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- Le prélèvement sanguin
UNE PONCTION VEINEUSE COURANTE
C’est quoi ?
La « prise de sang », ou ponction veineuse, consiste à prélever une quantité de sang à partir d’une veine, le plus souvent au niveau du pli du coude, grâce à une aiguille appropriée. La ponction peut aussi se faire directement sur un cathéter court ou long via une chambre implantable.
Combien ?
La quantité prélevée reste infime ; au maximum 10 tubes de sang sont prélevés (1 tube = 5 ml), ce qui est peu au regard du volume sanguin total (5 l), et bien moindre que lors d’un don de sang (0,5 l).
Qui la fait ?
Elle est réalisée par un infirmier, une sage-femme, un biologiste médical, un médecin ou un technicien de laboratoire formé, en vue d’examens biologiques : diagnostic (infection, troubles biochimiques, marqueurs spécifiques…), surveillance thérapeutique (INR, dosage médicamenteux…), bilans pré-opératoires (hémostase…) ou prénataux (toxoplasmose, VIH…)…
Quels conseils ?
Dans tous les cas, dites au patient d’appeler son laboratoire avec la prescription sous les yeux afin de se faire préciser les conditions optimales de prélèvement. La plupart des analyses doivent être réalisées le matin avant 10 heures en raison de la variation des examens au cours de la journée, et à jeun d’au moins trois heures sinon le sérum est trouble.
DE RARES CONTRE-INDICATIONS
La ponction au niveau du bras n’est pas indiquée en cas de présence d’un dispositif de fistule rénale (communication entre artère et veine) pour hémodialyse, d’une perfusion, d’une hémiplégie (du côté du bras paralysé), d’une dermatose locale étendue, du côté du sein opéré (mammectomie).
DE RARES EFFETS INDÉSIRABLES
> Le malaise vagal : il est dû au stress et au jeûne et non à la quantité de sang prélevée ; le rétablissement est rapide (15 minutes).
> Hématome au point de ponction : si la prise de sang est difficile, si la veine est petite (transpercée), si le patient est sous anticoagulant, l’hématome peut apparaître quelques jours après, sans gravité, et être traité comme un hématome classique.
LES FACTEURS INFLUENTS
Des facteurs « pré-analyses » sont susceptibles d’influencer la qualité des dosages.
Les aliments
Ils troublent le sérum et peuvent perturber la réalisation des tests. De plus, ils contiennent les substances à doser : glucose, triglycérides… Pour ces raisons, il est recommandé de respecter un jeûne strict, sans rien manger ni boire d’autre que de l’eau, durant :
> 12 heures : obligatoire pour les bilans lipidiques (formulés ainsi sur les ordonnances) avec cholestérol, HDL, LDL, apolipoprotéines A1 et B et triglycérides ; à associer à un régime « normal » les trois jours précédents : pas de pizzas, de frites, de fast-food, d’os à moelle !
> 10 à 12 heures : obligatoire pour glycémies et hyperglycémies provoquées (HGPO et test O’Sullivan) ; 9 heures tolérées en cas d’impossibilité de jeûner davantage (diabétiques), maximum de 14 heures (ensuite, il y a relargage de sucre dans le sang).
> 8 heures au moins : lactates, CTX CrossLaps (marqueur de résorption osseuse), acide urique, vitamine D, vitamine B12, bilan phosphocalcique, PTH, électrophorèse des protéines, immunofixation, bilan martial (fer et capacité de fixation du fer), cortisol.
> jeûne préférable bien que non obligatoire pour : albumine, créatinine, hormones (estradiol, T3/T4, FSH, HCG, LH, testostérone…), PSA/PSA libre, alpha-foetoprotéine (AFP), ionogramme Na, K, Cl…, NFS (numération formule sanguine), plaquettes, transaminases (ASAT, ALAT), vitesse de sédimentation (VS)… Dans tous les cas, conseiller un repas léger en graisses deux heures avant au moins.
À noter : chez les nouveau-nés et les nourrissons, le jeûne est impossible ; le prélèvement est réalisé juste avant la prochaine prise de lait/repas.
Les boissons
> La caféine stimule l’excrétion des catécholamines (dopamine, adrénaline…) ; elle augmente la concentration des acides gras libres, du glycérol, des lipides, de la glycémie… et stimule la diurèse avec effets sur le dosage du Na, K, Ca, Mg.
> L’alcool augmente à court terme le glucose, les triglycérides et perturbe à long terme de nombreux paramètres : hépatiques (ASAT, ALAT, Gamma GT), numération sanguine (VGM augmenté)…
Le tabac
> La nicotine accroît la glycémie, les lactates (signe d’hypoxie tissulaire), les triglycérides, les leucocytes, les lymphocytes… Le tabac diminue les concentrations en fer, urée, créatinine, immunoglobulines…
L’horaire
> Idéalement, les valeurs normales étant établies au lever, les prélèvements se font le matin, après une nuit alité ; les travailleurs de nuit doivent adapter les horaires avec le laboratoire.
> Avant 9 heures du matin pour les dosages d’éléments dont la concentration varie, parfois du simple au double, avec le rythme circadien : les hormones (FSH, LH, progestérone, testostérone, hormones thyroïdiennes T3/ T4…), PTH, prolactine, cortisol, rénine/angiotensine…
Le lieu
Certains prélèvements peuvent être réalisés à domicile par un(e) infirmier(e), d’autres sont effectués de préférence au laboratoire car ils demandent une préparation très rapide (centrifugation, congélation…).
La prise de médicaments
> Le médicament n’est pas l’objet du dosage : il peut être pris à l’heure habituelle, y compris lors d’un jeûne strict.
> Le médicament est dosé : sauf indication contraire du médecin, les dosages sont réalisés juste avant la prise, en mentionnant la posologie et l’heure de la dernière prise. Ex. : digoxine, dépakine, lithium…
Exception pour les héparines injectables, où l’heure du dosage varie selon l’indication (entre trois et six heures après l’injection le plus souvent).
> Certains examens imposent de renseigner les traitements en cours, leur dosage et leur posologie. Ex.: anticoagulant pour l’INR.
L’activité
Les efforts physiques peuvent induire une augmentation importante de la CK, des LDH, du cortisol, des globules blancs… ou une diminution de l’insuline.
Le stress peut également influencer certains dosages : prolactine, rénine, cortisol…
LE TIMING GÉNÉRAL
Pour éviter au maximum toute interférence :
> dans les 24 heures précédant le prélèvement : éviter les activités physiques intenses (sport, déménagement…) ;
> la veille après 20 heures : ne plus manger aucun aliment (obligatoire si jeûne strict) ; ne plus boire d’autres boissons (alcool, soda, jus…) que de l’eau ;
> le matin : ne pas prendre de petit déjeuner, y compris café ou thé si le jeûne doit être strict ; ne pas fumer ; se rendre au laboratoire ou prévoir le prélèvement entre 7 heures et 10 heures de préférence ; se reposer environ un quart d’heure avant la ponction.
DURANT LA GROSSESSE
> Suivi mensuel de toxoplasmose, RAI(1)… : il n’est pas obligatoire d’être à jeun, mais à distance d’au moins deux heures d’un repas léger.
> Test après ingestion de glucose (HGPO, O’Sullivan…) : il est préférable d’être raccompagné(e) par un tiers ou de rester un peu au laboratoire car un malaise hypoglycémique peut survenir dans la demi–heure suivant la fin du test ; la glycémie à jeun est plus basse pendant la grossesse, il y a donc plus de risques d’être en hypoglycémie après ce test. Ce malaise est sans gravité, mais il existe un risque de chute dû à la perte de connaissance fugace.
Avec l’aimable participation du Dr Stéphanie Demoulin, biologiste à Montfavet (Vaucluse).
(1) Recherche des agglutinines irrégulières. Elle détecte la présence d’anticorps dirigés contre les globules rouges du fœtus.
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