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L’EMDR

Publié le 9 juin 2018
Par Stéphanie Satger
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Développée aux Etats-Unis à partir de 1987 par la psychologue Francine Shapiro, l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing ou désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) est une psychothérapie combinant des éléments de thérapie cognitive comportementale, d’hypnose et d’approches psychocorporelles.

Quel est le but ?

L’EMDR a pour objectif de retraiter des souvenirs en faisant revivre au patient un événement douloureux pour qu’il s’en libère.

Cette technique utilise la stimulation sensorielle des deux côtés du corps (par le mouvement des yeux le plus souvent mais aussi des stimuli auditifs ou cutanés).

Face à des événements traumatiques, l’information reçue n’est pas intégrée normalement et reste entre l’hippocampe (siège des souvenirs) et l’amygdale (siège des émotions). Les stimulations sensorielles permettent ainsi une dissociation entre les souvenirs de l’événement et les émotions qui en découlent. L’information peut alors être retraitée pour être archivée dans le lobe frontal.

Cette technique est-elle reconnue ?

L’EMDR est reconnue par la Haute Autorité de santé (HAS) dans le traitement des troubles anxieux graves depuis 2007 et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2012 pour le traitement des affections liées au stress.

Elle doit être pratiquée par des thérapeutes qualifiés justifiant d’une formation (accréditation EMDR Europe).

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Qui peut bénéficier de l’EMDR ?

Cette technique s’adresse à des enfants et des adultes dont les souffrances sont reliées à des

événements traumatiques isolés (accidents, attentats) ou chroniques (violences familiales), des blessures affectives (harcèlement) ou des événements difficiles (accouchement compliqué, IVG, grossesse, cancer).

En 2007, la HAS a jugé que cette méthode était contre-indiquée en cas de pathologies psychotiques. Cependant, quelques études récentes décrivent l’efficacité de l’EDMR dans cette indication.

Comment se réalise cette thérapie ?

Elle nécessite plusieurs séances de 60 à 90 minutes.

Les premières sont consacrées au recueil des antécédents et à la définition des objectifs. Les séances suivantes permettent l’apprentissage de techniques de gestion du stress, puis les autres sont consacrées à la stimulation bilatérale. Le patient indique ce qui lui vient à l’esprit. Le retraitement est spontané. En fin de séance, le patient doit constater un apaisement.

Y a-t-il des effets indésirables ?

Comme pour toute thérapie, le patient peut ressentir une augmentation transitoire de sa détresse. Une modification des rêves ou des perturbations du sommeil sont les signes d’un travail de remaniement interne en profondeur. 

Sources : association EMDR France, emdr-france.org ; « Pratique de la psychothérapie EMDR », C. Tarquinio, Edition Dunod ; « EMDR : préserver la santé et prendre en charge la maladie », C. Tarquinio et P. Tarquinio, édition Elsevier-Masson ; « Troubles anxieux graves », guide affection longue durée, HAS, juin 2007 ; « Evaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose, INSERM, juin 2015 ; « Evaluation et prise en charge des affections spécifiquement liées au stress », OMS et UNHCR, 2013.

franck l’hemitte