Ouverture holistique

Lisa, pour Laboratoire d’idées santé autonomie, est un nouveau think tank, un groupe de réflexion privé à but non lucratif(1). Analyser le système de santé, suggérer des pistes pour le faire évoluer, voilà ce que propose l’association créée en décembre 2018. Ses travaux, une fois achevés, sont rendus publics et communiqués aux instances décisionnaires. « Notre force est d’ouvrir la discussion à tous les acteurs concernés : professionnels de santé, patients, chercheurs, opérateurs économiques, financeurs », explique Bénédicte Arguillère, préparatrice expérimentée et membre du bureau de Lisa. Après avoir participé à quelques réunions, la voilà chargée de coordonner l’organisation des tables rondes où viennent débattre quelque 120 adhérents d’horizons divers. « Ce qui m’a plu, au-delà de cette diversité, c’est d’avoir une vision globale, de participer à la réflexion tout en donnant mon avis. »

Tracer sa route

Des études d’éducatrice jusqu’à 24 ans, un mariage, 3 enfants, c’est à 30 ans que Bénédicte prend le chemin du CFA de pharmacie de Paris. « Ma petite dernière avait 18 mois, c’était le bon moment. » La pharmacie, c’est comme « une évidence, je m’y sens bien ». Sans doute grâce à un grand-père, des oncles pharmaciens, et surtout sa grand-mère, « qui a été l’une des premières femmes à obtenir le diplôme de préparatrice ». Pourtant, déception, l’apprentissage n’est pas à la hauteur de ses espérances :« Je ne faisais que du rangement et il n’y avait aucune bienveillance. » Déterminée, elle change d’officine en BP2 : « J’avais le goût du métier et je savais que ce n’était pas représentatif de ce qui m’attendait par la suite. » Elle y trouve sa place, touche à tout et s’essaie au comptoir tout en jonglant : « Enfants, maison, études, c’était serré côté organisation. J’ai appris à m’adapter. Je faisais des fiches que j’emmenais partout pour réviser. » Deux ans après le BP, elle change d’officine pour de meilleurs horaires.

L’alternative des médecines

Au bout d’un an, elle est licenciée pour raisons économiques, mais retourne la situation à son avantage. « J’ai toujours été très intéressée par l’homéo, la phyto et l’aromathérapie. Grâce au financement de Pôle emploi, j’ai intégré la faculté libre de médecines naturelles et d’ethno médecine de Paris pour suivre les cours de Pierre Franchomme. » Après 18 mois, à raison d’un week-end par mois, Bénédicte obtient son certificat d’aromatologue. Libre de s’installer, elle préfère l’officine et cherche un poste « permettant d’utiliser mes nouvelles connaissances et d’exercer différemment mon métier de préparatrice ».

Un cheval de bataille

Elle trouve son bonheur au préparatoire de la Pharmacie homéopathique centrale à Paris en 2016. Après plusieurs formations, elle devient coordinatrice du pôle homéopathique. « Je répartis et contrôle les nombreuses ordonnances homéo et phyto que nous recevons. Je gère les stocks, les commandes de matières premières. J’organise les plannings et manage 5 personnes. » C’est dans cette pharmacie qu’elle trouve son cheval de bataille. « L’une des titulaires m’a fait découvrir Lisa. » Faire avancer les questions de santé en France, « le plus intelligemment possible », la motive. Bénédicte y consacre bénévolement quelques soirées par mois. Sa participation lève un voile sur son métier « relativement méconnu » et montre « qu’un préparateur aussi a des choses à dire »…

Plus d’informations sur www.lisa-lab.org

Bénédicte Arguillère

Âge : 40 ans.

Formation : BP préparateur en pharmacie (2011), certificat de praticien de santé aromatologue (2016).

Lieu d’exercice : Paris.

Ce qui la motive : considérer le patient dans sa globalité, ne pas le réduire à des symptômes. Coordonner allopathie et médecines complémentaires.

Si vous étiez une titulaire ? Je serais humaine et je considérerais chacun de mes collaborateurs.

Si vous étiez une cliente ? Je voudrais qu’on prenne le temps de m’écouter pour me donner un conseil qui corresponde à ce que je suis.

Si vous étiez un médicament ? Je serais comme l’Arnica qui soigne les bleus du corps en 5 CH et ceux du cœur en 30 CH.