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Cibler, alerter et agir en équipe dans l’iatrogénie médicamenteuse chez les personnes âgées
L’âge augmente le risque et la gravité des effets indésirables liés aux médicaments (EIM), mais 30 à 50 % d’entre eux seraient évitables. La Haute autorité de santé a misen ligne, le 28 octobre, une fiche Points clés et solutions, Comment améliorer la qualité et la sécurité des prescriptions de médicaments chez la personne âgée. Elle proposel’élaboration d’un protocole pluriprofessionnel pour développer une culture et un réflexe iatrogénique. Cette démarche s’articule autour de cinq étapes : repérer, alerter, optimiser les traitements, renforcer la surveillance et sécuriser la gestion des traitements et des maladies. « Nous avons essayé de définir une organisation de soins où chaque acteur en ville, par exemple, médecin, infirmier, pharmacien ou préparateur, coopère pour éviter ces événements indésirables. Le premier acte est le ciblage des personnes à risque. Nous estimons que 10 à 20 % des personnes âgées le sont », avance Michel Varroud-Vial, chef du service Maladies chroniques et dispositifs d’accompagnement des malades de la Haute autorité de santé.
Un seul oui suffit
Un seul oui à l’une des cinq questions suivantes suffit à repérer une personne à risque d’EIM.
1) Au moins deux maladies chroniques évolutives ou une insuffisance d’organe (coeur, poumon, rein, foie).
2) Au moins dix prises de médicaments par jour incluant l’automédication ou cinq médicaments dont un diurétique ou un anticoagulant ou deux psychotropes.
3) Du mal à gérer des médicaments ou ses maladies.
4) Antécédent d’effet indésirable lié au médicament.
5) Accès aux soins limités (isolement ou déni, problèmes médico-économiques).
Une fois le ciblage effectué, repérer un signe d’alerte. Coprescription de diurétiques, d’antihypertenseurs ou de psychotropes, introduction d’un nouveau médicament, mais aussi toute modification liée au contexte, tel un événement intercurrent (fièvre, diarrhée, canicule…) ou une perturbation de l’entourage (hospitalisation du conjoint, veuvage…), est une alerte pour l’officinal. « À ce moment-là, il peut contacter les autres soignants pour mettre en place une prévention du risque médicamenteux. Et donner le conseil adéquat sur la gestion des prises ou des effets indésirables », suggère le Dr Varroud-Vial.
Si ce document fait la part belle au conseil pharmaceutique, il aborde aussi le repérage des mésusages des prescripteurs. « À partir du moment où il y a mésusage, la responsabilité du pharmacien, avec toute la diplomatie nécessaire, est d’avertir le médecin d’un problème de posologie ou d’un choix en désaccord avec les recommandations », suggère le médecin.
Protocoles et résumés sont disponibles sur www.has-sante.fr
Et n’oubliez pas : devant tout symptôme inhabituel ou nouveau, pensez iatrogénie chez un patient âgé polymédicamenté/ polypathologique.
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