Biosimilaires : la substitution à l’officine, les patients n’en veulent pas

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Biosimilaires : la substitution à l’officine, les patients n’en veulent pas

Publié le 4 octobre 2023
Par Magali Clausener
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Dans un communiqué commun en date du 29 septembre 2023, 12 associations de patients s’opposent à la substitution des biomédicaments par les pharmaciens.

« Substitution des biomédicaments à l’officine : pour les maladies chroniques, c’est non ! ». Le titre du communiqué de 12 associations de patients (1) dont la Fédération française des diabétiques et l’Association nationale de défense contre la polyarthrite rhumatoïde (Andar) est on ne peut plus explicite.

Les associations avancent plusieurs arguments. Le premier : « les biosimilaires ne sont pas des copies exactes des médicaments de référence », rappellent les signataires du communiqué. Et de développer : « Depuis plusieurs années, nous alertons sur les dangers de la substitution des médicaments biologiques par un biosimilaire dans les officines. Toutes les associations sont sensibles à l’argument économique et la maîtrise des dépenses de santé par l’utilisation es médicaments biosimilaires. Cependant, la substitution en officine ne pourra se faire qu’aux dépens de la sécurité, du contrôle de la maladie et du bien-être du patient ».

Justement, en termes de sécurité, les associations expliquent que « la traçabilité et la stabilité du traitement est un impératif que la substitution en officine ne permet pas de garantir, notamment en raison de changements liés aux fournisseurs ».

Pour les associations, « l’interchangeabilité des biosimilaires est le modèle à maintenir dans le cadre d’une décision médicale partagée et ce d’autant plus que son efficacité est démontrée (le taux de pénétration est de 80 % en milieu hospitalier et le dispositif récemment ouvert aux médecins libéraux est en développement exponentiel) ».

Etre associés aux travaux

Les signataires demandent « une nouvelle fois à être intégrés aux travaux et réflexions sur le sujet et de façon systématique », faisant ainsi référence au rapport de la mission Borne. Celui-ci recommande d’établir une liste des molécules qui pourraient faire l’objet d’une substitution en officine (pour l’instant limitée au filgrastim et au pegfilgrastim), après concertation avec toutes les parties prenantes dont les associations de patients. L’objectif affiché étant d’atteindre 80 % de substitution comme à l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). « Nous ne pouvons accepter que la constitution de ces listes se fassent sur des coins de tables entre partenaires conventionnels », taclent les associations en conclusion.

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(1)AFL+ (Lupus), Association France Spondyloarthrite (AFS), AFA Crohn RCH France, Association Nationale de Défense contre la polyArthrite Rhumatoïde (ANDAR), Ellye (Leucémies, lymphomes) , Fédération Française des Diabétiques, France Psoriasis (psoriasis, rhumatisme psoriasique), Association Kourir (Arthrites Chroniques Juvéniles), Association Sep’Avenir (Sclérose en plaques), Spondyloaction (Spondylarthropathies), Lupus France (Lupus), ACS (Spondylarthrites).