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Les vaccins obligatoires

Publié le 1 mai 2010
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Hormis quelques particularités professionnelles ou géographiques, l’obligation de vaccination en France concerne la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Choisir levaccin adéquat selon l’âge et respecter la chaîne du froid sont les points essentiels.

Les obligations

• En population générale. Seuls la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont concernés par une obligation de vaccination pour tous. Seuls les rappels pour la poliomyélite sont obligatoires jusqu’à l’âge de 13 ans (vaccin monovalent Imovax Polio). La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour les résidents du département de la Guyane.

• Les professionnels. Les étudiants et professionnels de certains secteurs de santé et de soins sont soumis à des obligations vaccinales spécifiques (rappel contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, vaccination contre l’hépatite B, la rougeole ou la typhoïde).

Respecter le schéma

• Diphtérie/tétanos/poliomyélite. Primovaccination : trois injections de vaccin trivalent diphtérie-tétanos-polyomyélite, respectivement à 2, 3 et 4 mois et rappel à 16-18 mois. Rappels ultérieurs à : 6 ans, 11-13 ans, 16-18 ans, puis tous les 10 ans.

• Coqueluche : à 2, 3, 4 et 16-18 mois, 11-13 ans, et chez l’adulte non vacciné depuis 10 ans en contact avec un nouveau-né (stratégie du cocooning).

• Hæmophilus influenzæ de type b : à 2, 3, 4 et 16-18 mois.

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• Hépatite B : à 2, 4, 16-18 mois.

• Fièvre jaune : une dose de vaccin Stamaril dès l’âge de 9 mois, valable 10 ans.

• Rattrapage : en cas d’oubli d’une injection dans le schéma de vaccination, reprendre le rythme des injections prévu sans recommencer au départ.

Délivrer le vaccin adéquat

• Dose de toxine diphtérique. Seuls les vaccins DTP contenant 30 UI par dose de toxine diphtérique sont utilisés pour la primovaccination et les rappels jusqu’à 11-13 ans. Les vaccins dTP contenant une dose réduite (au moins 2 UI par dose) sont réservés aux rappels à partir de 16-18 ans et chez l’enfant à partir de 6 ans en cas de pénurie du DTP.

• Combinés en primovaccination. Pour les trois premières injections et le premier rappel, seuls les vaccins combinant les trois valences au moins sont indiqués.

Peu de contre-indications

• Les réelles : antécédent de troubles neurologiques ou réaction allergique grave de type anaphylactique à certains composants des vaccins (gélatine, allergène lui-même, alumine, traces d’antibiotiques…).

• Les temporaires : reporter la vaccination en cas d’infections aiguës, notamment fébriles.

• Les idées reçues : prématurité, allaitement, un antécédent de mort subite du nourrisson dans la fratrie, traitement antibiotique en cours, asthme ou eczéma, antécédent de réaction locale au vaccin, ne contre-indiquent pas la vaccination.

Les réactions fréquentes

Les effets indésirables fréquemment rapportés sont : œdème, rougeur, douleur et induration au point d’injection ; fatigue et fièvre (prescription associée de paracétamol fréquente); nausées, malaises, vertiges, céphalées, arthralgie, myalgie.

Maintenir la chaîne du froid

Conserver les vaccins au réfrigérateur (2-8 °C). Les délivrer dans une pochette isotherme. Le remettre rapidement (moins de deux heures) au cœur du réfrigérateur (et non dans la porte) une fois sorti de la pochette qui sert pour le trajet chez le médecin.

Particularités

• La politique de vaccination en France est élaborée par le ministre de la Santé après avis du Haut Conseil de la santé publique.

• Seules des contre-indications formelles permettent de déroger aux vaccinations obligatoires fixées par le calendrier vaccinal.

• La chaîne du froid conditionne l’efficacité et l’innocuité des vaccins.

Repères

• La diphtérie est une toxi-infection bactérienne caractérisée par une angine pseudomenbraneuse et d’éventuelles atteintes cardiaques, rénales et neurologiques, mortelles dans 5 à 10 % des cas. Dernier cas déclaré en France en 2002.

• Le tétanos est une toxi-infection bactérienne responsable d’hypertonie musculaire accompagnée de crises spastiques. Fractures, ruptures musculaires, embolies pulmonaires sont des complications possibles. Environ 20 cas annuels en France.

• La poliomyélite est une affection virale dont la forme bénigne donne un syndrome pseudogrippal. Dans un cas pour mille, une paralysie est à l’origine de séquelles motrices ou de décès. Éradiquée en Europe depuis 2002.