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Une demande de reconnaissance

Publié le 23 mai 2019
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Elle a pour titre « Bac + 2 préparateurs officinaux ». Entre le 27 avril et le 16 mai 2019, elle a recueilli 4 488 signatures. La pétition de Nadia Huygens sur change.org est populaire. Peut-être parce que ses revendications sont claires. Après une présentation concise des tâches du préparateur « sous le contrôle effectif du pharmacien », Nadia écrit : « L’accessibilité aux études nécessite un bac de niveau IV », et « après 2 ans d’études, le BP [obtenu] est encore un diplôme de niveau IV, de même niveau que le bac. Nous souhaitons une reconnaissance du diplôme, un niveau bac + 2, ce qui serait logique et juste à la vue des études faites… Avec cela, nous souhaitons avoir le salaire que l’on mérite. Nous délivrons des médicaments, pas des bonbons ! »

L’idée lui est venue après avoir lu la pétition d’une préparatrice hospitalière revendiquant une reconnaissance à bac + 3 de son cursus. Nadia s’est alors lancée dans la rédaction de ce court message adressé à Emmanuel Macron. Pourquoi au président de la République ? « Cela fait des années que l’on parle de la réforme des études et rien ne change. Autant aller directement au plus haut. »

Le manque de reconnaissance et de visibilité de ce métier qu’elle a toujours voulu faire la touche particulièrement. « On est juste des ouvriers, pas des techniciens. Ce métier n’est reconnu ni par la profession, ni par les gens en général. Alors que nous faisons du lien avec les médecins, que nous gérons les sorties d’hospitalisation, nous n’existons pas. Nous sommes là mais nous ne sommes pas là. » La jeune femme de 35 ans, diplômée 2009 du CFA de Douai, pointe l’inadéquation de la formation. « On ne fait que vendre et notre BP n’est plus adapté au métier. » Nadia a lancé cette pétition plutôt comme un appel à l’unisson qu’une bouteille à la mer. « Seule, je ne ferai rien. Elle donnera peut-être envie à d’autres préparateurs de se battre pour que les choses évoluent », espère Nadia, qui a songé à se syndiquer mais manque de « retour sur ce que font les syndicats. Peut-être font-ils tout leur possible »

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