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Une bonne hygiène buccodentaire, c’est la santé
Le dernier congrès de l’Association Dentaire Française (ADF) de Paris a fait le point sur le risque des parodontites, le brossage et les antibiotiques. Morceaux choisis.
« Plus de 50 % de la population, soit 10millions de Français de 35-64 ans, sont touchés par un problème parodontal », indique Rémi Changey, chirurgien-dentiste à Angers (49). En raison de mécanismes inflammatoires et/ou infectieux impliqués, « les parodontites augmentent de 27 % le risque de cancer dans la population générale et de 34 % le risque de développer une maladie cardiovasculaire. Ces chiffres sont à prendre avec tact et mesure, néanmoins, des études ont montré qu’un détartrage une fois par an diminue de 25 % le risque d’accident cardiovasculaire ».
Attention à la plaque !
Les maladies parodontales(1), affections microbiennes des tissus de soutien de la dent, sont surtout la conséquence d’une mauvaise élimination de la plaque dentaire, « ce dépôt mou, blanchâtre sur les dents », explique Julie Ménard, chirurgien-dentiste à Rezé (44). Ce sont des bactéries très organisées qui vivent au sein d’une matrice, ce qui donne cette pâte. 1 mg de plaque dentaire, c’est 100 millions de bactéries ». La prévention consiste en un contrôle mécanique de la plaque dentaire grâce à un brossage minutieux. « Le premier instrument est la brosse à dents », rappelle Valentin Garyga, chirurgien-dentiste à Lyon (69). Manuelles ou électriques, il y a « deux critères principaux de choix : la quantité de brins et leur dureté ». Le nombre de poils sur le manche doit être élevé : « Il faut se rapprocher de la brosse et s’éloigner du râteau. » La dureté est liée au diamètre des brins. Choisir « une brosse à dents souple, dont les brins font moins de 20/100e de mm », avec une taille « la plus petite possible car il ne s’agit pas de brosser le plus grand nombre de dents à la fois, mais de brosser efficacement chaque groupe de dents ».
Entre les dents aussi
Une brosse électrique retirerait 11 % de plaque en plus qu’une brosse manuelle, mais quelle qu’elle soit, une brosse à dents retire seulement 40 à 46 % de la plaque selon les études et la technique. D’où l’intérêt de compléter le brossage « par l’hygiène interdentaire », explique Valentin Garyga. Les brossettes interdentaires sont à privilégier si l’espace entre les dents permet leur passage « en respectant le principe des 3 F, c’est-à-dire Frotter, sans Flotter, ni Forcer ». Si l’espace est trop étroit, recourir au fil dentaire. Quant à la fréquence, « dans la littérature, il n’y a pas de données claires en faveur de 2 ou 3 brossages par jour ». La qualité du geste compte sans doute davantage que le nombre de fois. L’essentiel est un brossage bi-quotidien, avec une brosse à dents souple et un dentifrice fluoré, avec une technique maîtrisée et efficace, complété par l’usage de brossettes ou de fil dentaire pour les espaces très étroits, afin de nettoyer les zones inaccessibles à la brosse.
(1) Elles englobent la gingivite, une atteinte superficielle et limitée à la gencive et, à un stade plus poussé, la parodontite, affection plus profonde qui altère l’attache entre la dent et l’arcade dentaire et se traduit in fine par des mobilités voire des pertes dentaires.
Antibiotiques en pratique dentaire
« Le Birodogyl (spiramycine/métronidazole) a longtemps été l’antibiotique des dentistes alors qu’il n’a théoriquement plus d’indication dans notre exercice », insiste Julie Guillet, chirurgien-dentiste qualifié en chirurgie orale à Nancy (54). Un, « parce qu’il faudrait doubler les doses pour qu’il soit efficace ». Deux, « c’est une association d’antibiotiques qui, en théorie, ne doit jamais être utilisée en 1re intention. Dans notre exercice, l’antibiotique de choix est l’amoxicilline ». En cas d’allergie aux pénicillines : azithromycine, clarithromycine, spiramycine ou clindamycine. « L’utilisation des antibiotiques doit être réservée aux infections aiguës avérées et toujours associée à un geste thérapeutique local, et non en prévention d’une douleur du week-end. »
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