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EllaOne

Publié le 1 mars 2010
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Surnommée « pilule du surlendemain », EllaOne est la dernière venue dans la contraception d’urgence. Sa délivrance, sur ordonnance, nécessite recommandations et psychologie.

Prise post-coïtale précoce

Quand ? EllaOne est indiquée en contraception d’urgence dans les 120 heures, soit 5 jours, suivant un rapport sexuel non ou mal protégé (échec d’une méthode contraceptive : oubli de pilule, rupture de préservatif, patch décollé…), quel que soit le moment du cycle. L’ovulation peut avoir lieu à n’importe quel moment, il n’y a donc pas de période à « risque nul » de tomber enceinte.

Pour qui ? En l’absence de données, elle est pour le moment, uniquement recommandée chez les femmes de plus de 18 ans pour qui une grossesse en cours est exclue.

Comment ? Un comprimé en prise unique au cours ou en dehors des repas, le plus tôt possible après le rapport. Plus le délai est court, plus la méthode est efficace. En cas de vomissement dans les trois heures suivantes, prendre un autre comprimé.

Douleurs abdominales fréquentes

Les douleurs abdominales sont les effets indésirables les plus fréquents : plus d’une femme sur dix en souffre. Prévenir de l’apparition possible de : métrorragies (le plus souvent ponctuelles ou « spotting »), troubles de l’humeur, nausées, dyspepsie, céphalées, vertiges, vomissements et fatigue. L’apparition d’infections diverses (rhinopharyngées, urinaires, fongiques, vaginites, conjonctivites…) suite à la prise d’EllaOne est fréquemment rapportée.

Automédication à surveiller

Certains médicaments peuvent réduire l’efficacité d’EllaOne :

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– ceux qui augmentent le pH gastrique : pansements gastriques, anti-H2, inhibiteurs de la pompe à protons ;

– les inducteurs enzymatiques : millepertuis, antiépileptiques, antirétroviraux ;

– le lévonorgestrel. Ne pas associer les deux méthodes de contraception d’urgence aux modes d’action contradictoires : non seulement on ne renforce pas l’efficacité de l’une par l’autre, mais on la diminue.

Protéger le reste du cycle

Continuer la contraception. EllaOne peut diminuer l’efficacité des contraceptifs hormonaux réguliers : il n’y pas de contre-indications à continuer sa contraception régulière après la prise d’EllaOne, mais il faut protéger les rapports sexuels par une autre méthode jusqu’au retour des règles suivantes.

Une fois par cycle. Prendre deux fois EllaOne dans un même cycle n’est pas recommandé (absence d’études sur la tolérance et l’efficacité en cas de prise rapprochée).

Suspendre l’allaitement. Penrant 36 heures après la prise d’EllaOne arrêter l’allaitement (absence de données et passage possible dans le lait).

Guetter les règles

Après la prise d’EllaOne, les troubles menstruels sont très fréquents : les règles peuvent arriver plus tôt ou plus tard (quelques jours le plus fréquemment), avoir un flux augmenté ou au contraire plus faible et/ou s’accompagner de douleurs inhabituelles (dysménorrhées). Guetter leur apparition à la date prévue (plus ou moins quelques jours) sans confondre avec d’éventuels spotting. La méthode n’est pas efficace à 100 % : si les règles n’apparaissent pas dans les sept jours après la date prévue, si elles sont anormalement abondantes et/ou accompagnées de nausées, faire un test de grossesse et/ou consulter un médecin.

Une délivrance « psy»

Respecter la confidentialité. La délivrance doit idéalement se faire dans un endroit à l’abri du regard et des oreilles des autres clients. C’est une attente légitime des femmes qui s’adressent souvent à une officine inhabituelle.

Éviter de juger. Quelle que soit l’histoire personnelle, le choix de ne pas être enceinte est un droit et une décision qui peut être douloureuse dans un contexte de fragilité. User de tact, sans accusation sous-jacente, pour rappeler que la contraception d’urgence doit rester occasionnelle.

Informer sur la contraception. Orienter vers une contraception régulière efficace. Rappeler les règles d’utilisation des contraceptifs et proposer de consulter un médecin pour initier ou changer de méthode si elle est absente ou mal adaptée. •

particularités

• Contraceptif d’urgence dans un délai de 5 jours après un rapport à risque.

• Délivré sur ordonnance et inscrit sur liste I (boîte de un comprimé dosé à 30 mg d’ulipristal).

• Non remboursé sécurité sociale (prix public conseillé : 30,70 € )

• Efficacité avancée d’environ 98 % : 2 femmes sur 100 seront enceintes malgré son utilisation dans les délais.

Repères

Les méthodes de contraception d’urgence disponibles en France sont :

• dans un délai de 3 jours après un rapport à risque : le lévonorgestrel (Norlevo et lévonorgestrel Biogaran) ;

• dans un délai de 5 jours : le stérilet au cuivre et l’ulipristal (EllaOne).

L’ulipristal est une molécule antiprogestative qui se lie fortement aux récepteurs de la progestérone. Son mode d’action, mal connu, serait surtout dû à un blocage ou à un retard de l’ovulation.

• 213 380 IVG en 2007 en France métropole.

Source : Direction de la recherche,des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), déc. 2009.