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Les troubles de l’érection

Publié le 1 mars 2005
Par Christine Julien
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Près d’un Français adulte sur quatre présenteraient des troubles de l’érection.

Des traitements efficaces leur permettent aujourd’hui de leur redonner confiance et d’éviter la spirale de l’angoisse de la performance.

Définition

Les troubles de l’érection ou dysfonctionnement érectile correspondent à l’incapacité pour un homme d’obtenir ou de maintenir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante. Appelée improprement « impuissance », cette incapacité peut être modérée, moyenne ou sévère. Elle ne doit pas être confondue avec la stérilité, les troubles orgasmiques ou ceux de l’éjaculation. D’après certaines études, les hommes considèrent qu’ils ont besoin d’une aide pour leurs troubles d’érection au bout de cinq pannes successives environ.

Prise en charge

Après un interrogatoire sur la vie du patient, le médecin procède à un examen clinique, vérifie les antécédents médicaux et la capacité du patient à avoir des relations sexuelles. Si le statut cardiovasculaire du patient n’est pas satisfaisant, les rapports sexuels sont proscrits tant que la fonction cardiaque n’est pas stabilisée (infarctus du myocarde récent, par exemple).

Les solutions thérapeutiques envisagées diffèrent selon l’étiologie, les antécédents médicaux du patient et son choix – ou, mieux, celui de son couple.

Stratégie thérapeutique

Éviction des fauteurs de troubles

De nombreux médicaments entraînent des troubles de l’érection. Si cela est possible, ils seront changés pour des molécules moins gênantes. Malheureusement, ce n’est pas toujours possible.

Prise en charge psychologique

Nombreuses sont les situations qui inhibent l’érection (mésentente dans le couple, deuil, chômage…). Parfois, le simple fait d’en parler à un médecin permet de soulager le patient et d’envisager le phénomène moins douloureusement. Pour le détendre, le médecin peut lui conseiller des techniques de relaxation voire une consultation chez un sexologue en essayant d’impliquer la partenaire.

Les traitements

Tous les traitements des troubles de l’érection se font « à la demande », c’est-à-dire avant chaque tentative de rapport sexuel. On distingue :

– Les traitements par voie orale : ce sont des médicaments facilitateurs qui requièrent une stimulation sexuelle pour être actifs.

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– Les traitements locaux : ce sont des médicaments inducteurs de l’érection qui ne nécessitent pas de stimulation sexuelle pour exercer leur érectile.

– Les traitements mécaniques : la pompe à vide (vacuum), les implants péniens ou les techniques chirurgicales de revascularisation.

Traitement par voie orale

Inhibiteurs de la phospho-diestérase de type 5

En l’absence de contre-indications, ce sont les médicaments de première intention. Trois molécules sont disponibles : sildénafil (Viagra), tadalafil (Cialis) et vardénafil (Levitra). Ces molécules, comparables en termes d’efficacité, de contre-indications et d’effets secondaires, diffèrent par leur délai, leur durée d’action, leur prise par rapport à la nourriture. Mécanisme d’action : les inhibiteurs de la phosphodiestérase 5 agissent en favorisant l’afflux de sang dans les corps caverneux et la relaxation des fibres musculaires lisses du tissu érectile, en inhibant la destruction du monoxyde d’azote par une enzyme (la phosphodiestérase). Posologie : elle est déterminée par l’expérience, l’initiation du traitement se faisant à un dosage moyen. Plusieurs essais sont parfois nécessaires avant de constater une efficacité. Contre-indications : les moins de 18 ans, en cas de pathologies cardiaques interdisant de produire un effort équivalent à celui d’un acte sexuel (maladie coronarienne évolutive, insuffisance cardiaque aiguë). La prescription est possible chez les patients coronariens à condition de pratiquer une épreuve d’effort, de même que chez les patients présentant plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires ; formellement contre-indiqués en cas de prise concomitante de dérivés nitrés (trinitrine, dinitrate et mononitrate d’isosorbide, nitroprussiate de sodium, pentaérythrityle tétranitrate, nicorandil) et de donneurs de monoxyde d’azote (linsidomine, molsidomine, stimulant sexuel de type poppers) en raison du risque de potentialisation de l’effet hypotenseur ; en cas d’antécédents récents d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus du myocarde ; hypotension (pression artérielle inférieure à 90/50 mmHg) ; insuffisance hépatique sévère ; troubles héréditaires dégénératifs de la rétine. Effets indésirables : liés à l’action vasodilatatrice, les principaux sont des rougeurs de la face, des céphalées, des dyspepsies, une congestion nasale, des modifications transitoires de la vision colorée et des vertiges et sensations ébrieuses (attention lors de la conduite de voiture et de machines !).

Médicaments indiqués dans la dysfonction érectile

• Le sildénafil (Viagra). Posologie : la dose recommandée est de 50 mg par jour, avec une moyenne de 25 à 100 mg par jour (100 mg est la dose maximale journalière). Chez les insuffisants rénaux et hépatiques, la dose est de 25 mg par jour, ainsi que chez les patients prenant des alphabloquants et certains inhibiteurs enzymatiques.

Administration : 1 heure avant toute activité sexuelle, si possible à distance d’un repas qui peut retarder l’action (notamment s’il est riche en lipides). Délai d’action : entre 12 et 37 minutes (moyenne de 25 minutes). Durée d’action : 4 à 5 heures.

• Le tadalafil (Cialis). Posologie : 10 à 20 mg au maximum par jour. Du fait de l’effet persistant plus de 24 heures, il n’est pas recommandé d’en faire un usage quotidien. Administration : 30 minutes à 12 heures avant l’activité sexuelle, pendant ou à distance des repas. Délai d’action : environ 30 minutes. Durée d’action : jusqu’à 36 heures.

• Le vardénafil (Levitra). Posologie : la dose recommandée est de 10 mg par jour (entre 5 à 20 mg par jour), la dose maximale journalière de 20 mg. Administration : 25 à 60 minutes avant toute activité sexuelle, de préférence en dehors d’un repas riche en graisses pour ne pas retarder le délai d’action. Délai d’action : 15 à 25 minutes. Durée d’action : 4 à 5 heures.

Le chlorhydrate d’apomorphine (Uprima)

Uprima est le dernier chlorhydrate d’apomorphine (dérivé morphinique de synthèse) sur le marché, Ixense ayant été retiré. Mécanisme d’action : l’apomorphine inhibe les influx sympathiques bloquant l’érection et stimule les influx parasympathiques la favorisant grâce à une activité agoniste dopaminergique centrale, essentiellement au niveau de l’hypothalamus, centre relais de l’érection. Posologie : 2 mg pouvant aller à 3 mg ultérieurement, en respectant un délai de 8 heures entre deux prises. Mode d’administration : 20 minutes avant l’activité sexuelle en respectant le mode exact d’administration sublinguale : boire un verre d’eau avant de placer le comprimé sous la langue qui sera dissous en 10 minutes environ. Si une partie du comprimé est encore présente dans la bouche après 20 minutes, elle peut être avalée. Délai d’action : environ 18 à 19 minutes après la mise en place du comprimé sous la langue. Durée d’action : environ 4 heures. Contre indication : tous les patients pour lesquels une activité sexuelle est déconseillée (angor instable, antécédent récent d’infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque sévère…).

La yohimbine

La yohimbine (Yohimbine Houdé, Yocoral), dont l’efficacité est controversée, est un traitement d’appoint de l’insuffisance érectile. Bloquant les récepteurs alpha-2-adrénergiques, la yohimbine interagirait avec les neurotransmissions cholinergiques et dopaminergiques en ayant une action centrale mais aussi périphérique. Elle n’est pas indiquée dans les troubles sévères de l’érection. Elle est souvent proposée aux patients chez lesquels aucun trouble organique n’a été suspecté de participer au dysfonctionnement érectile. Son action est brève et nécessite plusieurs prises par jour. Mode d’administration : 12 à 20 mg par jour en trois prises, à distance des repas. Délai d’action : 2 à 3 semaines.

Traitements locaux

Principe : il s’agit de délivrer dans ou à proximité du tissu érectile une substance ayant la capacité de provoquer une relaxation des fibres musculaires lisses caverneuses. Pour exercer leurs effets, ces traitements ne nécessitent pas de stimulation sexuelle. De plus, le délai d’obtention de l’érection est très court, dans les minutes suivant la délivrance locale du produit. Indication : outre le choix personnel, les traitements locaux sont une alternative pour les patients ne supportant pas les traitements oraux ou en échec, ou pour lesquels ils sont contre-indiqués.

Les injections intracaverneuses

• Alprostadil (Caverject, Edex)

L’alprostadil est une prostaglandine aux propriétés relaxantes des fibres musculaires lisses des corps caverneux et de l’artère caverneuse dont elle augmente le débit. Elle induit une érection dans 70 à 80 % des cas quelle que soit la cause de la dysfonction érectile. Son utilisation est déconseillée chez les patients ayant présenté un accident cardiovasculaire dans les trois mois précédents et dont l’état cardiovasculaire n’est pas stabilisé. Posologie : 5 à 20 µg par jour. Le rythme maximal est de une injection par jour et de deux par semaine avec un intervalle d’au moins 24 heures entre deux injections. Au bout d’une dizaine d’utilisations, le traitement est réévaluée. Délai d’action : érection complète entre 5 à 10 minutes après l’injection. L’érection ne doit pas durer plus d’une heure. Modalités d’injection : la première est obligatoirement effectuée en milieu médical. Une fois la dose efficace déterminée et le mode d’injection expliqué au patient, l’auto-injection pourra être réalisée à domicile. En pratique : (voir p. 23). Après reconstitution extemporanée de la solution, et dans de rigoureuses conditions d’asepsie, l’injection est réalisée dans le corps caverneux, sur la face latérale, à droite ou à gauche du pénis. Prendre garde à ne pas injecter dans les veines du pénis ou les nerfs du côté supérieur, et dans l’urètre du côté inférieur. L’injection doit être terminée dans les 5 à 10 secondes et le point d’injection doit être comprimé manuellement durant 2 à 3 minutes pour éviter un hématome. Toute solution non utilisée doit être éliminée. Edex Cartouche peut s’utiliser avec un stylo injecteur réutilisable spécifique Easy Duo, vendu séparément (ACL : 758 231.8). Effets secondaires : l’alprostadil peut provoquer une érection prolongée, voire un priapisme, une fibrose des corps caverneux et des douleurs. Précautions : le patient ne doit pas augmenter la dose prescrite de son propre chef. Il doit conserver sur lui le numéro de téléphone du médecin en charge de son traitement. En cas d’érections prolongées (pendant 3 heures), en raison du risque de fibrose des corps caverneux, le patient nécessite un traitement spécialisé en urgence. L’alprostadil passant dans le sperme et le liquide séminal, le traitement est déconseillé chez les hommes dont la partenaire est enceinte ou susceptible de l’être.

• Moxisylyte (Icavex)

Également traitement facilitateur, le moxisylyte est utilisé pour ses propriété vasodilatatrices (alphabloquant) entraînant la relaxation des fibres musculaires lisses caverneuses. Il réalise plutôt une tumescence qu’une érection. Posologie : 10 à 20 mg avec une injection maximale par jour et pas plus de trois par semaine, avec un intervalle d’au moins 24 heures entre les deux. Délai d’action : 5 à 10 minutes sans stimulation sexuelle. Conservation : après reconstitution, la solution se conserve 6 heures. Mode d’emploi : la première injection est obligatoirement effectuée en milieu médical. Une fois la dose efficace déterminée et le mode d’injection expliqué au patient, l’auto-injection pourra être réalisée à domicile. Après reconstitution extemporanée de la solution, et dans de rigoureuses conditions d’asepsie, l’injection est réalisée dans le corps caverneux, sur la face latérale, à droite ou à gauche du pénis. Prendre garde à ne pas injecter dans les veines du pénis ou les nerfs du côté supérieur, et dans l’urètre du côté inférieur. L’injection doit être terminée dans les 5 à 10 secondes et le point d’injection doit être comprimé manuellement durant 2 à 3 minutes pour éviter un hématome. Il est conseillé de rester allongé 30 minutes après l’injection. Toute solution non utilisée doit être éliminée. Le site d’injection est changé à chaque administration. Effets indésirables : risque d’hypotension orthostatique, de vertiges et de somnolence pouvant rendre dangereuse la conduite automobile ou celle de machines. Précaution : le patient ne doit pas augmenter la dose prescrite de son propre chef. Il doit conserver sur lui le numéro de téléphone du médecin en charge de son traitement. En cas d’érections prolongées (3 heures), en raison du risque de fibrose des corps caverneux, le patient nécessite un traitement spécialisé en urgence.

La voie transurétrale (Muse)

Le bâton pour usage urétral Muse est à base d’alprostadil, prostaglandine vasodilatatrice. Posologie : dose initiale de 250 µg à augmenter par paliers de 500 à 1 000 µg jusqu’à l’obtention d’une réponse satisfaisante. Ne pas dépasser deux doses par jours et ne pas utiliser plus de sept doses par période de sept jours. Délai d’action : en 5 à 10 minutes. Durée d’action : 30 à 60 minutes environ. Administration : les premières doses s’administrent sous contrôle du médecin. Ensuite, le malade peut s’auto-administrer l’alprostadil à domicile. Mode d’emploi : uriner avant toute application pour faciliter l’introduction du produit et sa dissolution. Ôter le capuchon du bâton, étirer le pénis au maximum de sa longueur avant d’introduire la tige de l’applicateur dans l’urètre. Appuyer sur le bouton-poussoir pour expulser le produit dans l’urètre et effectuer un mouvement de va-et-vient latéral avant de retirer l’applicateur. Le pénis est ensuite roulé entre la paume des mains durant 10 secondes au minimum pour bien répartir le produit. Si une brûlure survient, il est conseiller de continuer ce mouvement de roulement pendant 30 à 60 secondes jusqu’à cessation de la brûlure. Après l’introduction, marcher environ 10 minutes jusqu’à l’arrivée de l’érection (on peut s’asseoir également). Effets secondaires : de légers saignements au niveau de la muqueuse urétrale peuvent survenir, d’autant plus si le malade est sous anticoagulant. Précautions : éviter son utilisation chez un patient dont la femme est ou désire être enceinte.

Les cas d’érections prolongées (4 heures) sont faibles mais doivent être signalés au médecin. Tout priapisme nécessite une prise en charge rapide en milieu spécialisé.

Traitements mécaniques

Vacuum

Le vacuum ou pompe à vide est un dispositif mécanique constitué d’un cylindre de matière plastique et d’une pompe permettant d’y faire le vide. Mode d’emploi : un anneau de caoutchouc est préalablement inséré à la base d’un cylindre que l’on va placer autour du pénis et fermement appuyer contre le pubis. La pompe est activée le plus souvent manuellement (par une sorte de bouton-poussoir à l’extrémité distale du cylindre) de façon à créer un vide dans le cylindre. Ainsi, le sang aspiré vient engorger les corps caverneux, induisant une rigidité. L’anneau de caoutchouc est alors glissé autour de la racine du pénis pour retenir le sang tel un garrot et maintenir l’érection. Ensuite, le cylindre est retiré. L’anneau peut être maintenu en place durant 30 minutes. Inconvénient : sensation de refroidissement, douleurs modérées. L’anneau peut empêcher le sperme d’être expulsé au moment de l’éjaculation. Il s’écoulera lors du retrait de l’anneau. Nécessite une bonne communication avec la ou le partenaire. Avantage : traitement économique vite amorti.

Pose d’implants

Technique peu diffusée en Europe, la pose d’implant pénien garde une place en dernière intention. Près de trois cents implants sont posés annuellement en France. Les prothèses ne modifient en rien l’innervation du pénis. Elles présentent un risque infectieux, notamment chez les diabétiques.

• Les prothèses semi-rigides : il s’agit de cylindres insérés chirurgicalement à l’intérieur des deux corps caverneux. Ces prothèses rendent le pénis suffisamment rigide pour la pénétration même en l’absence de véritable érection. Leur extrémité est fixée à l’intérieur du ventre sur les os du pubis. Le patient peut placer manuellement le pénis selon la position la plus adaptée selon la situation (rapport sexuel, uriner, repos). Inconvénient : l’érection semi-permanente est difficile à dissimuler et pas toujours suffisante pour un rapport satisfaisant. Avantage : le prix.

• Les prothèses gonflables : deux cylindres, placés chirurgicalement dans les corps caverneux, sont gonflés à partir d’un troisième réservoir externe placé par exemple sous la paroi abdominale. Une minipompe manuelle fait passer un liquide soit dans les prothèses pour obtenir une érection suffisante, soit dans le réservoir pour la faire disparaître. Avantage : aspect plus naturel du pénis. Inconvénient : onéreux et risque de pannes techniques pour un matériel assez compliqué.

La chirurgie

La chirurgie artérielle est une technique dont le but est d’augmenter l’afflux et la pression du sang à l’intérieur du pénis. On recourt à cette chirurgie lorsque les artères amenant le sang au pénis ont été endommagées (cas des hommes jeunes ayant eu une fracture du bassin). Rare et plutôt chez les hommes de moins de 50 ans. Elle consiste à connecter un vaisseau sanguin en bon état (un vaisseau de la paroi abdominale) à une artère du pénis de façon à court circuiter le blocage artériel.

Vie quotidienne

Combattre les idées fausses

Tous les troubles de l’érection ne se résolvent pas grâce à la fameuse « pilule bleue » (couleur des comprimés de Viagra). Parfois, le simple fait d’en parler à son médecin, voire au sein de la relation amoureuse, peut dénouer le problème. Il faut aussi se méfier des images de performance renvoyées parfois par la société (homme égale érection…), sans parler des adeptes de films X qui tentent de faire croire aux hommes d’improbables prouesses. Les hommes ont un rapport au corps différent de celui de la femme. Certaines femmes, depuis longtemps en couple ou à la ménopause, ou pour de nombreuses autres raisons, se satisfont assez bien de l’absence de rapports sexuels. Leur compagnon cesse de leur proposer des relations. Lorsque, au bout de plusieurs années, les hommes en parlent ou tentent d’y remédier, c’est toute la sexualité qui doit être remise « en marche », avec une approche de la sensualité à redécouvrir.

Tabac et alcool

Tabac et alcool ne font pas bon ménage avec la vascularisation. Dans la mesure du possible, les patients traités pour dysfonctionnement érectile seront encouragés à limiter leur consommation à un usage festif. Si quelques verres peuvent améliorer l’érection (diminution de l’anxiété et effet vasodilatateur), des doses élevées ou un alcoolisme chronique sont néfastes (altération des nerfs périphériques).

Facteurs de risque

Pour limiter l’impact de certaines pathologies sur le fonctionnement érectile (diabète, hypertension…), rien ne vaut une bonne observance des traitements en cours. Une tension satisfaisante, un bon équilibre glycémique, un bilan lipidique correct sont autant d’atouts pour limiter les ennuis vasculaires.

Remboursement de l’alprostadil

L’alprostadil en injection intracaverneuse (Edex, Icavex) est pris en charge à 35 % par l’assurance maladie selon la procédure des médicaments d’exception pour les patients dont les troubles de l’érection sont dus à une atteinte organique grave : paraplégie et tétraplégie, séquelles de chirurgie (prostatectomie, anévrisme de l’aorte…), de radiothérapie ou du priapisme, neuropathie diabétique avérée, sclérose en plaques.

Gros plan

Comment utiliser les inhibiteurs de la phosphodiestérase 5

Le bon timing

Pas de précipitation. Après la prise du médicament, l’homme a largement le temps de dîner ou bien de prendre un bain par exemple.

En effet, Viagra a une durée d’action de 6 à 10 heures, Levitra 18 heures et jusqu’à 48 heures pour Cialis.

Pour ceux qui n’aiment pas prévoir, le médecin propose de prendre du Cialis deux fois par semaine (en raison de sa longue durée d’action) ou le vendredi soir s’ils ont prévu d’avoir des relations sexuelles durant le week-end.

Les bons réflexes

Tâcher d’oublier le comprimé une fois qu’il est pris. L’homme ne doit pas se sentir obligé d’avoir un rapport. Envie et décontraction sont les mots d’ordre. Suivre scrupuleusement la posologie et signaler à son médecin toute perte d’efficacité.

Les interdits

– L’emploi de stimulants sexuels type poppers (sous peine d’accidents).

– Faire essayer à autrui son traitement.

– Des contre-indications graves existent et nécessitent une consultation médicale.

Gros plan

Le médicament pour éviter l’angoisse de la performance

Il n’y a jamais d’urgence à prescrire un médicament pour faciliter l’érection. Les mésententes dans le couple, le sentiment de dévalorisation ne sont jamais résolus par un médicament. Mais un traitement oral facilitateur de l’érection peut aider à lever le frein de l’érection plus rapidement, grâce à son action pharmacologique et au fait de se sentir aidé. Il permet d’éviter le cercle vicieux de l’angoisse de la performance.

D’autant plus que les hommes ayant ce genre de problèmes éprouvent souvent des sentiments de dévalorisation et d’humiliation. En outre, des pensées agressives ou négatives pourront empêcher l’homme de maintenir son sexe en érection ou à lever son inhibition. Par exemple, un homme souffrant du dos évitera, lors du rapport sexuel, de bouger pour ne pas avoir encore plus mal.

Pourquoi les hommes ont une érection le matin ?

Les hommes ont entre trois à six érections par nuit, lorsque le frein du cerveau est levé (sommeil paradoxal). Il se réveille parfois au moment où il a une érection.

Pourquoi certains paraplégiques conservent des érections ?

Les paraplégiques qui présentent des lésions hautes (au niveau du cou) continuent de fonctionner de façon réflexe.

Pourquoi un homme qui désire une érection ne peut pas la provoquer ?

L’érection ne se commande pas par la volonté, c’est un mécanisme réflexe.

Qu’est ce que le priapisme ?

Le priapisme est une érection rigide durant plus de 6 heures.

Pendant combien de temps peut-on prendre du Viagra, du Cialis ou du Levitra ?

En l’absence de contre-indications médicales, il n’y pas de limite dans le temps.

Faut-il obligatoirement soigner un trouble de l’érection ?

Non, mais il faut toujours informer que des traitements existent. Par pudeur, souvent, les hommes n’osent pas aborder le sujet.

Pourquoi les hommes âgés sont plus concernés par les troubles de l’érection ?

En raison du vieillissement des fibres musculaires lisses, de l’émoussement du désir, de l’augmentation des pathologies et des traitements nuisant à une bonne érection.

Comment choisir entre Viagra, Levitra et Cialis ?

Le Viagra est privilégié chez les patients à l’état vasculaire précaire, Levitra pour ceux qui souhaitent l’action la plus rapide et Cialis chez les hommes « hermétiques » à toute discussion avec la partenaire.

Apprendre la technique d’injection intra-caverneuse

1 Se laver les mains avec du savon. Pousser le piston de la seringue jusqu’à la production de la dose prescrite. L’air est chassé de la seringue, une goutte de produit doit sortir de l’aiguille.

2 En position assise ou débout, désinfecter la partie latérale de la verge où se fait l’injection (jamais sur le dessus, ni déssous, ni dans le gland, ni dans une veine).

3 Tenir le pénis dans le main et piquer en enfonçant d’un mouvement net toute l’aiguille, perpendiculairement à la peau. Injecter le produit lentement.

4 Retirer la seringue et faire un point de compression pendant une minute avec une compresse de désintectant. Jeter l’aiguille qui est à usage unique stricte.

Psychologie

Aborder la question au comptoir

Malgré la forte prévalence des dysfonctionnements érectiles, peu d’hommes consultent (un sur quatre environ). Le sujet reste encore tabou et il est très difficile d’aborder la question au comptoir, sans parler de l’absence du fameux espace de confidentialité.

Avec précautions, il est possible d’aborder le sujet chez les patients souffrant de pathologies pourvoyeuses de troubles de l’érection (diabète, affections cardiovasculaires, hypertension artérielle, adénome de la prostate, pathologies rhumatismales et cancéreuses, dépression). À condition de bien connaître son patient, d’avoir une relation de confiance avec lui et que les autres clients ne soient pas agglutinés derrière ! On peut aborder le patient de la façon suivante : « Je vois que votre diabète va mieux, vous prenez bien votre traitement. Je voulais vous dire que de nombreuses études montrent que l’érection est parfois un peu diminuée chez les patients diabétiques. C’est tout à fait normal. » Si à ce moment-là, le patient se confie, rajoutez : « Si vous avez aussi des problèmes, ce n’est pas honteux, c’est normal. Vous êtes comme de nombreux autres patients. Il existe des moyens d’agir avec des traitements efficaces. Vous devriez en parler à votre médecin. »

Si vous ne vous sentez pas capable de le faire ou si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez toujours afficher une pancarte avec le numéro de téléphone de l’ADIRS* (Association pour le développement de l’information et de la recherche de la sexualité), qui répond de façon anonyme aux questions sur la sexualité et ses problèmes. Des professionnels peuvent orienter le patient vers une consultation ou un médecin spécialisés dans ces troubles.

Parfois, le dialogue est plus facile avec les femmes. Au détour de la délivrance d’une ordonnance pour le mari, on peut aborder la question de la fonction érectile.

*ADIRS, BP 63, 59003 Lille Cedex.

Numéro de téléphone Indigo : 0 825 000 010 (0,15 € TTC/minute).

Site Internet :