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Préparateurs dans la rue

Publié le 2 septembre 2014
Par Aude Allaire
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Ils étaient une vingtaine de préparateurs à défiler dans les rues de La Roche-sur-Yon (Vendée) le 23 juin dernier en scandant : « Pharmacie vendue, salariés à la rue ! » Environ 400 tracts ont été distribués dans les boîtes aux lettres du quartier pour sensibiliser l’opinion aux difficultés de la profession.

« Les salaires des préparateurs sont gelés depuis un an et se rapprochent peu à peu du montant du Smic, qui, lui, augmente, relate Pierrick Chaigne, secrétaire départemental de Vendée de Loire-Atlantique chez Force ouvrière, également conseiller du salarié à la direction départementale du travail. Les conditions salariales sont de plus en plus difficiles et, en 2013, les officines ont battu des records en matière de ruptures conventionnelles. Une vingtaine de salariés de l’officine y ont été confrontés en Vendée ».

Manque d’humanité

Le syndicaliste envisageait un rassemblement. Le licenciement d’une préparatrice suite à la vente de l’officine où elle exerçait a été le détonateur. « Je suis prêt à parier que ce licenciement faisait partie intégrante de la transaction, accuse Pierrick Chaigne. L’acquéreur a accepté d’acheter la pharmacie au prix fort dans l’optique de récupérer les économies engagées sur ses dépenses en personnel. Il fut un temps où le maintien des salariés dans l’entreprise était un critère de sélection du repreneur… »

Un brin nostalgique, Pierrick Chaigne ne nie pas la crise mais pointe avec vivacité le manque d’humanité de certains titulaires : « Je ne peux pas contester le choix d’un licenciement économique mais je suis sidéré par la méthode employée et l’absence de motif invoqué concernant le choix de la personne licenciée, détaille-t-il. La préparatrice concernée n’était ni la dernière arrivée, ni la plus cher payée. Le repreneur l’a licenciée du jour au lendemain en remplissant lui-même une grille de compétences, sans avoir jamais travaillé à ses côtés. Et si je n’avais pas assisté cette salariée lors de son entretien de licenciement, il aurait duré cinq minutes pour aboutir à une rupture conventionnelle ! »

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