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Les anti-inflammatoires stéroïdiens (glucocorticoïdes)
Les anti-inflammatoire stéroïdiens ou glucocorticoïdes sont utilisés dans de multiples indications par voie générale ou locale. Conseils et recommandations diffèrent selon la voie d’administration et la durée du traitement.
Trois grandes propriétés
Les anti-inflamatoires stéroïdiens (AIS) ou glucocorticoïdes ont trois principales propriétés pharmacologiques : anti-inflammatoires, suppressives et métaboliques. Leurs indications sont nombreuses et variées, parfois conditionnées par les formes galéniques (fluticasone utilisée par inhalation dans le traitement de l’asthme et en dermocorticothérapie). Les principaux domaines d’utilisation : ORL, pneumologie (asthme et BPCO) maladies rhumatismales, dermatologie (psoriasis, eczéma…), greffes d’organe, certaines maladies à composante immunologique…
Paramètres métaboliques perturbés
Leur action sur de nombreux paramètres métaboliques est à l’origine de leurs multiples effets indésirables. Ils concernent surtout la voie orale. Leur risque de survenue augmente avec la durée du traitement et la posologie employée. La corticothérapie a un retentissement marqué sur le métabolisme lipidique, glucidique, protéique, osseux, sur le métabolisme hypothalamo-hypophyso-surrénalien et l’équilibre ionique : rétention hydrosodée, hypokaliémie, hyperglycémie, hyperlipidémie, retard de croissance, obésité, atrophie musculaire, aménorrhée, acné, atrophie cutanée, ulcères gastroduodénaux, potentialisation du risque infectieux…
Administration peu variable
• Généralement : prise unique de préférence le matin pour respecter la sécrétion physiologique (effet suppresseur sur la corticosurrénale moins important) et pour limiter les troubles du sommeil (excitation et troubles du sommeil fréquents).
•Trois exceptions : en phase aiguë d’une pathologie où le traitement est débuté sans attendre ; fragmentation d’une dose journalière importante (deux prises, matin et midi généralement) ; prise vespérale si douleurs nocturnes (certaines pathologies inflammatoires).
Surveillance
• Courte durée : aucune précaution, ni régime particulier pour une prise orale courte (environ 10 jours).
•Au long cours : la prévention des effets indésirables et une surveillance clinique et biologique sont indispensables si les AIS sont administrés sur plusieurs mois, voire années.
Régime alimentaire : régime sans sel (dès 0,5 mg/kg/j de prednisone), riche en protides, en calcium et potassium (banane, chocolat, épinard…) et pauvre en glucides et lipides. Risque infectieux : les corticoïdes diminuent les défenses immunitaires. Consulter en cas de fièvre ou de signes d’infection. Les vaccins vivants sont contre-indiqués (rougeole, oreillons, rubéole, fièvre jaune, varicelle).
Surveillance clinique : poids, tension artérielle. Surveillance biologique : kaliémie, calcémie, créatininémie et glycémie sont à surveiller. Un apport de potassium est justifié en cas de traitement à fortes doses au long cours. Calcium et vitamine D sont nécessaires (éventuellement biphosphonate) dans les traitements au long cours (supérieure à trois mois et à dose supérieure à 7,5 mg par jour d’équivalent prednisone). Surveillance oculaire : tous les six à douze mois, en raison du risque de cataracte ou de glaucome.
Arrêt d’un long traitement
Progressif en cas d’administration prolongée (supérieure à trois/quatre semaines) car il existe un risque de rechute de la maladie et d’insuffisance surrénalienne (urgence médicale). En pratique : décroissance par paliers (dose diminuée de 10 % tous les sept à quinze jours par exemple…).
Interactions médicamenteuses
Ces interactions sont nombreuses. Les inducteurs enzymatiques peuvent réduire leur efficacité. L’hypokaliémie majore le risque d’effets indésirables des antiarythmiques, digitaliques, anticoagulants (renforcer la surveillance de l’INR)… Ils peuvent aggraver un diabète et diminuer l’efficacité de l’insuline. Pas d’AINS ni de salicylés en automédication pendant une corticothérapie orale. •
Particularités
• Les anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) ou glucocorticoïdes, voire corticoïdes dans le langage courant ont de nombreux effets indésirables dans les traitements au long cours.
• Les voies d’administration sont multiples : générale, inhalée, nasale, parentérale (IM ou IV), locale (percutanée, ophtalmique).
• Une corticothérapie orale au long cours nécessite une surveillance clinique et biologique et un arrêt progressif pour éviter le risque d’effet rebond et d’insuffisance surrénalienne.
Repères
• Les glucocorticoïdes sont des médicaments dérivés de la cortisone, hormone sécrétée par les glandes surrénales dont les 2/3 de la sécrétion physiologique s’effectue le matin. Lors du traitement, les surrénales se mettent au repos.
• Les molécules ont une puissance et une durée d’action plus ou moins importante qui conditionne l’effet freinateur sur les glandes surrénales : la puissance relative est de 1 pour le cortisol (Hydrocortisone), proche de l’hormone naturelle, de 4 pour la prednisone (Cortancyl) et la prednisolone (Solupred), de 30 pour la bêtaméthasone (Celestene).
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