Ain : Quand la MMG déstabilise les gardes

La maison médicale de garde d’Ambérieu-en-Bugey, qui a ouvert ses portes en janvier 2003, fut la première en milieu rural (avec 40 généralistes pour 50 000 habitants). Son installation a ébranlé l’organisation en place. « Non associés à ce projet, nous n’avons pu anticiper l’arrivée de la MMG, regrette Jean Woessner, président du syndicat départemental. Du coup, notre tour de garde a été désorganisé. Les médecins passaient de trois à un secteur, on ne savait plus où mettre les officines de garde. »

Le Graphos (laboratoire d’analyse des systèmes de santé de Lyon-III, associé au CNRS) a suggéré des pistes : distribution d’échantillons gratuits aux patients, création d’une propharmacie ou d’une PUI. Des suggestions rejetées en bloc par les pharmaciens. « En fait, les patients se plaignaient de faire beaucoup de kilomètres pour venir à la MMG et d’en refaire parfois encore plus pour aller à l’officine de garde, tandis que les élus des communes les plus éloignées de la MMG tenaient absolument à conserver une officine de garde », remarque Jean Woessner. Finalement, le syndicat a coupé la poire en deux : quand le tour de garde échoit à l’une des douze pharmacies les plus éloignées de la MMG, une autre des huit officines les plus proches prend également sa garde. Le reste du temps, celles proches de la MMG prennent seules leurs gardes. « Globalement, nous avons presque toujours deux officines de garde en même temps, ça fonctionne. Il reste que les médecins n’assurent les gardes que jusqu’à minuit. Au-delà, il faut passer par le 15. Ils font des consultations et des ordonnances par téléphone, c’est illégal. »