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On peut la refuser à un homme

Publié le 30 juin 2018
Par Fabienne Rizos-Vignal
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« Même si la dispensation n’est pas conditionnée par la présentation d’une ordonnance, la pilule du lendemain n’est pas en vente libre », prévient Valérie Siranyan, professeur de droit pharmaceutique à la faculté de pharmacie de Lyon. Chaque demande s’évalue au cas par cas. Ainsi, un prétendu père de famille a essuyé un refus alors qu’il demandait la pilule du lendemain pour sa fille mineure. La scène, relatée sur Twitter, soulève une question de fond : comment vérifier que la situation correspond bien aux critères d’urgence et aux conditions d’utilisation de cette contraception si la jeune fille ne se présente pas à la pharmacie ? « Il faut un contact avec la jeune fille. On peut tolérer un échange téléphonique. Le critère d’urgence justifie la dispensation à distance », explique Valérie Siranyan. Mais en cas de doute sur l’opportunité de la dispensation et l’existence d’un danger pour la santé de la jeune fille, le refus constitue une obligation. Cela n’exonère pas d’un devoir d’informations. « Il faut se soucier du suivi. Par exemple, faciliter un rendez-vous avec un médecin, avec l’accord à distance de la patiente », précise Valérie Siranyan. C’est d’ailleurs un bon moyen pour piéger les « fausses » demandes.

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