Les infirmiers libéraux se révoltent

Pour le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL), « la coupe est pleine » ! Il a appelé les 104 000 infirmiers libéraux « à entrer en résistance » le 10 septembre dernier. En cause, l’arrêt des négociations avec l’Assurance maladie, « au mépris » de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et du Premier ministre, et le « démantèlement progressif des compétences infirmières libérales au profit d’autres professionnels de santé » dont les pharmaciens.

Le SNIIL ne digère pas apparemment l’expérimentation de la vaccination antigrippale en officine. D’où les deux actions proposées aux infirmiers : facturer systématiquement à l’Assurance maladie tous les actes de vaccination antigrippale « jusqu’ici souvent gratuits car intégrés ou associés à d’autres soins » et ne prescrire aucun dispositif médical (lire p. 36) avec renvoi systématique des patients au médecin traitant. Le SNIIL appelle aussi au maintien du boycott par les représentants syndicaux infirmiers libéraux de toutes les instances conventionnelles : Commissions paritaires et Commissions des Pénalités. Et demande à être reçu au plus vite, avec les autres syndicats infirmiers, par Agnès Buzyn. La Fédération nationale des infirmiers (FNI) n’entend pas rejoindre le mouvement. « Nous avons pris l’initiative le 29 août, à la veille de la rentrée parlementaire et des discussions sur le PLFSS 2019, de nous adresser aux parlementaires pour qu’ils mettent la pression sur le gouvernement et l’Assurance maladie, explique Philippe Tisserand, président de la FNI. Les syndicats ont quitté la table des négociations conventionnelles parce que l’enveloppe financière pour la profession était trop faible. 193 millions d’euros sur 4 ans alors qu’il en faudrait 450 tout de suite. » Pour lui, les actions du SNIIL maintiennent la pression sur le gouvernement, mais une grève des soins non programmés « qui paralyserait la sortie de l’hôpital et rappellerait le rôle des infirmiers », serait plus judicieuce, si la profession n’est pas entendue.