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© Getty Images/iStockphoto
Cystite et odynophagie : le pari gagné des protocoles nationaux
C’est l’un des sujets sur la table des négociations conventionnelles qui s’ouvrent entre les syndicats de pharmaciens et l’Assurance maladie. Avec la volonté de régler rapidement les derniers détails de leur généralisation dans le réseau officinal. Pour le moment, les protocoles nationaux mis en œuvre dans les structures de coordination interprofessionnelle telles que les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) livrent leurs premiers bilans.
Ce sont avant tout les protocoles abordant la cystite et l’odynophagie qui ont été déployés. « La rhinoconjonctivite allergique dispose déjà de médicaments dans le conseil officinal. Quant au protocole sur l’éruption vésiculeuse, il présente un intérêt pour la délivrance d’antihistaminiques chez l’enfant mais concerne une cible plus restreinte », souligne Guillaume Racle, pharmacien d’officine, conseiller à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et cofondateur de la CPTS Nord Aisne (Aisne).
La prise en charge de la cystite par le pharmacien reste encore méconnue
Les chiffres des bénéficiaires du protocole « cystite » ne sont toutefois pas exponentiels. Dans la CPTS Nord Aisne, qui couvre une population de 28 000 habitants, une soixantaine de patientes en ont bénéficié au cours des neuf premiers mois de l’année 2023. « Celles que nous voyons en officine n’ont pas pu avoir de rendez-vous avec leur médecin. Nous n’en sommes pas encore à un recours direct aux pharmacies », précise Guillaume Racle. Dans la CPTS du Perche Emeraude (Sarthe), qui couvre une communauté de communes de près de 30 000 habitants, le protocole est en place depuis l’été 2022. Une cinquantaine de patientes ont été prises en charge. Les trois quarts d’entre elles ont reçu un sachet de fosfomycine, ce qui a conduit à une amélioration des symptômes après 48 heures de traitement. Une patiente sur cinq a consulté un médecin généraliste, orientée d’emblée par le pharmacien ou du fait d’une persistance des symptômes. Moins de 5 % des patientes ont été soulagées par un traitement symptomatique. « Nous devons faire en sorte qu’un maximum de personnes n’atterrissent pas aux urgences pour une cystite ! », pointe Élisa Marais, présidente de la CPTS du Perche Émeraude et infirmière en pratique avancée. Elle prévoit une montée en charge de ce dispositif promu par des vidéos sur YouTube, Facebook et Instagram. La CPTS s’appuie sur les six officines présentes sur le territoire, soit douze pharmaciens opérationnels. Les médecins généralistes sont peu accessibles (sept équivalents temps plein sur le territoire sont couverts par la CPTS) et leur moyenne d’âge est de 69 ans. « On n’a pas eu trop de difficultés de leur part pour la mise en place des protocoles, car ils ont besoin d’être aidés ». Pas moins de sept médecins généralistes, dont la plupart exercent dans un centre de santé, sont délégants pour les protocoles.
Aucun incident à signaler sur la sécurité de la prise en charge de la cystite et de l’odynophagie
Dans le cas de l’odynophagie, dix-huit patients ont été pris en charge depuis octobre 2022 par les professionnels de la CPTS Perche Émeraude. Près des deux tiers ont reçu un traitement symptomatique (paracétamol, pastilles, etc.) approprié. La consultation médicale s’est imposée pour le quart des patients, sur proposition du pharmacien ou parce que les symptômes ont perduré. Une poignée de patients ont reçu un traitement antibiotique avec amélioration des symptômes sous 48 heures. « Dans l’odynophagie, il n’y a pas eu la surprescription que redoutaient certains médecins. Le parcours de soins des patients est sécurisé : le pharmacien a orienté vers le médecin en cas de doute », rapporte Karine Hottin-Thoreau, coordinatrice et ingénieure qualité. Une fiche conseil est délivrée en officine aux patients, recommandant la consultation en cas d’apparition de signes de gravité. « Il n’y a pas eu de remontée d’incident sur la sécurité de la prise en charge de la cystite et de l’odynophagie au sein des CPTS, affirme Guillaume Racle. Notre profession est disciplinée. Les pharmaciens respectent scrupuleusement les recommandations qui ont permis de bâtir les logigrammes. »
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