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« Les sorties d’hôpital ? C’est moi qui gère ! »
L’Union régionale des professionnels de santé pharmaciens (URPS) de la région Paca propose un numéro unique pour faciliter la sortie d’hospitalisation des patients et remettre les officinaux au cœur de la prise en charge.
C’est fait. La plate-forme téléphonique ville-hôpital et son numéro unique(1) sont opérationnels, après de longs mois de travail et une intense collaboration avec les établissements de santé et plusieurs URPS de la région Paca, dont celle des infirmières. « Maintenant, nous repartons à l’assaut des hôpitaux de la région pour faire connaître le dispositif », explique Michel Siffre, titulaire à Bandol (83) et président de l’URPS pharmaciens Paca. Ce dispositif innovant, « que les autres URPS pharmaciens et non pharmaciens regardent avec attention », est simple.
Hormis les situations particulières ou complexes (voir encadré), les patients qui sortent de l’hôpital sont pris en charge par les professionnels de santé de proximité ou par des prestataires. Dans ce cas, les hôpitaux de la région Paca peuvent désormais utiliser la plate-forme téléphonique. Celle-ci prend contact avec la pharmacie du patient afin de voir si elle est prête à prendre en charge la sortie d’hospitalisation. L’officine prépare alors les produits de santé prescrits et les livre au domicile du malade.
« Ça fait un moment qu’on n’a pas vu Monsieur Durand… »
Toutes les pharmacies en ont fait l’expérience : découvrir qu’un patient hospitalisé est retourné chez lui sans voir passer aucune ordonnance de sortie. « Un sondage(2) a montré que, concernant le matériel médical, 64 % des patients n’ont pas reçu l’original de la prescription et 72 % n’ont pas eu le choix du fournisseur », explique Michel Siffre. Pourtant, 90 % des patients interrogés souhaitent pouvoir solliciter leurs professionnels de santé de proximité.
Michel Siffre dénonce un « détournement de patientèle » et la mainmise des autres prestataires sur les sorties d’hospitalisation, mais reconnaît que « les pharmaciens n’ont pas su, pas pu, pas voulu prendre leurs responsabilités et s’imposer sur ce créneau il y a vingt ou trente ans. D’autres l’ont fait à notre place ». D’un côté, les prestataires avec un haut niveau d’expertise et une assistance 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. De l’autre, les officinaux. « La sortie, c’est un trépied, avec le médecin traitant, l’infirmière libérale et nous. On sait qu’on ne pourra pas tout gérer. En revanche, on se pose en alternative aux prestataires, dans le but aussi de faire valoir le libre choix du patient ».
Un pense-bête bien utile
Pour cela, se former en matériel médical et en maintien à domicile est essentiel, mais il faut également que le stock suive. À cet effet, l’URPS propose sur son site(3) une « checklist », avec une proposition de stock de base à détenir. Des poches de sérum physiologique et de glucose à 5 % de différentes tailles, des sets de perfusion, une chaise garde-robe (lire Matériel, p. 44)… Un pense-bête bien utile pour bien accompagner ses patients.
(1) 04 65 40 00 00 de 9h à 18 h 30 du lundi au vendredi. En dehors de ces horaires, un service d’astreinte se met en place, notamment grâce au dispositif Résogardes.
(2) Enquête sur 1050 personnes en métropole et DOM-TOM réalisée entre mars et septembre 2017 par la Conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux (CNUPL).
(3) Sur le site www.urps-pharmaciens-paca.fr > rubrique Les outils > Exercice professionnel.
La gestion des sorties d’hôpital
→ Selon les besoins et les situations, l’hôpital peut envisager la sortie d’un patient selon plusieurs dispositifs, tels que l’hospitalisation à domicile (HAD), les soins de suite et de réadaptation (SSR) et la ville.
→ En ville, outre la prise en charge par les professionnels de santé de proximité ou les prestataires, on recense le dispositif Prado, un service de retour à domicile des patients hospitalisés mis en place par l’Assurance maladie depuis 2010 et disponible dans des situations comme la maternité, la chirurgie, l’insuffisance cardiaque et la BPCO ; et les plates-formes territoriales d’appui (PTA) pour les cas complexes : polypathologies, difficultés sociales, psychosociales et/ou économiques.
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