Métier Réservé aux abonnés

Soigner en beauté

Publié le 1 octobre 2011
Par Anne-Lise Favier
Mettre en favori

Adapter les soins de beauté au monde de la souffrance physique ou morale est la délicate mission de la socio-esthétique. Répandue à l’hôpital, elle peut trouver un relais auprès des officines.

Aujourd’hui, Élisabeth a laissé sa blouse au vestiaire et troqué piqûres et pansements pour des pinceaux de maquillage et des masques de beauté. Une fois par mois, le temps d’une journée, cette infirmière en cancérologie de l’hôpital Jean-Mermoz, à Lyon (69), devient socio-esthéticienne pour aider les patients de cancérologie à retrouver bien-être et confiance en eux : « Je travaille sur l’image du patient, celle qu’il a de lui-même et celle qu’il renvoie. Je l’aide à se réconcilier avec la nouvelle image forgée par la maladie ». Ses propos illustrent les deux dimensions de la socio-esthétique : l’aspect psychologique, avec le ressenti du patient et le regard de la société, et le volet esthétique, physique, plus concret (voir encadré page 16). « Je me souviens d’un patient en pleine rechute qui souffrait énormément et réclamait sans cesse des antidouleurs. Un jour, je lui ai fait un massage du visage et il s’est apaisé. Il a pu ensuite aborder la chimiothérapie beaucoup plus sereinement », témoigne Élisabeth, qui officie en ambulatoire et en hospitalisation.

Un lâcher-prise pour les émotions. Le matin, Élisabeth privilégie les patients hospitalisés dans le service. Elle se rend directement dans leur chambre. Sur son chariot, pas de matériel médical, mais un lecteur de CD avec de la musique relaxante et des produits plus coutumiers des salles de bains que des salles de soins : gommage, masque, lotion, crème hydratante, fond de teint, vernis à ongles, pinceaux, crayons, rouge à lèvres, palettes de fards à paupières… À cette patiente, elle propose un masque hydratant du visage, à cette autre un massage des mains et une manucure pour se sentir ailleurs, le temps du soin médical. Élisabeth est là aussi pour écouter les patients souhaitant se confier : « Beaucoup d’émotions sont extériorisées pendant les séances de soins. Parfois, les personnes se laissent totalement aller et ne parlent pas, mais me disent à la fin du soin le bien-être qu’elles ont ressenti. Une patiente qui souffrait d’un cancer du sein gauche et à qui j’avais fait un massage des mains m’a embrassée et m’a avoué qu’elle aimerait, lorsque son heure arriverait, être accompagnée de la même manière. Cela ne s’oublie pas. »

Hors des murs de l’hôpital, le cancer fait peur. Si la socio-esthéticienne découvre chaque mois de nouveaux visiteurs, elle a néanmoins déjà fait des émules parmi les patients qui viennent se soigner dans l’unité d’oncologie. « J’ai mon petit fan-club », plaisante-t-elle. Comme Marie-Claire, qui a déjà profité du travail très tactile d’Élisabeth : « J’ai revu l’oncologue aujourd’hui et j’ai appris une bonne nouvelle concernant le déroulement de mon cancer. Je suis venue bénéficier d’une petite séance de maquillage. Ainsi, la journée sera encore plus belle. » La patiente se confie sur son parcours de malade ; la soignante la conseille sur quelques gestes de beauté pour retrouver un bien-être. « Ici, nous sommes à l’hôpital. Au moins, on connaît le cancer, on n’en a pas peur, reconnaît Marie-Claire. C’est important que nous puissions bénéficier de soins esthétiques. Le fait qu’ils soient prodigués par du personnel soignant formé à l’esthétique est un réel plus. Hors des murs de l’hôpital, le cancer fait encore peur. Quand j’ai voulu me faire maquiller dans une grande chaîne de magasins dédiés à la beauté, l’esthéticienne a presque été effrayée quand je lui ai proposé de bouger ma perruque pour qu’elle puisse mieux travailler. Je me suis sentie encore plus mal. C’était encore une fois l’image du cancer et du malade que l’on stigmatisait. Ici, on ne ressent jamais ça, les soins sont prodigués dans le seul but de nous faire du bien. »

Élisabeth utilise et conseille des produits de soin ou de maquillage triés sur le volet et adaptés aux effets indésirables de la maladie ou des traitements : « Je fais attention à proposer des soins inodores, car les personnes atteintes de cancer sont très sensibles à certaines odeurs. Mon huile de massage étant légèrement parfumée, je leur demande auparavant si cela ne les incommode pas. J’utilise aussi des produits formulés pour minimiser les risques d’allergie ou de réaction cutanée les plus naturels possibles, par exemple sans parabène et parfois des marques bio. Je m’attache également à leur conseiller des soins raisonnables au niveau du coût. Je laisse aux patientes des échantillons. » Le travail sur le teint et le regard est l’objet de toute son attention : « La chimiothérapie agresse la peau, la déshydrate fortement et peut aussi provoquer acné ou rougeurs. J’aide les patientes à choisir les bons produits pour le teint, ceux qui masquent les imperfections sans agresser la peau, les couleurs à privilégier et celles à éviter », explique Élisabeth, tout en posant la touche finale de blush sur les pommettes de Marie-Claire. Le résultat est là : un visage illuminé, un regard redessiné et une patiente souriante. Quelques minutes plus tard, la socio-esthéticienne accueille Graça, qui entame une chimiothérapie sous taxotère.

Le temps du soin et du conseil associé. Élisabeth réalise un modelage du cuir chevelu et du visage de Graça. Puis, s’attelle à l’hydratation de la peau en posant un masque sur le visage. Pendant ce temps, elle lui masse les mains en expliquant les effets indésirables du taxotère, notamment sur les ongles. Elle l’informe sur la possibilité de porter des gants réfrigérants durant les séances de chimiothérapie. La socio-esthéticienne indique à Graça les produits – des vernis notamment – à privilégier. « L’été, c’est plus facile de porter un foulard sur la tête, c’est presque un accessoire de mode à part entière », plaisante Graça, ravie d’avoir trouvé quelques bons plans pour dénicher des foulards idoines.

Au-delà des aspects très pratiques orientés vers l’image de la personne, la socio-esthéticienne est à l’écoute de leur douleur et de leurs interrogations. Il n’est pas rare qu’elle oriente vers la psycho-oncologue lorsqu’elle se rend compte qu’une personne a besoin d’un soutien psychologique supplémentaire pour appréhender la maladie. Faire partie du personnel soignant est un plus indéniable pour accompagner. Si Élisabeth ne porte pas de blouse lorsqu’elle est socio-esthéticienne, elle n’en garde pas moins un badge « infirmière ». Cela rassure les patients : « Je connais les soins prodigués lors des chimiothérapies, les effets secondaires de tel ou tel traitement. Je peux aussi anticiper ou gérer un malaise pendant la séance de soins esthétiques. » Et l’infirmière de souligner : « Même si j’adorais masser, je ne me suis pas improvisée socio-esthéticienne. » Cette discipline requiert une formation spécialisée : « J’ai suivi une formation à l’institut Curie avec les laboratoires Roche(1), pour acquérir les techniques et gestes qui permettent de prendre en charge physiquement et moralement un patient. »

Publicité

Une place pour des soins de relais à l’officine. Une fois sorties de l’hôpital, des patientes continuent de rechercher le conseil et l’écoute trouvés auprès de la socio-esthéticienne. « Un relais en ville serait un vrai plus », reconnaît Élisabeth, même si elle ne croit pas vraiment à la socio-esthétique en officine – pas facile à mettre en place selon elle. Elle estime qu’une consultation avec espace dédié pourrait voir le jour dans certaines pharmacies. Un point de vue partagé par Lucette Fabisch, conseillère technique au Cours d’esthétique à option humanitaire et sociale de Tours (voir encadré page 17) : « On voit de plus en plus, dans les grandes pharmacies, de produits de maquillage correcteur, pour dissimuler les cicatrices, les brûlures ou défauts de la peau dus à certaines pathologies. Cela pourrait être une idée de faire entrer la socio-esthétique à l’officine, en formant bien entendu le personnel. » Même avis pour Janick Alloncle, socio-esthéticienne à l’hôpital Tenon, à Paris, qui regrette presque l’absence de relais ville-hôpital dans les soins de socio-esthétique : « À l’hôpital, les patients bénéficient d’une bulle de bien-être avec les soins que nous leur prodiguons. Une fois sortis, ils ne peuvent pas forcément retrouver cette possibilité. »

L’officine pourrait ainsi être un relais. La demande existe bel et bien. Vous êtes en effet nombreux – 66,5 %(2) – à avoir déjà conseillé des produits de dermocosmétique à des patients atteints de maladie grave, comme le cancer. « Dans notre officine, nous prodiguons des conseils sur les soins de peau à un large public : la maman qui désire calmer la peau atopique de son bébé, l’ado qui cherche à camoufler son acné, la malade du cancer qui supporte mal les effets secondaires de la chimiothérapie », explique Sylvie, préparatrice à Lille (59). La demande va parfois plus loin. « Derrière une question sur un produit, on peut percevoir une certaine détresse morale, parfois une envie de parler, mais nous ne sommes pas forcément armés pour y faire face et apporter une réponse au patient », déplore Sylvie.

Ingrid, préparatrice à La Machine (58), souhaiterait se spécialiser en socio-esthétique. Titulaire du titre Botticelli et investie en dermocosmétique, elle regrette que cette formation n’ait pas abordé les conseils aux patients atteints de maladies graves. Un manque comblé en partie par une formation de deux jours proposée par la marque Avène, où elle a notamment appris à utiliser et conseiller le maquillage correctif au travers d’ateliers pratiques : « J’ai apprécié l’approche de la marque, qui partait d’une pathologie précise pour ensuite expliquer les effets sur la peau et la manière de corriger le problème à des fins d’embellissement. » Pour l’heure, Ingrid aimerait encore approfondir le sujet car, pour elle, bien avant le côté « glamour » de l’esthétique, c’est le volet social de la discipline qui l’intéresse : « Hélas, bien peu de formations prises en charge par des organismes de financement nous permettent, à ce jour, de nous former dans ce domaine », regrette-t-elle.

(1) Roche n’est plus engagé actuellement dans des programmes d’onco-esthétique.

(2) Sondage Porphyre juillet-août 2011, 143 votants.

Merci à élisabeth Busquet, infirmière et socio-esthéticienne, et à Nora Quinonès, responsable du service de cancérologie de l’hôpital Jean-Mermoz de Lyon, pour leur accueil. Et merci aux patientes qui ont accepté notre présence.

Tout a commencé en 1950…

L’intégration du personnel spécialisé dans l’esthétique en milieu hospitalier a débuté par des expériences ponctuelles à Londres, dès 1960, à San Franscisco, en 1961, à Lyon, à Tours, entre 1966 et 1967. En France, c’est Renée Rousière, une esthéticienne de Tours, qui constate, dès 1950, l’impact de ses soins sur le moral de ses clients. Elle fait du bénévolat dans les services psychiatriques du CHRU de Tours, qui donne lieu à des publications dans les Annales médico-psychologiques. Puis, en 1978, est créé le Cours d’esthétique privé à option humanitaire et sociale (Codes).

La socio-esthétique, c’est quoi ?

• Elle consiste à pratiquer des soins esthétiques auprès de populations souffrantes et fragilisées par une atteinte à leur intégrité physique (maladie, accident, vieillesse…), psychique, ou en détresse sociale (chômage, détention…).

• Elle s’inscrit dans les projets de soins ou de vie définis par les équipes pluridisciplinaires des établissements médico-sociaux. Une socio-esthéticienne peut exercer dans un ou plusieurs établissements (hôpitaux, maisons de retraite, maisons d’arrêt, centres sociaux…) comme artisane, vacataire, membre d’une association, salariée du secteur public ou privé.

• Par leur savoir-faire et leur savoir-être, les socio-esthéticiennes apportent bien-être aux bénéficiaires et les aident à retrouver une meilleure image d’eux-mêmes. Elles contribuent, avec les équipes soignantes, à une prise en charge globale des personnes rencontrées.

• Par sa pratique et son empathie, la socio-esthétique permet à la personne de préserver son estime de soi, son intégrité et sa dignité humaine. Le toucher, l’écoute et les soins relaxants pour le corps offrent un moment intime et privilégié. Mise en confiance, la personne reprend goût à la vie et retrouve son identité.

• Plusieurs soins esthétiques ou supports sont proposés : soins du visage, beauté des pieds, massage esthétique personnalisé, épilation, conseil en perruque, vêtements, maquillage, etc. La prise en charge peut s’effectuer en individuel, en groupe, en ateliers interactifs ou ponctuellement.

Se former, mode d’emploi

Le certificat de qualification professionnelle (CQP) de dermocosmétique pharmaceutique et le titre certifié de conseillère en dermocosmétique Boticelli n’abordent pas la socio-esthétique et les soins aux malades. Il faut donc se tourner vers des formations spécifiques. Pas forcément adaptées aux préparateurs en pharmacie, elles ont néanmoins l’avantage d’aborder la discipline à travers de nombreuses heures alliant théorie et pratique. À réserver aux candidats hypermotivés, avec un projet précis. Et à tous ceux qui ne rechignent pas à retourner sur les bancs de l’école car les formations nécessitent toutes un prérequis en esthétique.

• Les formations longues

Le Cours d’esthétique à option humanitaire et sociale (Codes) de Tours (37)

Avec un titre homologué depuis 1984 et certifié depuis 2004, le Codes est avant tout destiné aux esthéticiennes diplômées (CAP, BP, BTS) qui souhaitent se consacrer aux soins des patients. Si c’est votre souhait le plus cher, rien ne vous empêche de retourner sur les bancs de l’école pour devenir esthéticienne (voir témoignage page 19) et ensuite tenter cette formation reconnue par la profession. Objectif de la formation : préparer les professionnelles du soin esthétique à l’approche psychologique de la personne souffrante dans son corps et dans sa vie sociale, afin de lui apporter une relation d’aide adaptée et un soin technique compétent et respectueux des règles de déontologie. Les cours sont orientés vers une formation psychologique adaptée aux patients, une connaissance approfondie des règles d’hygiène spécifiques aux soins hospitaliers, et une technique maîtrisée. Matières abordées : addictologie, cancérologie, chirurgie plastique et réparatrice, dermatologie, gérontologie, gynécologie, psychiatrie, rééducation. Milieux sociaux d’application de la profession : personnes en recherche d’emploi, femmes en détresse, jeunes en difficulté, préparation à la réinsertion vers le milieu extérieur de patients hospitalisés en service de santé mentale, cure de désintoxication, milieu pénitentiaire. En pratique : environ 600 heures de cours sur treize semaines, réparties sur environ 7 mois, avec de nombreuses heures pratiques en établissement hospitalier. Coût : 3 700 € avec prise en charge possible par un organisme de formation selon la situation du candidat. Renseignements : Codes – CHRU de Tours – 2, boulevard Tonnelé – 37044 Tours Cedex 9 – Tél. : 02 47 47 47 47. Site : www.chu-tours.fr/codes/index.htm

La formation en psycho-socio-esthétique

Dispensée par Paris Beauty Academy à Nanterre (92) et par l’école Joffre-Karine Moncla de Pau (64), elle propose au candidat de se former au CAP d’esthétique, puis de se spécialiser en psycho-socio-esthétique. Au terme de la formation de 14 mois, le candidat se voit délivrer le CAP, ainsi qu’un certificat de formation validé par le Syndicat national des socio-esthéticiennes.

Coût : entre 6 975 et 9 500 € selon la situation et le lieu de formation. Possibilité d’une prise en charge par un organisme de formation. Renseignements : Paris Beauty Academy – 22, rue des Venêts – 92000 Nanterre – Tél. : 01 47 24 10 10 • École technique privée Joffre esthétique & coiffure-Karine Moncla – 5 bis, rue du Maréchal Joffre 64000 Pau – Tél. : 05 59 98 41 65. (suite page 18)

(suite de la page 17)

Le DU de spécialisation esthétique en milieu médical

Proposé depuis cette année par l’université Pierre et Marie Curie de Paris VI. Accessible après un CAP en esthétique ou un bac pro, il forme sur une année scolaire, de septembre à juin, 2 jours par mois avec deux stages pratiques de 15 jours réalisés dans l’un des six hôpitaux de l’AP-HP partenaires. Coût : en plus des frais de scolarité (181,57 €), la formation coûte 2 400 € dans le cadre de la formation continue (prise en charge possible par le Fongecif, l’ANFH, etc.) Renseignements : Janick Alloncle – Hôpital Tenon – 4, rue de la Chine – 75020 Paris – Tél. : 01 56 01 77 72 (janick.alloncle@tnn.aphp.fr) ou Isabelle Médevielle – Hôpital Charles Foix – 7, avenue de la République –94200 Ivry-sur-Seine – Tél. : 0149594542 (isabelle.medevielle@cfx.aphp.fr)

• Les formations courtes

Les marques de dermocosmétique

Les laboratoires qui commercialisent des soins spécifiques accompagnent généralement les officinaux au travers de sessions de quelques heures ou de quelques jours pour se former aux produits correcteurs qu’ils proposent, et ainsi toucher du doigt la socio-esthétique. Avène (Pierre Fabre) propose par exemple aux officinaux des cours théoriques, à suivre aux thermes d’Avène (34) ou à découvrir lors de soirées organisées par la marque aux quatre coins de la France, pour apprendre à utiliser et conseiller les produits de la gamme Couvrance, et ainsi réaliser un maquillage médical. « La gamme couvre différentes pathologies de la peau comme l’acné, la couperose, l’eczéma, le psoriasis, mais aussi les cicatrices ou les taches pigmentaires. Ce sont des points que nous abordons lors de nos formations », explique Joëlle Nonni, chargée de mission et responsable d’ateliers sur l’éducation à la santé de la peau chez Avène. Ces mini-stages sont généralement offerts par la marque aux officines qui travaillent déjà avec elle.

L’école Neroli

Basée à Chateaurenard (13), l’école Néroli propose, dès fin octobre, une formation de socio-esthétique dédiée aux officinaux. « Notre objectif pédagogique est de développer les capacités d’écoute et d’améliorer la prise en charge relationnelle du patient sur une formation d’une journée », résume Solange Laugier, directrice de l’école. Associant un pharmacien spécialiste du malade cancéreux, un psycho-oncologue et un oncologue médical, cet apprentissage aborde les aspects esthétiques (comment réagir en cas de lésions cutanées/maquillage correcteur) mais aussi le relationnel et le confort diététique. « Nous mettrons l’accent sur la mise en pratique, qui se fera sous forme d’ateliers et de jeux de rôle », précise Solange Laugier. Un suivi en officine peut être assuré par l’école Néroli. En pratique : la formation a lieu à l’école Neroli de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 15 h, le 31 octobre, le 9 janvier 2012, le 6 février 2012 ou le 26 mars 2012. 14 places ouvertes pour chaque session, prise en charge de la formation par l’OPCA PL. Renseignements : école Néroli esthétique santé – 5, allée Josime Martin – 13160 Chateaurenard – Tél. : 04 90 90 29 60 ou 06 18 43 61 05, auprès de Solange Laugier (neroli.formation@hotmail.fr).

Témoignage

« Spécialisation et empathie »

Conseillère en dermocosmétique (formation Boticelli), Myriam*, préparatrice à Cavaillon (Vaucluse), a mis ses compétences à la disposition des clients de l’officine : « Je réalise des modelages du visage ou des maquillages sur des patientes qui n’auraient jamais été chez une esthéticienne. Le fait que ces soins soient gratuits et proposés dans un lieu dédié à la santé les rassure. Mon empathie aide à aborder le sujet avec elles. » Myriam a également bénéficié de formations par des marques qui commercialisent du maquillage bio ou à base de produits naturels. Aujourd’hui, elle se lance dans une formation avec l’école Néroli pour décrocher le titre d’esthéticienne hautement qualifiée. « Outre la dermocosmétique et le maquillage, les cours abordent la socio-esthétique et tout ce qui touche aux relations humaines. C’est aussi un rappel de mes formations précédentes ». Et peut-être de nouvelles portes qui s’ouvrent.

(*) Le prénom a été changé.

3 questions à…

Cécile Sanchez, préparatrice

Exerçant à la pharmacie Provençale à Arles (Bouches-du-Rhône), Cécile encadre le volet socio-esthétique après avoir suivi plusieurs formations.

Pouvez-vous retracer le parcours qui vous a conduit à la socio-esthétique ?

Préparatrice depuis plus de vingt ans, j’étais intéressée par l’esthétique, la cosméto, la dermato. Exerçant dans une officine où le titulaire, Philippe Minighetti, met l’accent sur la prise en charge personnalisée du patient cancéreux, c’est presque naturellement que j’en suis venue à me spécialiser. J’ai participé, il y a deux ans, à une formation avec le laboratoire Roche, où j’étais entourée d’infirmières – bien plus nombreuses que les préparatrices –, dans laquelle j’ai suivi trois modules dédiés à la peau et aux cheveux, à la couleur et au maquillage et au style vestimentaire. Auparavant, j’avais déjà effectué des formations en dermocosmétique.

Quels sont les besoins rencontrés et formulés par les patients cancéreux à l’officine ?

Nous recevons beaucoup de personnes qui nous demandent des conseils sur l’usage des crayons de maquillage pour se redessiner une ligne de cils ou sourcils. On reçoit également la visite de patients qui souffrent des effets secondaires de la chimiothérapie et qui cherchent à nourrir leur peau pour soigner le syndrome main-pied, par exemple. Nous avons aussi des patientes qui viennent nous consulter pour une application mammaire, l’une de mes collègues étant spécialisée dans ce domaine. Avec chacune de nos expertises, nous pouvons proposer au patient une prise en charge globale à l’officine.

Comment cela se déroule-t-il ?

Nous disposons d’un espace de confidentialité, indispensable pour ce genre de consultation. On ne peut pas faire de la socio-esthétique au comptoir. Le patient doit se sentir en confiance, il lui faut donc un espace dédié. Je laisse généralement les patients formuler leur demande. Nous travaillons généralement sur le maquillage correcteur pour unifier le teint ou redessiner les sourcils, ou sur la pose de foulards. Nous ne proposons pas de perruque – c’est un métier à part entière. Nos clientes sont généralement satisfaites des services gratuits que nous proposons. Les visites fonctionnent d’ailleurs beaucoup par le bouche-à-oreille.