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Les neuroleptiques

Publié le 1 octobre 2009
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Plus ou moins sédatifs, plus ou moins incisifs, les neuroleptiques (NLP) se distinguent aussi par leurs effets indésirables. Les nouvelles générations possèdent moins d’effets extrapyramidaux mais davantage d’effets métaboliques.

Deux générations

Les NLP de 1ère génération dits « conventionnels » ou « classiques » bloquent surtout les récepteurs dopaminergiques centraux D2, d’où leur grande efficacité sur les délires et les hallucinations. Mais ils présentent des effets indésirables extrapyramidaux.

Les NLP de 2ème génération dits « atypiques » se lient à d’autres récepteurs dopaminergiques et sérotoninergiques, d’où leur efficacité sur les signes négatifs de la psychose et les troubles cognitifs, avec moins d’effets indésirables neurologiques mais davantage de troubles métaboliques (diabète, hypertriglycéridémie).

Effets indésirables

Neurovégétatifs : effets atropiniques (sècheresse buccale, dysurie, constipation, tachycardie, confusion), plus marqués avec les NLP typiques ; hypotension orthostatique ; le syndrome malin (hyperthermie, rigidité musculaire, troubles nerveux, altération de la conscience) rare (0,5 %) mais à fort potentiel mortel, peut survenir avec tous les NLP ; troubles de la régulation thermique (hypothermie lors d’exposition au froid, hyperthermie à la chaleur).

Neurologiques. Les effets extrapyramidaux (dyskinésie, syndrome parkinsonien…) concernent essentiellement les NLP typiques. Des dyskinésies tardives peuvent survenir après plusieurs années de traitement, y compris avec les NLP atypiques. Ces effets sont pris en charge par des correcteurs (Lepticur).

Psychiques : sédation, confusion, anxiété, indifférence psychomotrice, dépression.

Endocriniens et métaboliques : hyperprolactinémie (gynécomastie, galactorrhée, impuissance, frigidité, aménorrhée), prise de poids importante avec les NLP atypiques (clozapine, olanzapine…) avec sensation de satiété perturbée, anomalies lipidiques, diabète, hyponatrémie. Les troubles métaboliques et la prise de poids, plus fréquents avec les NLP atypiques, augmentent par ailleurs le risque cardio-vasculaire.

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Cardiaques: allongement du QT, risque de mort subite avec certains neuroleptiques.

Divers : leucopénie, photosensibilisation (avec les phéothiazines), agranulocytose (Leponex), dépôt cornéen…

Hygiène de vie

– Contrôle ophtalmologique régulier dans les zones ensoleillées (possibles dépôts cornéens et cristalliniens).

– Faire surveiller régulièrement ses dents (risque de carie) en raison de la baisse de sécrétion salivaire.

– Utiliser un écran haute protection en cas d’exposition solaire.

– Boire suffisammentnotamment lors de canicule (le corps réagit moins bien à la chaleur). – Manger équilibré et avoir une activité physique régulière.

Interactions

Médicaments contre-indiqués : dopaminergiques non antiparkinsoniens (1) et alcool.

Médicaments déconseillés :

– Pour tous sauf clozapine : dopaminergiques antiparkinsoniens(2) et levodopa.

– Pour chlorpromazine, fluphénazine, halopéridol : lithium.

– Pour les NLP de 1ère génération, torsadogènes : autres médicaments susceptibles d’entraîner des torsades de pointe (3). •

Particularités

• Indication principale : les psychoses. Ils ne les guérissent pas mais en contrôlent les symptômes .

• Autres indications : états d’agitation et d’agressivité, insomnies rebelles…

Repères

Les psychoses

Les psychoses sont des maladies mentales touchant la globalité de la personnalité. Elles modifient le rapport à la réalité du patient qui ne reconnaît pas ces modalités d’expression comme anormales (à la différence des névroses).

Elles se manifestent par des signes positifs (délire, hallucination) et négatifs (repli sur soi, appauvrissement de la pensée, absence d’élan vital, troubles cognitifs…).

(1) Agonistes dopaminergiques non antiparkinsoniens : cabergoline (Dostinex), quinazolide (Norprolac).

(2) Agonistes dopaminergiques antiparkinsoniens : amantadine, apomorphine, bromocriptine, cabergoline, entacapone, lisuride, pergolide, piribédil, pramipexole, quinagolide, rasagiline, ropinirole, selegiline.

(3) Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointe : antiarythmiques de classe I a (quinidine, hydroquinidine, disopyramide) et de classe III (amiodarone, dofétilide, ibutilide, sotalol), bépridil, cisapride, mizolastine, moxifloxacine…