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Loi HPST, encore tout à faire

Publié le 1 mai 2011
Par Héloïse Rambert et Katell Prigent
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Pharmaciens ou médecins, tous les participants sont d’accord sur le bien-fondé de la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST). « Les cœurs de métiers sont très performants, mais c’est en matière de prévention, de coordination interprofessionnelle et des rapports ville/hôpital que le bât blesse. Il y a nécessité d’un travail en commun » a souligné Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmacies d’officine (CNGPO). Reste à définir le cadre économique de ces nouvelles missions, dédiées aux libéraux. Pour Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « il semble évident qu’une partie des économies faites en structure doit être transférée à la ville ». Pour Michel Chassang, président de la Confédération des syndicaux médicaux français (CSMF) « on est évidemment dans une logique de rémunération complémentaire ».

Au cœur, la croix. Le pharmacien d’officine se voit attribuer de nouvelles missions, telle celle du « pharmacien correspondant » au sein de l’équipe de soin. Une fois désigné par le patient, le pharmacien pourra, à la demande du médecin ou avec son accord, renouveler un traitement chronique ou modifier une posologie. « Le pharmacien doit prendre conscience de ce que cela implique : nouvelle façon d’exercer, nouvelle organisation et redéfinition des tâches à l’officine » avertit Jean-Charles Tellier, président de la section A de l’Ordre des pharmaciens. Si cette évolution inquiète les médecins, dès qu’on parle de « consultation pharmaceutique », tout le monde s’accorde, « il faut faire bouger les lignes ». Les médecins attendent que le dispositif soit « protocolisé ». Mais « si on veut que les pharmaciens soient motivés et acceptent ces nouvelles missions, il faudra leur en donner les moyens » prévient la présidente du groupement Giphar, Brigitte Bouzigue.

Aujourd’hui, la mise en pratique de la loi HPST en ville reste encore abstraite et les protocoles restent à écrire. Face au témoignage d’une pharmacienne du Var, exposant ses difficultés à convaincre les médecins de son entourage du bien-fondé de la loi HPST, le Dr Wilthien admet que « la réticence de certains médecins est bien la preuve qu’il existe encore des scories hyperlibérales ». Mais pour Alain Bergeau, président de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), c’est à travers la formation initiale qu’on pourra in fine faire évoluer les pratiques.

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