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- Pas avec l’alcool, ni pendant l’effort
Red Bull, Dark Dog, Monster…, les risques liés à la consommation de ces boissons dites énergisantes ou excitantes (BDE) ont été évalués par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui a rendu un avis le 6 septembre dernier. Plus de 100 boissons commercialisées en France ont été analysées depuis 2012. L’Anses met en lumière le rôle prédominant de la caféine. Elle a par ailleurs évalué l’imputabilité de 212 cas d’événements indésirables suffisamment renseignés parmi les 257 recueillis depuis 2008, date de leur autorisation en France.
Plutôt excitantes qu’énergisantes
Appellation commerciale sans cadre réglementaire, les « energy drinks » sont des sodas sucrés et/ou édulcorés diversement enrichis en substances excitantes. La caféine, omniprésente, est retrouvée dans 96 % des BDE recensées, une cannette standard apportant en moyenne l’équivalent de deux expressos. La plupart contiennent aussi de la taurine, acide aminé soufré qui intervient notamment dans le processus de digestion biliaire et la transmission de l’influx nerveux. La glucorolactone, métabolite du glucose présenté comme « anti-fatigue » est retrouvée dans 33 % des BDE, qui peuvent également comprendre des vitamines C, B, E ou encore des extraits de ginseng. Les BDE ne doivent toutefois pas être confondues avec les « sport drinks », ou boissons énergétiques dont la composition nutritionnelle, réglementée, est adaptée à la pratique d’une activité sportive.
La faute à la caféine
Parmi les 212 événements indésirables, 27 ont été jugés vraisemblablement ou très vraisemblablement imputables à la consommation de BDE, soit 12 % des cas. Les symptômes sont essentiellement d’ordre cardio-vasculaire : sensation d’oppression ou de douleur thoracique, tachycardie, hypertension… Parmi les 8 cas d’arrêts cardiaques mortels rapportés, le seul très vraisemblablement imputable à la consommation de BDE est survenu en discothèque après mélange à l’alcool chez une jeune fille de 16 ans porteuse d’un dysfonctionnement cardiaque. Les autres symptômes sont essentiellement psycho-comportementaux ou neurologiques (irritabilité, anxiété, voire crises de panique, hallucinations, épilepsie…), gastro-intestinaux (transit accéléré, RGO…) ou musculaires (rhabdomyolyse en association à l’alcool).
D’après l’Anses, ces effets correspondent aux effets indésirables couramment observés après une prise en quantité élevée de caféine, considérée facteur explicatif majeur.
Situations à risque
Dans l’attente de nouvelles données concernant un éventuel effet additionnel de la taurine sur l’élévation de la pression artérielle et la survenue d’angines de poitrine, l’Anses considère que les situations à risque générées par la consommation de boissons dites énergisantes ou excitantes sont essentiellement liées à leur enrichissement en caféine et aux modes de consommation : quantités importantes, consommation par des enfants, des adolescents, dans le cadre professionnel ou de la conduite pour maintenir l’éveil, associé à l’alcool ou lors d’activités sportives.
Les consommateurs sont donc invités à modérer l’ingestion de ces boissons caféinées, notamment les femmes enceintes, allaitantes, les enfants, les ados, les personnes souffrant de troubles cardio-vasculaires, psychiatriques, neurologiques, d’insuffisance hépatique ou rénales sévères. La gravité d’un surrisque cardio-vasculaire en cas d’association à l’alcool ou à une activité sportive serait corrélée à l’existence d’une prédisposition individuelle. Cette dernière étant le plus souvent inconnue, la recommandation d’éviter ces modes de consommation s’applique à tous.
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