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Végétarisme, végétalisme, véganisme

Publié le 6 décembre 2018
Par Stéphanie Satger
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En essor en Europe depuis les années soixante, le végétarisme et ses déclinaisons sont pratiqués par 2   % de la population française. Compatible avec une alimentation équilibrée, ce régime doit être adapté pour pallier le déficit protéique.

Qu’est-ce que c’est ?

Le végétarisme, ou régime ovo-lacto-végétarien, est un mode alimentaire excluant les viandes, les produits carnés et les poissons, mais admettant les œufs et le lait. Les motivations de cette pratique sont religieuses (hindouisme), éthiques (refus de la souffrance animale…), environnementales ou sanitaires (consommation de viande nocive).

Le végétalisme exclut tous les produits d’origine animale dont les produits laitiers, les œufs et le miel.

Le véganisme regroupe la pratique d’un régime alimentaire végétalien et un mode de vie généralement contestataire avec un refus d’utiliser des produits issus des animaux ou testés sur eux (cosmétiques, vêtements, matériaux).

Qui peut pratiquer ces régimes sans risque ?

Un régime végétarien peut être pratiqué par un adulte en bonne santé, à condition de débuter progressivement pour une meilleure adaptation du microbiote intestinal.

Les régimes végétariens et végétaliens sont déconseillés chez la personne âgée, car ils aggravent la sarcopénie par une carence d’apports et d’absorption en protéines.

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Les adolescents peuvent être végétariens, mais il est nécessaire d’être attentif aux troubles du comportement alimentaire éventuellement induits.

Les enfants et les femmes enceintes peuvent pratiquer un régime végétarien équilibré, mais en aucun cas un régime végétalien.

Quelles sont les carences induites ?

Le végétarisme induit peu de carences, mais peut être déséquilibré avec des apports trop importants en glucides et en graisses. Il apporte insuffisamment d’acides gras ω3, même si l’organisme s’adapte et améliore la conversion de l’acide α-linolénique en EPA et en DHA. Ce risque disparaît lors de la pratique d’un régime pesco ou flexi-végétarien (admettant ponctuellement poisson ou viande). Le végétarisme induit, par la consommation importante de fibres et de céréales non raffinées (acide phytique), des déficits d’absorption en calcium, en fer et en zinc.

Le végétalisme, en plus des carences précitées, induit une carence en vitamine B12, absente du monde végétal. Non contrôlé, ce déficit peut provoquer en 3 ou 4 ans, une anémie macrocytaire ou une sclérose de la moelle épinière. 

Sources : «   Régimes à la mode   », J.-M.   Lecerf, EMC endocrinologie-nutrition, 09/11/2016 ; «   Régime végétarien   », nutripro.nestle.fr ; «   Rôle de la nutrition dans les maladies chroniques   », La Revue du praticien, n o   3, 20/03/2017.


– Proposer une supplémentation en vitamine B12 (comprimés ou ampoules buvables) et en vitamine D en prise journalière.
– Conseiller la consommation de shitaké (champignon asiatique riche en vitamine D), d’huile de colza, de noix ou de microalgues Schizochytrium (acides gras ω3).
– Pour améliorer l’absorption du fer non héminique, proposer la consommation de fruits riches en vitamine C ou d’un complément à base d’acérola. Limiter la consommation de thé.
– Evaluer les apports en calcium et proposer un complément.
– Recenser les spécialités ne contenant pas de gélatine animale.

Walter Barros