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Top départ pour le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus

Publié le 1 juin 2018
Par Magali Clausener
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Testé dans treize départements depuis 2016, le dépistage du cancer du col de l’utérus est désormais généralisé. Un arrêté du 4 mai 2018(1) acte son organisation et en précise les modalités, dont la prise en charge à 100 % de l’examen cytologique cervico-utérin, ou « frottis cervico-utérin ». Il concerne les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans(2), y compris enceintes ou ménopausées, et notamment celles qui n’ont pas participé spontanément au dépistage les trois dernières années.

Cette tranche d’âge correspond à l’épidémiologie du cancer du col de l’utérus. « Le dépistage de ce cancer peut être amélioré car il y a trop de frottis inutiles qui touchent des femmes trop surveillées ou de frottis faits en dehors des âges préconisés, soit environ 40 % des femmes », explique le docteur Élisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof). L’enjeu de ce dépistage organisé est de toucher surtout les femmes qui ne font pas assez de frottis, pour éviter les 1 000 décès par an d’un cancer du col pris en charge trop tardivement. Plus de 50 % des femmes ne sont pas assez dépistées.Ce sont d’ailleurs celles de 40 à 50 ans sans contraception qui sont les plus mal suivies.

Selon la gynécologue, grâce au dépistage, il n’y aura pas de perte de vue des femmes : « Le centre de gestion du dépistage peut aider le médecin à vérifier si la patiente a bien été prise en charge car il envoie des courriers aux praticiens quand la structure de gestion n’a pas de suite sur le frottis pathologique. » Outre un courrier aux assurées concernées, les professionnels de santé – médecins, infirmiers, sages-femmes, biologistes… – devront inciter les femmes à faire un frottis.

Et en officine ? Élisabeth Paganelli estime que les pharmaciens et leurs équipes doivent déjà être vigilants avec les prescriptions de contraception et vérifier les contre-indications, tel le tabac à 35 ans. Ils doivent aussi connaître les recommandations du dépistage, et surtout adresser les femmes aux gynécologues quand elles ont des symptômes à type de douleurs du ventre, du dos, de saignements. Elle préconise même que l’officinal écrive sur un papier : « Avis du pharmacien : consulter un gynéco », pour que la personne soit prise en charge plus rapidement. Le dépistage organisé est instauré depuis 1963 en Finlande, depuis 2003 en Angleterre et 2006 au Danemark.

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(1) Journal officiel du 6 mai 2018.