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CEIPA

Publié le 12 juin 2021
Par Laura Quéré
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En France, l’addictovigilance repose sur un réseau national de 13 centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) chargés de surveiller les substances psychoactives à potentiel d’abus.

Quelles sont leurs missions ?

L’addictovigilance se définit par la surveillance des cas d’abus et de dépendance liés à la prise de toute substance ayant un effet psychoactif (médicaments, plantes ou autres substances légales ou illégales à l’exclusion de l’alcool et du tabac). Placés sous la tutelle de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), les CEIP-A ont pour principales missions :

– de recueillir et d’évaluer les données cliniques concernant les cas constatés de pharmacodépendance, d’abus ou d’usage détourné de substances psychoactives ;

– d’évaluer le risque de pharmacodépendance, d’abus et d’usage détourné de ces substances auprès des professionnels de santé ou d’autres professions dans les structures concernées (exemples : centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, centres antipoison, centres régionaux de pharmacovigilance et structures des urgences) ;

– d’informer les professionnels de la santé ou d’autres domaines sur les risques d’abus et de pharmacodépendance d’une substance ;

– de contribuer à la recherche sur le risque de pharmacodépendance, d’abus et d’usage détourné de ces substances, plantes, médicaments ou autres produits ;

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– de conduire les enquêtes et travaux demandés par le directeur général de l’ANSM ;

– de remplir auprès des établissements de santé, notamment de leurs instances consultatives spécialisées, une mission d’expertise et de conseil.

Comment sont-ils organisés ?

• Au nombre de 13 (Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nancy, Paris, Poitiers et Toulouse), les CEIP-A couvrent l’ensemble du territoire français avec chacun une zone géographique d’activité bien définie.

• Les CEIP-A reçoivent en moyenne 6 500 notifications par an en provenance des professionnels, des usagers de substances et de leur entourage. Ces centres regroupent des pharmacologues experts en addictovigilance. Outre leur mission de recensement des notifications spontanées, les experts de ces centres mettent en œuvre plusieurs dispositifs originaux de pharmacosurveillance, dont des enquêtes spécifiques, telles que le programme Osiap (Ordonnances suspectes, indicateur d’abus possibles) auprès de pharmacies partenaires, et sont en contact étroit avec les centres régionaux de pharmacovigilance, les centres antipoison, les urgences médicojudiciaires, les laboratoires de toxicologie hospitaliers, etc.

Quel intérêt pour le pharmacien d’officine ?

• Tout cas grave d’abus, de dépendance et d’usage détourné doit obligatoirement être signalé par le pharmacien au CEIP-A géographiquement compétent (liste disponible sur ansm.sante.fr).

• Les centres publient gratuitement sur leurs sites internet des bulletins et lettres d’information d’addictovigilance destinés aux professionnels de santé de la région pour les tenir informés des dernières actualités.

Sources : ansm.sante.fr ; addictovigilance.fr ; shupt.univ-lyon1.fr/addictovigilance ; legifrance.fr.