Les vaccins contre les HPV 16 et 18

Infections à papillomavirus

• Contamination fréquente. Avec ou sans pénétration, tout acte sexuel est associé à un risque très fréquent d’infection par les papillomavirus (HPV). Les préservatifs réduisent le risque de dissémination sans l’éliminer totalement. Dans la grande majorité des cas, le virus provoque l’apparition de lésions passant inaperçues et régressant spontanément.

• Risque d’apparition du cancer. La persistance de certains types de virus peut aboutir à une dysplasie et à un cancer. 10 % des femmes seraient exposées à ce risque. Un cancer se développe 15 à 25 ans après l’infection initiale. Parmi les facteurs de risque associés figurent le tabagisme, la multiplicité des partenaires sexuels, l’immunodépression.

• Papillomavirus impliqués. Parmi la centaine de papillomavirus transmissibles sexuellement, une quinzaine (voir encadré) peuvent entraîner des infections responsables de cancers du col de l’utérus.

Les vaccins

Les deux vaccins récents sur le marché Gardasil (2006) et Cervarix (2007) sont des vaccins recombinants issus du génie génétique. Leurs adjuvants sont les sels d’aluminium classiques pour Gardasil et ASO4 pour Cervarix.

• Protection contre les HPV 16 et 18. Gardasil et Cervarix sont destinés à prévenir des infections dûs aux types de HPV 16 et 18, responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus.

• Gardasil plutôt que Cervarix est recommandé par le Haut conseil de la santé publique car il protège en plus contre les HPV 6 et 11 impliqués dans l’apparition de condylomes génitaux (verrues).

Indication chez la jeune fille

Selon leurs AMM, Gardasil est indiqué à partir de 9 ans, Cervarix à partir de 10 ans. Tous deux sont remboursés à 65 % chez les jeunes filles de 14 ans pour les protéger avant d’être exposées au risque d’infection à HPV, et « en rattrapage » chez les 15 à 23 ans, sous réserve que la vaccination ait lieu au plus tard dans l’année suivant le début de l’activité sexuelle.

Efficacité

Les vaccins ne protègent pas contre les infections déjà contractées (et contre 30 % environ des cancers du col de l’utérus dus à d’autres types d’HPV). La durée exacte de protection des vaccins n’est pas connue au-delà de 5 ans. La nécessité et le rythme d’éventuels rappels ne sont pas documentés.

Précautions

Différer l’injection en cas d’infection fébrile aiguë sévère. Pas d’utilisation pendant la grossesse, ni en cas d’allaitement. Effets indésirables : réactions au point d’injection, fièvre et pour Cervarix, céphalées.

Suivi gynécologique

En aucun cas, la vaccination ne dispense d’un suivi gynécologique régulier (frottis) qui permet de dépister et de traiter toutes les lésions (quelle que soit la souche de papillomavirus en cause), avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Le frottis cervico-utérin est recommandé tous les trois ans chez les femmes de 25 à 65 ans. Les deux premiers frottis devant être réalisés à un an d’intervalle. •

Particularités

•Gardasil et Cervarix protègent contre les infections liées à deux types de papillomavirus, les HPV 16 et 18 pouvant être responsables de cancers du col de l’utérus.

• Gardasil protège en plus contre les HPV 6 et 11, impliqués dans l’apparition de condylomes.

• Les deux vaccins s’adressent aux jeunes filles avant leur vie sexuelle ou dans l’année suivant le début de leur vie sexuelle.

• L’efficacité de ces vaccins n’est pas connue au-delà de cinq ans.

• La vaccination ne dispense pas d’un suivi gynécologique régulier.

Repères

Le cancer du col

• 8^e cancer chez la femme avec environ 3 400 nouveaux cas et 1 000 décès par an. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 51 ans. 10 % des femmes sont exposées à ce risque.

• 70 % des cancers du col de l’utérus sont liés à des infections aux virus HPV 16 et 18. • 30 % des cancers du col de l’utérus sont liés à des infections aux HPV 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73 et 83.