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Que sait-on de plus sur la Covid-19 ?*

Publié le 24 septembre 2020
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La Covid-19 est une maladie causée par le virus SARS-CoV-2. Le point sur nos connaissances en l’absence de traitement curatif, alors que le dépistage et la recherche vaccinale s’intensifient.

Quoi de neuf sur les modes de transmission ?

Les premiers modes de transmission du virus retenus restent la voie manuportée, c’est-àdire le contact avec une surface infectée via les mains portées à la bouche, au nez ou aux yeux, et les gouttelettes respiratoires via la projection de virus dans les muqueuses buccale, nasale ou conjonctivale. Il existe de plus en plus d’éléments scientifiques en faveur d’une transmission via l’air dans des lieux confinés et non aérés, en présence d’une personne porteuse du virus.(1)

Quels sont les signes cliniques ?

La Covid-19 est responsable de fièvre, toux, fatigue et courbatures, plus rarement d’une rhinite, d’une odynophagie – difficulté pour avaler – et d’une conjonctivite, dans les cas sévères, d’une difficulté à respirer, et dans les cas les plus graves, d’un sepsis – réponse inflammatoire généralisée associée à une infection grave -, avec risque de décès. Chez des patients pauci-symptomatiques – avec peu de symptômes -, la présentation peut se limiter à une anosmie/agueusie(2), c’est-à-dire perte d’odorat et perte de goût. Chez la personne âgée, la confusion peut être le seul symptôme.(3)

La Covid-19 a-t-elle d’autres visages ?

On note des symptômes digestifs, vomissements, diarrhée, etc., chez les patients avec une charge virale importante. Une attention est à porter aux signes digestifs chez l’enfant, en particulier les douleurs abdominales, qui peuvent signer une réaction inflammatoire généralisée.(4) Des cas d’inflammation des vaisseaux sanguins touchant l’enfant, s’apparentant à une maladie de Kawasaki, ont attiré l’attention des pédiatres.(5) Plus rares, des cas d’atteinte cérébrale avec des troubles de la conscience(6), des éruptions cutanées comme des rashs avec urticaire, vésicules, et des lésions violacées aux extrémités inférieures, des « orteils Covid », pouvant aller à la nécrose.(7)

Qui a droit aux tests PCR ?

Le test PCR, qui recherche la présence du matériel génétique du virus dans le nasopharynx, est désormais accessible sans prescription médicale et dans plus de 5 600 laboratoires en France. Il est entièrement remboursé. Le résultat doit être rendu dans les 24 heures en cas de symptômes ou de contact avec un patient Covid-19 et entre 48 et 72 heures dans les autres cas.

Comment interpréter les tests sérologiques ?

Les tests Elisa, qui détectent les anticorps anti-SARS-CoV-2 présents dans le sérum et produits au cours (IgM) et après l’infection (IgG), sont disponibles dans de nombreux laboratoires et remboursés à 100 % sous certaines conditions. Des pharmacies proposent un test rapide d’orientation diagnostique (Trod) non remboursé, réalisé sur du sang prélevé au bout du doigt par le pharmacien. Son interprétation est difficile. Un test négatif ne permet pas d’écarter une infection en cours puisque les premiers anticorps peuvent apparaître après une semaine et les faux positifs sur les IgM ne sont pas rares. Il est donc nécessaire, en cas de positivité ou de doute sur un négatif, de confirmer le résultat en laboratoire (voir actu).

Qu’en est-il des traitements ?

En l’absence de traitement curatif ayant démontré son efficacité malgré les nombreux essais en cours, la recherche sur les vaccins s’intensifie. Dix-sept vaccins sont testés aux États-Unis, Brésil, Royaume-Uni, en Chine, Allemagne, Belgique, Russie, Australie, Corée du Sud et Afrique du Sud.

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Le virus est-il moins virulent ?

Parmi les milliers de mutations notées dans le matériel génétique du SARS-CoV-2 depuis le début(8), aucune n’a montré qu’elle produisait une modification de la capacité du virus à infecter ou à causer des dommages. La baisse du nombre de patients en réanimation et de décès, rapportée au nombre croissant de cas, pourrait être liée à l’élargissement du dépistage à des personnes sans facteur de risque de gravité, chez qui l’évolution est majoritairement favorable, et à une amélioration des techniques de ventilation non invasive et une utilisation des corticoïdes.

(*) Au 15 septembre.

(1) Morawska et al., Environment International , 2020 ; Shen et al., JAMA Internal medicine, 2020.

(2) Lechien et al., European Archives of Oto-Rhino-Laryngology , 2020.

(3) Cipriani et al., Acta Neurologica Belgica , 2020.

(4) Tullie et al., The Lancet , 2020.

(5) Ouldali et al., The Lancet , 2020.

(6) Pouga, Journal of Medical Virology , 2020.

(7) Galván Casaset al., British Journal of Dermatology , 2020.

(8) www.who.int/ bulletin/volumes/98/7/20-253591/en

NOTRE EXPERTE INTERROGÉE

→ Dr Lydia Pouga, médecin virologue, lauréate de la faculté Paris-Descartes, postdoctorante de 2016 à 2018 à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, équipe stratégies thérapeutiques contre l’infection VIH, médecinconseil auprès de l’ambassade de France en Azerbaïdjan.

Repères

La Covid-19 en France.(9)

→ 1 004 858 tests PCR par semaine le 24 août, dont 95 % réalisés en laboratoires de ville.

→ 367 174 cas de Covid-19 depuis le début de l’épidémie.

→ Une augmentation constante du taux de positivité** : 1 % de tests positifs avant le 13 juillet et plus de 4 % dès le 24 août.

→ 30 999 décès au 15 septembre, dont 92 % chez les plus de 65 ans.

→ Un nombre de décès rapportés au nombre de cas en constante baisse depuis août.

→ La séroprévalence (proportion de la population ayant des anticorps) est estimée à 6 %.

(9) Santé publique France.

(**) Taux de positivité = nombre de tests positifs par rapport au nombre de tests réalisés. Son augmentation prouve que la hausse des cas de Covid-19 n’est pas liée à la seule progression du nombre de tests.