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Quand l’officine oriente les patients grâce à un « triage organisé »

Publié le 23 novembre 2022
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Chaque seconde, vingt-sept patients franchissent la porte d’une officine en France(1). Comment améliorer leur prise en charge dans les zones où l’accès aux soins primaires est compliqué ? Comment mieux orienter les personnes en cas de difficulté d’accès à un médecin ? Le projet OSyS, pour Orientation dans le système de soins, est une expérimentation de deux ans menée par l’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne avec l’association Pharma système qualité (PHSQ). Les pharmaciens de cinquante officines bretonnes volontaires ont été formés à la prise en charge des demandes de premiers recours selon des recommandations. Une sorte de triage encadré et sécurisé. « La différence avec le conseil au comptoir habituel est qu’avec OSyS le pharmacien prend en charge treize pathologies définies dans le protocole(2) et oriente soit vers un conseil traditionnel, soit vers un médecin ou les urgences », explique Martine Costedoat, pharmacienne et directrice de PHSQ. Pour cela, le pharmacien suit un arbre décisionnel précis. « Il y a en outre une traçabilité de la procédure, une protocolisation de la référence du conseil et une homogénéité de la prise en charge ». Ce dispositif ne conduit pas à une délégation de tâches, ni ne permet la dispensation de médicaments sur liste, mais il évite l’engorgement des cabinets médicaux, voire des urgences. Quant aux préparateurs, « ils font partie intégrante de la chaîne puisqu’ils savent quand orienter le patient vers le pharmacien, si c’est nécessaire », rappelle Martine Costedoat. À ce jour, 1 200 situations de triage ont été recensées.

(1) Baromètre Nères, janvier 2022.

(2) Rhinite, douleur pharyngée, douleur lombaire, diarrhée, vulvo-vaginite, céphalée, constipation, douleur mictionnelle, conjonctivite, piqûre de tique, plaie simple, brûlure du premier degré et dyspepsies fonctionnelles.

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