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- Colère des médecins : appel à la fermeture des cabinets le 12 mars contre les agressions
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© Getty Images
Colère des médecins : appel à la fermeture des cabinets le 12 mars contre les agressions
C’est un cri d’alarme. Le docteur Saïd Ouichou, médecin généraliste, dénonce une situation devenue intenable pour les professionnels de santé. « Nous sommes en danger », alerte-t-il sur France Inter, alors qu’il appelle à un mouvement de grève le 12 mars, date de la Journée européenne contre la violence dans les soins de santé.
Deux organisations syndicales ont d’ores et déjà apporté leur soutien à cette mobilisation : l’Union française pour une médecine libre (UFML) et le collectif Médecins pour demain. « Nous ne pouvons plus accepter que, dans notre société dite moderne, on agresse des blouses blanches », dénonce le docteur Jérôme Marty, président de l’UFML, appelant ses confrères à fermer leur cabinet en solidarité avec les victimes.
Une justice trop laxiste ?
L’indignation s’intensifie après une décision judiciaire controversée. La semaine dernière, un patient a été condamné à trois semaines de travaux d’intérêt général pour l’agression d’un médecin à Drancy (Seine-Saint-Denis). Le docteur Mohamed Oulmekki, victime d’un violent passage à tabac en novembre dernier, s’était vu prescrire un mois et demi d’arrêt de travail après s’être fait fracturer le nez.
Pour lui, ce verdict envoie un signal désastreux : « C’est un encouragement à toutes les personnes qui veulent agresser un médecin. On a légitimé ces violences. ‘Allez-y, vous ne risquez rien’. Je ne comprends pas », confie-t-il à France Inter. Epuisé et marqué, il a été arrêté pour deux mois par son psychiatre.
Une dérive systémique
Selon l’Observatoire de la sécurité des médecins, rattaché à l’Ordre des médecins, les actes de violence à l’encontre des praticiens ont augmenté de 27 % en un an. Pour le docteur Ouichou, cette montée en flèche traduit une profonde défiance envers le système de santé. « Si on en est là aujourd’hui, c’est parce que le système est tellement dégradé que les patients vivent une frustration énorme. On peut la comprendre, mais pas accepter qu’elle débouche sur des agressions », insiste-t-il.
Les professionnels de santé demandent une réaction forte des pouvoirs publics. « Il faut une protection accrue des soignants et des sanctions exemplaires pour les agresseurs », réclame le docteur Marty. Le 12 mars, les cabinets fermés seront autant de témoignages d’une profession à bout de souffle, résolue à ne plus subir en silence.
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