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Une place au soleil
Parce qu’il voulait s’éloigner de Lyon pour trouver plus de chaleur, Paul s’est retrouvé à Mayotte. Loin de ses repères, il a découvert un univers dans lequel il s’épanouit.
Son BP en poche, Paul se destine à une carrière en officine, mais de préférence sous le soleil et proche d’une plage de sable blanc. I l écume les pet i tes annonces : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française… jusqu’à ce qu’il tombe sur une offre de l’hôpital de Mayotte. Même sans diplôme hospitalier, il tente sa chance. Sa candidature retenue, Paul fait ses valises et s’envole pour Mayotte malgré les réticences de sa famille : « Mes parents étaient inquiets de me voir partir aussi loin. En plus, ils s’étaient renseignés et avaient appris qu’il y avait pas mal de problèmes d’ insécurité sur l’île. Aujourd’hui, ils m’appellent régulièrement pour s’assurer que tout va bien et que je n’ai pas changé d’avis. » La petite île de l’archipel des Comores, située dans l’océan Indien entre Madagascar et la côte du Mozambique, n’est pas aussi paradisiaque que ce que laissent croire les cartes postales. « Je leur explique qu’il y a une différence entre ce qu’ils voient dans les médias et la réalité, mais je ne peux pas nier qu’il faut faire attention. »
En France, mais pas en français
Depuis septembre 2018, Paul travaille à Mamoudzou, la capitale économique de Mayotte, dans le plus grand des 5 dispensaires de l’île : « Ce sont des centres de soins où des médecins généralistes accueillent les personnes non affiliées à la Sécurité sociale ou sans mutuelle. En ce moment, nous sommes trois préparateurs au lieu de cinq. Le pharmacien s’occupe principalement de l’administratif. Nous accueillons 400 usagers la journée contre une centaine dans les autres dispensaires. »
Derrière le comptoir du dispensaire, Paul est face à un nouvel exercice. Pas de phyto, ni d’homéo ou d’OTC, uniquement la délivrance des prescriptions des consultations privées. Les médicaments sont les mêmes qu’en métropole mais le choix est réduit. « Nous avons, par exemple, une seule référence d’inhibiteurs de pompe à protons. Les médecins en tiennent compte mais s’ils oublient et prescrivent de l’oméprazole, nous avons le droit de délivrer l’ésoméprazole que nous avons en stock. » Il a fallu aussi apprendre les rudiments du shimahorais pour expliquer les traitements aux patients. « Pas de français, pas d’anglais. Ici, 80 % de la population ne parle que le shimahorais. J’ai appris à force de pratiquer. Je sais compter jusqu’à 30, je connais les jours de la semaine. Il faut pouvoir expliquer les posologies et les modalités de prise, mais aussi les conditions de conservation des médicaments. » En cas de doute, Paul peut compter sur les aidespréparateurs qui travaillent au dispensaire : « Ce sont des agents de l’hôpital. Il y a une ancienne secrétaire et un aide-soignant. Ils ont été formés sur le tas pour nous donner un coup de main. Ils sont mahorais et parlent les 2 langues, c’est très utile. »
Diplôme à l’horizon
En CDD pour un an renouvelable, Paul souhaite rester un peu plus longtemps sur l’île même s’il ne s’y voit pas faire sa vie : « J’aime mon travail ici et je gagne bien ma vie avec environ 2 200 euros nets mensuels. Le salaire n’était pas la raison de mon départ, c’est la cerise sur le gâteau. Je mets de l’argent de côté pour financer des projets personnels en métropole parce que finalement, le froid me manque ! » Il veut aussi profiter de cette expérience pour tenter le diplôme de préparateur hospitalier : « L’hôpital prend en charge la formation, qui se déroule en métropole. J’ai déposé mon dossier et j’attends la réponse. » En attendant, il découvre la beauté du lagon et des baleines…
Paul Ulmann
Âge : 24 ans.
Formation : BP préparateur en 2017 à Lyon (69).
Lieu d’exercice : centre hospitalier de Mayotte (DOM).
Ce qui le motive : l’aide aux personnes les plus démunies.
Si vous étiez un titulaire ?
Je voudrais être proche de mes collaborateurs afin de réduire le stress pour que chacun donne le meilleur de soi.
Si vous étiez un client ?
Je serais exigeant. Dans une pharmacie, il faut être à l’écoute et donner les solutions appropriées. Notre métier n’est pas anodin.
Si vous étiez un médicament ?
La pilule du bonheur !
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