Traitement des nausées et vomissements chez l’enfant

Quels médicaments sont contre-indiqués ?

Les antiémétiques disponibles appartiennent majoritairement à la famille des neuroleptiques responsables d’effets indésirables potentiellement graves au niveau neurologique (dyskinésie, troubles extrapyramidaux, etc.) et cardiovasculaire (allongement du segment QT, arythmie ventriculaire, etc.). Leur balance bénéfice/risque est donc défavorable, surtout chez l’enfant.

Depuis fin juin, la dompéridone ne doit plus être utilisée chez les enfants. Elle avait été déremboursée dans cette population depuis mars 2016. Le métoclopramide est contre-indiqué chez les enfants pour traiter les vomissements non induits.

Quels médicaments peut-on utiliser ?

Deux molécules restent autorisées dans les vomissements non induits : la métopimazine et le diménhydrinate (Nausicalm).

Toutefois, l’efficacité de la métopimazine (Vogalène, Vogalib) reste mal établie et le risque d’effet indésirable neurologique semble disproportionné par rapport au bénéfice escompté. Le diménhydrinate a une efficacité modeste et son pouvoir antihistaminique entraîne une somnolence chez l’enfant pouvant compromettre son hydratation.

Comment les utiliser chez les enfants ?

La métopimazine et le diménhydrinate sont à utiliser uniquement en cas de vomissements pouvant entraîner à court terme des complications graves ou très gênantes. Il convient de respecter la posologie (la plus faible possible) et la durée de traitement la plus courte possible (au maximum 5 jours).

La métopimazine existe en suppositoire, en sirop et en lyoc. Jusqu’à 15 kg (ou 6 ans), la posologie est de 1 mg/kg/jour en 3 prises. Au-delà, la posologie varie entre 7,5 et 15 mg/jour à répartir en 3 prises.

Le diménhydrinate peut être utilisé dès 6 ans à raison de 1 à 2 cuillères à café toutes les 6 à 8 heures (au maximum 10 cuillères à café, soit 150 mg par 24 heures).

Quels sont les conseils hygiénodiététiques ?

En cas de vomissement aigu, il faut d’abord éviter la déshydratation. Chez l’enfant de moins de 2 ans, une solution de réhydratation par voie orale (Adiaril, Hydranova, etc.) est le traitement de première intention. Chaque sachet doit être reconstitué dans 200 ml d’eau et donné régulièrement et en petites quantités (environ 5 ml toutes les 2 minutes pendant 4 heures) afin d’éviter de déclencher les vomissements. Les apports hydriques sont à interrompre pendant 10 minutes après la survenue de vomissements, puis à reprendre régulièrement et lentement. En cas de gastroentérite aiguë chez un enfant de moins de 6 mois et/ou de déshydratation sévère, un avis médical est nécessaire.

Quels sont les signes de gravité ?

Des vomissements incessants associés à une perte de poids (au moins 10 %), un refus de boire, un état léthargique, des signes de choc ou des troubles neuropsychiques sont des signes de déshydratation grave justifiant une hospitalisation en urgence. 

Sources : «   Médicaments antiémétiques dans le traitement symptomatique des nausées et vomissements   », HAS, mai   2019 ; «   Vomissements chez les enfants : agir sans dompéridone   », Prescrire , n°   430, août   2019 ; «   Faire face aux nausées et aux vomissements en cas de gastroentérite   », Prescrire , n°   411, janvier   2018.

LES CONSEILS AU COMPTOIR

•Insister sur l’hydratation : conseiller un soluté de réhydratation orale (SRO). Ils sont remboursés sur prescription médicale jusqu’à la veille du 5^e anniversaire de l’enfant.

•Laisser l’enfant manger ce dont il a envie et limiter les aliments gras et difficiles à digérer. Favoriser une alimentation simple et légère : jambon, viande blanche, légumes à l’eau, pâtes, etc.

•Vogalib (lyoc) ou Nausicalm (sirop), indiqués dans les nausées et les vomissements non induits à partir de 6 ans, sont les seuls médicaments disponibles sans ordonnance.

•Des compléments alimentaires à base de plantes (gingembre notamment) existent également pour les enfants : Pediakid nausées et vomissements (dès 6 mois), Nausélib (dès 6 ans), etc. L’homéopathie peut être proposée en association au SRO.