Les médocs tuent aussi

Le saviez-vous ? Délivrer une boîte de 224 doses/kg d’antibiotiques au lieu des deux boîtes de 112 doses/kg prescrites est à risque. Une fois reconstitué, sa durée de conservation est parfois inférieure à celle du traitement. En fin de traitement, celui-ci serait donc administré alors qu’il est périmé ! Vendez-vous de l’ibuprofène, néfaste pour la fonction rénale, face à la demande spontanée d’un diabétique ? Ces questions, qui touchent votre quotidien, sont abordées lors de la formation « Iatrogénie médicamenteuse à l’officine » dispensée par Anticip, organisme agréé pour le développement professionnel continu (DPC). L’objectif ? Diminuer le risque iatrogène en sécurisant la délivrance. Et réconcilier le préparateur avec le conseil et la vente associée. « La Haute autorité de santé recommande de délivrer systématiquement un médicament protégeant l’estomac aux plus de 65 ans sous anti-inflammatoire, rappelle Julien Quin, pharmacien cofondateur d’Anticip et consultant-formateur. Il s’agit d’optimiser la prise en charge globale en proposant un conseil associé. »

Risques en vue

«  L’iatrogénie est à l’origine de 130 000 hospi-talisations et de 10 000 décès par an, dénonce Julien Quin. Or, 60 % de ces accidents seraient évitables ». Au comptoir, le risque peut être lié à un manque de vigilance ou de connaissances. Avant la session, Anticip fournit aux participants une grille d’évaluation pour faire le point sur leurs pratiques à l’officine. « Elle permet notamment à chacun d’identifier ses besoins vis-à-vis de la formation ». Les bonnes pratiques sont révélées le jour J. Le formateur fait le tour des situations nécessitant une vigilance accrue. Le risque est majoré en présence d’un nourrisson, d’une personne âgée, d’une femme enceinte… Pour les produits, gros plan sur les médicaments à marge thérapeutique étroite (lithium, antiépileptiques, AVK…), les anticancéreux, les psychotropes ou les antihypertenseurs à cause du risque de sédation ou de chute. Enfin, l’instauration d’un traitement anticoagulant et l’automédication du diabétique sont des situations à risque à garder en tête.

Communiquer pour prévenir

La délivrance ne se limite pas au rappel des posologies : « Le défaut de communication entre professionnels ou vis-à-vis du patient peut favoriser l’iatrogénie ». Oublier de demander à cette jeune femme épileptique son mode de contraception peut s’avérer à risque de grossesse si elle est sous pilule. Sur la base de cas rédigés, les participants échangent sur les conduites à tenir, par groupes de quatre ou cinq, pharmaciens et préparateurs confondus, avant la synthèse du formateur. Une ordonnance indiquant « 1 dose poids 17 kg » de Zinnat pour un enfant de 20 kg, « est à respecter car c’est la dose maximale autorisée chez l’enfant, même s’il pèse plus de 17 kg. » Face au patient sous Previscan dont la prise de sang n’est pas satisfaisante, « il s’agira d’adopter le bon questionnement – saignez-vous du nez ou des gencives – pour apporter une réponse juste, qu’il s’agisse de rassurer le patient, de l’inviter à continuer son traitement, à consulter ou de lui proposer un pansement hémostatique. L’officinal doit prioriser les effets indésirables pour apporter la réponse adaptée ». La grille d’évaluation des pratiques est de nouveau remplie quelque temps après la formation, puis transmise à Anticip pour déclencher l’envoi d’une attestation de présence.

En pratique

Durée : 1 jour. Dates et lieux : toute la France, sous réserve d’un minimum de participants (5 à 7). Coût : 289 € HT. Contact : Anticip, Julien Quin : 06 32 60 88 26 ou Mathilde Lefèvre : 06 34 47 42 84 ; contact@anticip.fr ou www.anticip.fr. Prise en charge Actalians : oui.