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Les pharmaciens vont entrer en piste

Publié le 18 février 2021
Par Magali Clausener
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La Haute Autorité de santé a émis un avis favorable pour le vaccin anti-Covid d’AstraZeneca. Il pourra être administré par les médecins et les pharmaciens, mais son conditionnement et sa conservation risquent de rendre complexe son usage en ville.

Contrairement aux vaccins à ARN messager, celui d’AstraZeneca se conserve six mois entre + 2 et + 8 °C. La Haute Autorité de santé (HAS) le recommande pour vacciner de façon préférentielle les professionnels de santé et du secteur médico-social et les moins de 65 ans, en commençant par les 50-64 ans et en priorisant celles avec comorbidités.(1)

La HAS préconise que les 50-64 ans avec comorbidités, soit 4millions de personnes sur les 13 millions de cette tranche d’âge, consultent leur médecin avant vaccination. Un délai de neuf à douze semaines est recommandé entre les deux doses.

Un parcours pas si simple

Malgré une conservation « au frigo », les caractéristiques du vaccin AstraZeneca et son conditionnement risquent de complexifier la vaccination en ville. Il est livré en flacons de dix doses. Une fois le flacon ouvert, le liquide se garde 6 heures à température ambiante (moins de 30 °C) et 48 heures au réfrigérateur. Ce qui implique de vacciner dix personnes assez vite, par plages horaires, sachant que les patients doivent être surveillés quinze minutes pour parer une éventuelle réaction anaphylactique.

Les grossistes-répartiteurs disposent, eux, d’une minute maximum pour préparer les colis aux officines. Les flacons doivent être transportés verticaux, à l’abri de la lumière et ne pas être secoués. Les pharmaciens ont demandé à Santé publique France des sacs isothermes pour délivrer le vaccin aux médecins, qui devront eux aussi garantir les conditions de conservation jusqu’à l’injection. Des recommandations sur l’organisation et le circuit du vaccin, notamment sa conservation, seront adressées aux généralistes car tous n’ont pas de réfrigérateur dans leur cabinet. Pour cette raison, une source proche du dossier prône la vaccination par les pharmaciens : « Plus le circuit est court, mieux c’est ».

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(1) Plus de 65 ans, diabète non équilibré ou compliqué, antécédents cardio-vasculaires, pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection, dialyse, cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie), immunodépression. Autres facteurs de risque : troisième trimestre de la grossesse, cirrhose stade B, obésité, splénectomie, drépanocytose homozygote