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Les sulfamides hypoglycémiants
Les sulfamides hypoglycémiants font partie des traitements indiqués dans le diabète de type 2. Leur principal inconvénient est de favoriser des hypoglycémies, parfois graves.
L’effet insulinosécréteur
Les sulfamides hypoglycémiants sont des insulinosécréteurs : ils stimulent la sécrétion d’insuline pancréatique. Ils exposent donc à un risque d’hypoglycémie plus grave et plus prolongée que sous insuline.
Des durées différentes
Les sulfamides se distinguent par leur durée d’action (indépendante de la demi-vie plasmatique), ce qui détermine le nombre de prises par jour, de 1 à 3 (voir tableau).
Le mode de prise
Un sulfamide se prend toujours avec un repas (juste avant ou au cours), jamais le ventre vide. En cas d’oubli, ne pas le prendre à distance du repas. Augmenter l’apport en sucres lents en cas d’activité physique inhabituelle (et/ou prévoir une collation).
Les effets indésirables
• Les hypoglycémies. Elles sont plus fréquentes chez les plus de 65 ans et en cas d’insuffisance rénale (posologie moindre dans ces cas), et plus fréquentes et plus graves avec les sulfamides de longue durée d’action. Le glipizide LP (Ozidia) est contre-indiqué au-delà de 65 ans. Autres facteurs de risque : « sauter » un repas, apport glucidique insuffisant, exercice physique inhabituel, alcool, association à un médicament potentialisateur, posologie d’instauration trop rapide, hépatopathies.
• La prise de poids. D’environ 2 à 3 kg, elle est secondaire à la stimulation de l’insulinosécrétion (augmentation de l’appétit). Elle a un effet négatif sur l’équilibre glycémique.
• Surveillance régulière. NFS et fonction hépatique (risque rare de complications hématologiques ou hépatiques).
Les interactions
• Contre-indiquée : miconazole toute forme (risque de coma hypoglycémique).
• Associations déconseillées : phénylbutazone (risque d’hypoglycémie), danazol (hyperglycémiant) et alcool (risque d’hypoglycémie et effet antabuse pour glibenclamide et glipizide). L’hypoglycémie est majorée en association aux « incrétines » (exénatide…), aux IEC, au fluconazole. Les bêtabloquants masquent les signes annonçant une hypoglycémie.
Le risque hypoglycémique
• Reconnaître. Les signes précurseurs : sensation de fatigue, de faim, pâleur, sueurs, tremblements, troubles visuels ou état de confusion.
• Anticiper. Avoir toujours sur soi de quoi se resucrer rapidement : 3 morceaux de sucre (ou 25 ml de jus de fruit ou 1/2 verre de sirop ou de soda non light). Compléter par un apport de sucres lents (pains, biscuits).
• Surveiller. L’autosurveillance glycémique est recommandée. Surveiller en particulier l’hypoglycémie de fin d’après-midi.
Particularités
• Administration orale aux repas en 1 à 3 prises par jour selon la durée d’action.
• Risque d’hypoglycémies, notamment chez les plus de 65 ans et avec les molécules à longue durée d’action ou à action puissante.
• Autosurveillance glycémique recommandée : surveiller la glycémie de fin d’après midi (risque hypoglycémique plus élevé).
• Contre-indiqués en cas de grossesse et allaitement (passage à l’insuline).
Repères
Les sulfamides hypoglycémiants sont classiquement indiqués en bithérapie, en association à la metformine (médicament de référence en monothérapie). Ils sont indiqués d’emblée en monothérapie en cas d’hyperglycémie marquée. Objectif : HbA1c < 6,5 % (en début de diabète) ou < 7 % (si diabète plus ancien). Ils sont également employés en trithérapie.
Précision
Dans le précédent article sur les benzodiazépines (Porphyre n° 469), le tableau est incomplet. Dans la colonne indication « insomnie » manquaient la zopiclone (Imovane) et le zolpidem (Stilnox). Toutes nos excuses.
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