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Vendre ses médicaments sur Doctissimo, c’est possible

Publié le 29 novembre 2014
Par Annabelle Alix
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Après le créneau de l’information santé grand public, le site Doctissimo s’attaque à la vente de médicaments sans ordonnance sur Internet, via sa filiale Doctipharma. Cette dernière propose aux pharmaciens de créer et d’héberger leur site de vente en ligne de médicaments. Une quarantaine de sites de pharmacies agréés ou en attente d’agrément de la part de l’Agence régionale de santé (ARS) ont déjà rejoint la plate-forme. « Nous proposons de fournir un site Internet clés en main pour 79 € par mois, plus un pourcentage de 10 à 15 % sur les ventes », nous confiait en avril Stéphanie Barré, directrice de Doctipharma.

À chacun son rôle

Les sites sont désormais actifs. Catalogues en ligne, livraison ou retrait au comptoir, ces fonctionnalités résonnent en écho à celles du site 1001pharmacies.com qui a dû faire cesser en août ses activités de commande et de livraison. Il était accusé de se livrer à une vente déguisée de médicaments. Fair-play, le cofondateur de 1001pharmacies, Cédric O’Neill, salue pourtant l’Agence régionale de santé de Provence-Alpes-Côte-d’Azur pour avoir « autorisé une pharmacie […] à vendre des médicaments via […] Doctipharma ». Il y voit « une grande avancée dans les mentalités ». Mais, contrairement à 1001pharmacies, Doctipharma n’intervient pas dans la livraison des médicaments, orchestrée par les pharmacies elles-mêmes.

Les données de santé des patients sont par ailleurs stockées par un hébergeur agréé par l’Agence des systèmes d’informations partagés de santé (Asip santé), qui garantit notamment « un secret total des échanges entre les internautes et les pharmaciens », précisait en mai Pierre-Yves Policella, responsable informatique de Doctipharma. Une obligation non respectée par 1001pharmacies au moment de sa condamnation.

À ce jour, la vente en ligne est réservée aux sites adossés à une officine physique. Seule la création et la maintenance du site peuvent être sous-traitées. Un rapport propose d’autoriser la vente aux établissements de distribution en gros exploités par des groupements de pharmaciens comprenant une centrale d’achats pharmaceutique (lire p. 12). Mais sans inclure au projet les plates-formes non rattachées à un établissement pharmaceutique.

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