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- Les sondes pour sondage urinaire intermittent
LE SONDAGE URINAIRE INTERMITTENT
Le principe
Le sondage urinaire intermittent (SUI) est un acte invasif, exclusivement sur prescription médicale. Il consiste à insérer temporairement par le méat urinaire, de façon pluriquotidienne, une sonde sans ballonnet (tube creux) dans la vessie pour permettre d’évacuer l’urine vers l’extérieur. Ce geste assure une vidange complète de la vessie à basse pression, contrairement à certains modes mictionnels alternatifs : mictions par percussions sus-pubiennes, par hyperpression abdominale (n’est plus recommandé du fait du risque de prolapsus).
Les urines sont soit collectées dans une poche reliée à la sonde, soit vont directement dans la cuvette des toilettes.
L’objectif
Il s’agit de reproduire le phénomène naturel de la miction. Le SUI est le plus souvent exclusif, notamment chez les patients neurologiques, parfois associé à des mictions spontanées, mais uniquement chez des patients acceptant de se soumettre à une surveillance étroite pour éviter les complications liées à une vidange incomplète de la vessie.
Le contexte
→ Le SUI est le mode mictionnel de référence en cas de rétention urinaire ou de vidange vésicale incomplète, et ce, quelle que soit l’étiologie : obstacle organique, pathologies neurologiques affectant les centres de contrôle urinaire.
→ Le SUI protège le haut appareil urinaire en réduisant les complications liées à la rétention : infections urinaires basses et hautes (cystites, pyélonéphrites), lithiases urinaires, dilatation des cavités urinaires, reflux vésico-urétéral. Le SUI limite ainsi le risque d’insuffisance rénale pouvant survenir à terme.
→ Le SUI renforce l’autonomie des patients et améliore leur qualité de vie en restaurant une continence urinaire. Il est éventuellement associé à un traitement de l’hyperactivité vesicale. La technique est sûre, efficace et bien acceptée.
La technique
→ l’hétérosondage : réalisé par une tierce personne, professionnel de santé (médecin, infirmier) ou toute personne ayant acquis la maîtrise du geste par apprentissage auprès d’une équipe soignante habilitée (proche, famille, parents pour le sondage de l’enfant).
→ l’autosondage : réalisé par le patient après éducation faite par un infirmier sous contrôle médical. Chez l’enfant, l’autosondage est possible dès l’âge de 7 ans.
LES SONDES
Les caractéristiques générales
Ce sont des appareils tubulaires creux dont la structure et le matériau de fabrication varient selon les fabricants. Elles ne doivent pas contenir de phtalates d’après les recommandations des autorités de santé. Elles sont toujours stériles, à usage unique et sans ballonnet pour le SUI. Plusieurs critères les distinguent.
→ Le matériau : polychlorure de vinyle (PVC), PVC siliconé, polyuréthane (PUR) et POBE (Polyolefin Based Elastomers, un nouveau matériau plastique, type PEBA pour Polyether Block Amides).
→ L’extrémité distale (qui est introduite dans la vessie) : droite ou béquillée avec généralement deux œils. Une sonde droite de type Nelaton est recommandée et est le plus souvent utilisée. Une sonde béquillée (Tiemann) peut être employée chez l’homme pour faciliter le passage du sphincter urinaire.
→ La longueur choisie selon l’anatomie de l’urètre (de 4 à 6,5 cm chez les femmes et de 16 à 20 cm chez les hommes). Elle varie entre 7 et 25 cm pour l’enfant et la femme, 30 cm chez l’adolescent garçon et 30 à 40 cm pour l’homme.
→ Le diamètre, qui est exprimé en unité charrière (CH) correspondant à un tiers de millimètre (une sonde CH 12 a un diamètre extérieur de 4 mm). Selon les habitudes des équipes et le souhait du patient, sont recommandées CH 12 ou 14 chez l’adulte et CH 6 à 10 chez l’enfant.
Chaque numéro de charrière, noté sur l’embase de la sonde, correspond à une couleur d’embout : CH 8 (bleu), 10 (noir), 12 (blanc), 14 (vert) et 16 (orange).
Des sondes plus grandes (ex : CH 16) sont préconisées notamment en cas de chirurgie de remplacement pour cancer afin d’évacuer le mucus souvent abondant produit par la muqueuse de la néovessie.
→ Les « œils » sont les orifices situés en position latérale sur le corps de la sonde afin que l’extrémité de celle-ci, fermée, soit non traumatique pour la vessie. En général au nombre de deux, ils permettent à l’urine de pénétrer dans la sonde.
→ L’embase ou embout est l’extrémité proximale de la sonde, celle qui reste à l’extérieur du corps. Elle peut être droite, évasée ou à godet. C’est au niveau de l’embase que l’on peut adapter un dispositif de recueil (poche) ou une seringue (instillation, comme dans le cas du traitement du cancer superficiel de vessie par mitomycine ou BCGthérapie).
Les sondes du SUI
L’emploi d’un lubrifiant permet de réduire les frictions dans l’urètre lors de l’insertion et du retrait de la sonde. On distingue trois types de sondes selon le type de revêtement lubrifié utilisé.
→ Sondes sèches en PVC que le patient enduit d’un lubrifiant (vaseline, huile silicone KY, gel de xylocaïne) avec une compresse avant introduction dans l’urètre. Elles ne sont plus recommandées.
→ Sondes prélubrifiées en PVC siliconé avec adjonction d’un lubrifiant externe non hydrophile (paraffine, glycérine) sur la paroi de la sonde. Ce lubrifiant, non solidaire du corps de la sonde, peut s’altérer lors de l’insertion et du retrait de la sonde.
→ Sondes autolubrifiées préenduites d’un film hydrophile dont le pouvoir lubrifiant est révélé après adjonction d’eau (liquide ou vapeur comme dans VaPro de Hollister) ou de sérum physiologique. Le revêtement hydrophile, ancré dans le corps de la sonde, est généralement un gel de polyvinyle pyrrolidone (PVP) qui fixe les molécules d’eau et diminue fortement le coefficient de frottement de la sonde, donc le risque de microtraumatisme de l’urètre. Ces sondes sont soit :
→ à réhydrater avant utilisation en versant de l’eau du robinet ou une solution de NaCl dans l’emballage stérile de la sonde. Après courte immersion (30 secondes) de la sonde dans ce liquide, le film hydrophile se gélifie et assure la lubrification homogène de la sonde ;
→ prête à l’emploi : la sonde est conditionnée dans un sachet protecteur contenant une solution de sérum physiologique stérile. En réduisant le nombre de manipulations, elles facilitent le geste, notamment chez les personnes à dextérité réduite comme les patients neurologiques. Par ailleurs, elles réduisent le nombre de complications urétrales (ne nécessitent pas de lubrification manuelle).
→ La version set ou kit de sondage. Les sondes existent en version kit ou set comprenant une sonde raccordée à une poche de recueil des urines généralement vidangeable de 700 à 1 500 ml.
L’AUTOSONDAGE
Le principe
L’autosondage doit être réalisé selon le principe de la « technique propre », sans gants stériles ni toilette antiseptique, après simple respect des règles d’hygiène : lavage des mains à l’eau et au savon doux, toilette intime à l’eau et au savon doux ou avec une lingette sans alcool.
En pratique
La vidange de la vessie – en moins de cinq minutes – doit être régulière et complète : quatre par jour minimum, habituellement cinq à six fois par jour (toutes les quatre heures), avec une diurèse de 1,5 l régulièrement répartie sur 24 heures, pour obtenir des volumes de sondages ne dépassant pas 400 ml afin d’éviter la distension vésicale qui favorise les infections urinaires.
Cependant, la fréquence est réajustable selon le mode de vie. Utiliser un calendrier mictionnel permet de contrôler le volume fonctionnel de la vessie (quantité évacuée à chaque sondage : 300 à 400 ml).
La surveillance
→ À chaque sondage si possible, contrôler l’aspect des urines. Si troubles et/ou trop concentrées, augmenter les apports hydriques et le nombre de sondages.
→ Les personnes sondées ont un taux élevé de bactéries dans les urines (asymptomatique) sans risque particulier. Cependant, en cas de fièvre ou de douleurs à la miction, en présence de sang dans la totalité des urines ou si leur odeur se modifie, consulter le médecin au plus vite afin d’en chercher la cause.
Mémento délivrance
Vérifiez la présence des informations indispensables :
• le numéro de charrière en CH ;
• la longueur en cm : 20 cm pour les femmes, 40 cm pour les hommes pour les formes standard, ou 7 cm et 30 cm pour les formes compactes ;
• le matériau (PUR, PVC…), la forme (droite, béquillée) et la marque ;
• le nombre de sondages quotidiens (ex : 5 sondes/jour QSP 30 jours) ;
• l’absence d’aberrations. Exemple : une sonde de 7 cm pour un homme ;
• ce que veut le prescripteur : une sonde seule ou un set de sondage ?
Astuce : vérifier le code ACL des boîtes prescrites antérieurement si c’est un renouvellement à l’identique.
Il n’y a pas de prix limite de vente, donc dépassement éventuel (mais non souhaitable) à faire payer au patient.
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