Asthme : S’inspirer du modèle québécois

Au Québec, le réseau de soins n’est pas un vain mot destiné à embellir les discours officiels. Ainsi, grâce au Réseau québécois de l’asthme et de la maladie pulmonaire obstructive chronique (RQAM) et des programmes régionaux PRIISME, 60 000 asthmatiques ont déjà été éduqués « thérapeutiquement », contre 40 000 en France (pour une population huit fois supérieure). Parallèlement, 4 000 personnels soignants ont été formés à l’éducation, contre 600 chez nous. Les plus optimistes diront que notre retard n’est pas si grand puisque nous comptons autant de centres éducatifs (une centaine). Mais c’est sans compter avec un nombre de malades cinq fois plus important et une regrettable habitude de miser uniquement sur le bénévolat des professionnels.

Bien sûr, tout n’a pas été rose chez nos cousins. « Au début, il a été très difficile de maintenir notre réseau car nous devions systématiquement quémander le renouvellement de notre budget, confirmait le Dr Manon Labrecque, directeur scientifique du RQAM, lors du Club Santé qui s’est tenu en janvier au Canada. Mais aujourd’hui, le gouvernement reconnaît notre utilité. » Tout comme est reconnue celle des pharmaciens. Les confrères hospitaliers sont intégrés, aux côtés des infirmières et des inhalothérapeutes, aux équipes d’éducateurs des centres d’enseignement aux asthmatiques (CEA).

Quant aux officinaux, ils sont pour le moment chargés de convaincre les malades mal contrôlés de se rendre dans un CEA. Après avoir accepté de se former. Mais leur rôle pourrait être prochainement étendu au suivi du traitement, en contribuant à diminuer les prises de bêta-2-agonistes et à favoriser celles des corticoïdes inhalés. Avec une rémunération spécifique à la clé.

Pour le Pr Vervloet, président de l’association Asthme et allergies, l’un des principaux moyens de faire évoluer la situation en France passe forcément par une reconnaissance, une valorisation et un remboursement de l’acte éducatif !