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CONVENTION : DES OBJECTIFS POUR AUJOURD’HUI ET POUR DEMAIN
La nouvelle convention pharmaceutique conclue le 9 mars 2022 comporte de nombreuses avancées. Mais elle n’en est qu’à ses débuts. Un second volet de négociations conventionnelles s’ouvrira en 2023. Le travail est donc double : contrôler le déploiement de la convention actuelle et préparer de nouvelles évolutions.
Vaccination des adultes, dépistage du cancer colorectal et des infections urinaires aiguës chez la femme, renouvellement des traitements chroniques et ajustement des posologies par le pharmacien correspondant dans les zones à faible densité médicale, dispensation au domicile dans le cadre du service Prado de retour à domicile des patients hospitalisés, assistance à la téléconsultation, entretien court de la femme enceinte… Cette convention porte en germe une implication croissante du pharmacien dans l’accès aux soins et le parcours du patient. Elle renforce l’implication dans la juste dispensation des produits de santé, que ce soit à travers l’incitation à adhérer à la démarche qualité, l’extension de l’honoraire sur les grands conditionnements (hors pilules contraceptives) ou la vérification de l’authenticité d’une prescription pour un médicament cher dont les modalités doivent encore être discutées avec les pharmaciens, les médecins et les associations de patients. La pose de la première brique numérique de cette convention ouvre également un chantier capital. Beaucoup des nouvelles missions et le développement des exercices interprofessionnels coordonnés auront besoin d’un nouvel outillage informatique.
Des points à surveiller, à améliorer
Considérée par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), comme le moteur de la nouvelle convention, la vaccination de l’adulte à l’officine entre en vigueur sans le droit de prescription des vaccins promis pour le début de l’année 2023. Pour sa part, la prescription pharmaceutique de la fosfomycine dans la cystite aiguë simple n’est pas encore acquise. De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) reste sur sa faim avec la dispensation à domicile du fait d’un tarif insuffisant et d’un champ d’intervention réduit. Insatisfaction aussi concernant le pharmacien correspondant, dont le statut n’est reconnu que dans les zones médicalement sous-dotées, et la dispensation à l’unité qui, selon le président de l’USPO, Pierre-Olivier Variot, est « une mauvaise réponse à une vraie question »… Autant de premières étapes appelées à être évaluées et rediscutées dans l’avenir. Pour la substitution des médicaments biosimilaires et hybrides, les syndicats pharmaceutiques attendent une évolution des règles de calcul de la marge réglementée.
Retour de la négo en 2023
Le volet économique donnera lieu en 2023 à la négociation et à la refonte de certaines rémunérations, en espérant que les acteurs conventionnels pourront tirer les enseignements de la crise sanitaire et construire une trajectoire pour les prochaines années. De nouveaux entretiens devraient également voir le jour, notamment sur les risques cardiovasculaires et le diabète. Quant au dispositif de la dispensation adaptée, il devrait être reconduit et élargi éventuellement aux produits de la liste des produits et prestations remboursables ou LPPR (compléments nutritionnels oraux, pansements et bandelettes pour lecture de glycémie). Les partenaires conventionnels se sont également accordés sur une évolution très concrète de l’information des patients sur les pharmacies de garde avec la mise à disposition de celle-ci partout en France sur ameli.fr d’ici la fin de l’année. La permanence des soins demande de pouvoir poser tous les éléments économiques de la discussion : revalorisations d’honoraires, des astreintes et des gardes. La situation des pharmacies de proximité dans les zones sous denses et l’avenir du réseau officinal seront également abordés. Enfin, il convient, selon la FSPF, de former les pharmaciens et leurs équipes à la prévention, au dépistage et aux entretiens courts qui nécessitent un savoir-faire particulier à l’heure de la généralisation du principe « d’aller vers ».
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