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- Les pansements hydrocellulaires
PLAIES ET CICATRISATION
Aiguës ou chroniques
Une plaie est une rupture de la cohérence anatomique et fonctionnelle du revêtement cutané ou d’un épithélium (recouvre ou tapisse un organe). Elle s’accompagne, ou pas, d’une perte de substance. Les plaies sont causées soit par un agent mécanique, soit par un processus pathologique sous-jacent.
→ Une plaie aiguë est une plaie dont le délai envisagé de cicatrisation est supposé normal (quatre à six semaines), sans cause pouvant retarder la cicatrisation. Étiologies : brûlures, morsures, plaies postopératoires, greffe…
→ Une plaie est dite chronique lorsque le délai de cicatrisation est supérieur à quatre à six semaines en lien avec des défaillances des mécanismes naturels de la cicatrisation (causes de retard : maladies, localisation de la plaie…). Étiologies : ulcères de jambe, escarres, plaies du diabétique, moignons d’amputation…
La cicatrisation
Lorsqu’une plaie survient, l’organisme enclenche naturellement un processus de cicatrisation, de réparation complexe, durant lequel il doit arrêter l’hémorragie, puis protéger, assainir et refermer la plaie jusqu’à reproduire le plus possible le tissu intial. Avant de se fermer, toute plaie évolue en trois phases :
→ phase inflammatoire et vasculaire (inflammation, détersion) : un caillot de fibrine se forme dans la plaie. Des cellules inflammatoires en assurent la détersion, phase de nettoyage de la lésion. L’ensemble des éléments moléculaires et cellulaires qui traversent la paroi au cours de l’inflammation et s’accumulent dans les tissus intersticiels s’appelle l’exsudat. Ce volume doit diminuer au fur et à mesure de la cicatrisation.
→ phase proliférative (bourgeonnement, épidermisation) : elle permet la réparation tissulaire dermique et épidermique et aboutit à la « réépithélisation » de la plaie ; un nouveau tissu conjonctif ou bourgeon charnu va combler la perte de substance et remplacer les tissus détruits au cours de l’inflammation.
→ phase de remodelage et de maturation de la cicatrice.
Sur une même plaie, ces trois phases se chevauchent ; il peut y avoir une partie à déterger, une zone qui bourgeonne et une autre en phase d’épidermisation.
Les pansements actifs
Un pansement moderne ou actif permet à la cicatrisation physiologique de se dérouler dans les meilleures conditions, mais il n’est pas un « super-cicatrisant ».
COMPOSITION DES HYDROCELLULAIRES
Généralités
→ Stériles et emballés individuellement, les pansements hydrocellulaires sont des pansements actifs primaires car placés au contact de la plaie.
→ Les hydrocellulaires sont constitués de polymères – molécules caractérisées par la répétition d’un ou plusieurs atomes – et présentés notamment sous forme de mousse de polyuréthane (PUR).
Trois couches
→ La couche externe est, la plupart du temps, un film en polyuréthane, imperméable aux liquides et aux bactéries, légère et conformable.
→ La couche intermédiaire en polyuréthane, hydrophile le plus souvent, confère une grande capacité d’absorption et de stockage des écoulements. Elle a aussi un rôle de coussinet qui amortit les pressions et les chocs.
Cette couche absorbante peut contenir de la cellulose et du polyacrylate de sodium (Vliwasorb Adhesive), de l’acrylate de sodium (Askina Transorbent)…
→ La couche interne, au contact de la plaie, est une couche de transfert des exsudats entre la plaie et la couche intermédiaire. Sa composition varie : fibres de CMC (Aquacel Foam), silicone (Askina DresSil), lipido-colloïdale (Urgostart), PUR (Vliwasorb Adhesive)…
Non adhérente à la plaie (ou micro-adhérente sur toute sa surface), cette couche est pourvue, ou pas, d’un bord adhésif en polyacrylate, silicone (voir plus bas)…
FORMES
Plaques
→ Adhésives : compatibles avec une éventuelle utilisation sans pansement secondaire, elles sont composées de plusieurs couches, dont une couche absorbante hydrophile.
→ Non adhésives : comportent notamment une couche absorbante hydrophile.
Formes anatomiques
Modèles adaptés pour les talons, les coudes ou le sacrum, sous forme de plaques adhésives ou non, ou sous forme tridimensionnelle (Askina Heel…).
Formes adaptées au remplissage
Absorbantes sur toutes leurs faces, elles permettent de remplir des plaies cavitaires (Allevyn Plus Cavity, Askina Cavity Strips, Permafoam Cavity).
LABORATOIRES/MARQUES
B Braun Medical : Askina (DresSil, DresSil Border, Heel, THINSite, Transorbent, Foam, Cavity Strips). Coloplast : Biatain (Adhésif, Cavité, Contact, Sacrum, Silicone, Silicone Lite, Talon). Convatec : AquacelFoam, Versiva XC, Combiderm. Hartmann : HydroTac, PermaFoam (Cavity, Comfort, Concave, Sacral). Lohmann & Rauscher : Suprasorb P, Vliwasorb Adhesive. Mölnlycke : Alldress, Mepilex, (Border, Border e.m., Border Sacrum, Safetac, Talon, Transfer). Smith & Nephew : Allevyn (adhesive Gentle Border Heel, Gentle Border Lite, Gentle Border Sacrum). Systagénix : Tielle (S, Lite, Packing, Sacrum, Talon). Urgo : Urgostart, (Talon) Urgotul (Lite, Lite Border, Absorb Talon, Absorb Border).
MODE D’ACTION
À la différence des hydrocolloïdes (voir Porphyre n° 489), les pansements hydrocellulaires n’entraînent pas la formation d’un gel au contact des exsudats, ni d’odeur désagréable. Ils maintiennent un milieu humide sur la plaie et drainent les exsudats grâce notamment à la mousse de polyuréthane. Leur capacité d’absorption est élevée ; elle se fait par capillarité. Les hydrocellulaires permettent un contrôle de l’exsudat et respectent les bourgeons nouvellement formés. Ils sont utilisés dans les plaies ni trop sèches, ni trop exsudatives.
EMPLOI
Ulcères, escarres, brûlures sauf troisième degré, plaies traumatiques, en postopératoire…
INDICATIONS
À la liste des produits et prestations, les hydrocellulaires sont indiqués dans les plaies aiguës sans distinction de phase et dans les plaies chroniques en phase de bourgeonnement en traitement séquentiel.
CONTRE-INDICATIONS
Ulcères d’origine infectieuse, brûlures du troisième degré, agents oxydants (solution d’hypochlorite – Dakin – et eau oxygénée) pour les hydrocellulaires exclusivement en mousse de polyuréthane (Askina DresSil…).
LÉGISLATION
Prescription
Autorisée pour médecins et infirmiers.
Prise en charge LPP
Les hydrocellulaires sont inscrits sous description générique sur la liste des produits et prestations (LPP, www.ameli.fr.).
→ Le tarif LPP est basé sur la surface en centimètres carrés. Exemple : une base de remboursement LPP entre 50 et 63 cm2 correspond à une plaque de 7,5 cm x 7,5 cm ; 100-120 cm2 à 10 cm x 10 cm ; 225-300 cm2 à 15 cm x 15 cm.
→ Des prix limite de vente sont fixés, sauf pour les formes cavités, talon et coude, pour lesquelles un dépassement à faire payer au patient est autorisé (mais pas souhaitable…).
→ La prise en charge est liée à des indications (voir Indications ci-dessus).
Mémento délivrance
→ Prescription sur ordonnance d’une durée d’un mois maximum.
→ Substitution de marque interdite sauf autorisation du prescripteur.
→ Délivrer le plus petit conditionnement en l’absence de précision.
→ S’assurer du format de la plaie ; le pansement doit déborder de 3 cm environ.
→ Ne pas codélivrer d’antiseptique ; une plaie se lave au sérum physiologique et les hydrocellulaires sont contre-indiqués sur plaie infectée.
→ Ne pas superposer deux pansements actifs.
→ Vérifier l’adhésivité. S’il n’adhère pas, il faut un pansement secondaire (bande de gaze…).
→ Dépassement tarif LPP pour les seules formes anatomiques.
→ Douches/bains autorisés pour les formes adhésives.
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