Métier Réservé aux abonnés

Une nouvelle loi ne suffira pas

Publié le 2 février 2013
Par Thierry Philbet
Mettre en favori

« Tant que la formation des professionnels de santé à la culture palliative restera marginale, il n’y a rigoureusement rien à espérer d’un changement des pratiques en France face aux situations de fin de vie », avertit la commission de réflexion sur la fin de vie dans son rapport remis au président de la République par le professeur Didier Sicard, le 18 décembre 2012. La commission souligne que les lois concernant les patients en fin de vie ne sont pas suffisamment respectées par les professionnels (loi de 1999 relative à l’accès aux soins palliatifs et loi relative aux droits des malades de 2002). Elle juge « inacceptable que la loi Leonetti ne soit toujours pas appliquée après sept ans d’existence ». Alors que les inégalités de traitement de la fin de vie sont à l’origine d’une angoisse de mourir dans des conditions inacceptables au sein de la population. Et font le lit des débats sur l’euthanasie. Les auteurs insistent sur une appropriation indispensable de la loi Leonetti par la société, et l’ensemble des médecins et soignants. Cet effort doit être soutenu par des campagnes d’information et une meilleure formation des professionnels. Un projet de loi sera présenté au Parlement au mois de juin. Néanmoins, sans une politique volontariste de développement des soins palliatifs, « croire résoudre par une loi la grande complexité des situations de fin de vie est une utopie », prévient le rapport Sicard.

Publicité