution pérenne. Des négociations sont en cours avec DASTRI. « Néanmoins, en l’absence de solution avec cet éco-organisme à ce jour, la règle pour le pharmacien est de prendre attache avec le prestataire de son choix pour l’enlèvement et le traitement des DASRI produits par l’officine », précise-t-il. En clair, les pharmaciens devront organiser eux-mêmes leur propre circuit de collecte de DASRI, s’approvisionner en emballages conformes aux exigences réglementaires auprès de l’opérateur retenu et conclure une convention écrite avec la société chargée de l’enlèvement et de l’élimination de ces déchets, celle-ci devant être agréée par les autorités réglementaires (vérification possible de la liste des opérateurs agréés sur la plateforme gratuite Trackdéchets).

Que faire à partir du 1er septembre ?

A ce sujet écologique s’ajoute donc aujourd’hui un problème économique (choix d’une entreprise de collecte sur un marché concurrentiel). « Les accords avec un prestaire peuvent être à l’échelon individuel ou d’un groupement, le financement peut également être pris sur le budget des agences régionales de santé (ARS) », souffle Philippe Besset.

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D’ici à la rentrée, la profession va devoir définir une stratégie et un choix en conformité avec la loi. Pour autant, « il est urgent d’attendre », annonce le président de la FSPF qui prendra une décision lors de son conseil d’administration du 7 septembre.