Les gestes qui sauvent

Quelques gestes précis peuvent sauver la vie. Les maîtriser peut être utile à la pharmacie. « Les passants au bord du malaise auront le réflexe de pousser la porte de l’officine pour trouver de l’aide », pointe Anne Mortreux, fondatrice de l’organisme de développement professionnel continu A’Domus. Pour éviter d’être pris de cours et acquérir les bons réflexes, pourquoi ne pas suivre la formation « Gestes d’urgence à l’officine » ?

Cap sur la pratique

Dispensée en binôme par un médecin et un infirmier urgentistes – tous deux titulaires de l’agrément de formateur Afgsu(1) –, la formation s’annonce « pratico-pratique ». Obstruction des voies respiratoires, arrêt d’un saignement, troubles de la conscience, malaise vagal, plaies, prise de pouls ou resucrage, l’enseignement dispensé vise à « acquérir les bons réflexes en cas de malaise : vérifier que le patient respire, détecter un étouffement… Face à un malade en détresse, il convient d’adopter rapidement le questionnement qui convient pour évaluer la situation au plus vite », décortique Anne Mortreux. Devant dix participants au plus, les formateurs simulent un malaise pour jauger les réactions spontanées. S’ensuivent une démonstration de la conduite à tenir, un décryptage des gestes employés et une explication des mécanismes physiologiques. « En cas d’obstruction des bronches, par exemple, la première chose à faire est d’ouvrir la bouche pour voir s’il y a quelque chose à l’intérieur, précise Anne Mortreux. Mais, quelle que soit la situation, le préparateur devra toujours protéger les organes vitaux, à savoir le cœur et le cerveau ». Après l’observation et la théorie, les participants passent à la pratique. Les formateurs sont équipés d’un mannequin et d’un défibrillateur, pour apprendre à gérer l’arrêt cardiaque.

Assumer son rôle

Anne Mortreux a veillé à construire une formation en phase avec les réalités de l’officine. « Les mises en situation font écho aux cas fréquemment rencontrés au comptoir », insiste-t-elle. Elle a fait de ce principe son cheval de bataille auprès des formateurs, « pour éviter un enseignement trop hospitalier ». Afin de cadrer au mieux avec les attentes du terrain, elle a questionné des titulaires, leurs équipes, et des participants formés par d’autres organismes. Coach en Ehpad(2) et formatrice, Anne Mortreux fait aussi du patient sa priorité. « Le pharmacien est un pilier incontournable pour le patient à domicile et doit assumer son rôle », estime-t-elle. Adopter les bons gestes en attendant les secours est la première étape de la prise en charge d’une personne en détresse. « L’officinal doit également disposer d’un nécessaire d’urgence pour prendre la tension ou réaliser un test de glycémie et avoir de quoi resucrer le patient qui en a besoin. En revanche, avoir un défibrillateur semi-automatique (DSA) n’est pas obligatoire, mais savoir où se trouve le plus proche de la pharmacie est primordial ». Un livret retraçant les grandes lignes de la formation est remis aux participants « pour relayer les informations auprès de l’équipe officinale ».

(1) Attestation de formation aux gestes et soins d’urgence.

(2) Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

En pratique

Durée : 1 jour. Dates et lieux : lundi 8 décembre à Lille (59), se renseigner dès la rentrée. Contact : Anne Mortreux, Tél. : 06 88 17 05 74 ; mail : annemortreux@a-domus.fr ; www.a-domus.fr Coût : 240 € HT. Prise en charge Actalians : oui.